Accéder au contenu principal

The Velvet Underground - The Velvet Underground (1969)

Le voilà, le meilleur groupe rock de l'histoire, celui par lequel tout a commencé. Pour moi, le rock est réellement né en 1967, au moment de la sortie du premier album du Velvet Underground (avec Nico). Pour d'autres, c'est plutôt le jour où il est devenu adulte, comme si l'enfance, la jeunesse avant (Elvis Presley et les Beatles entre autres) ne comptaient pas. Chacun a son avis sur la question, il n'empêche que la formation de Lou Reed a sans doute généré plus de petits que les Beatles même, car c'est tout le rayon "indépendant" de votre disquaire préféré qui vient de là ou presque. En quatre disques, tous indispensables, de 1967 à 1970, le Velvet définit les bases d'un rock lettré et poétique, mi-mélodique, mi-expérimental, mi-paisible, mi-torturé. Ce troisième album en est la version douce et apaisée, à l'instar de la mythique pochette où les membres sont tranquillement avachis sur un canapé. John Cale vient alors de partir après le terrifiant "White Light / White Heat", véritable boule de nerfs et de pus, manifeste de rock barré, primitif, expulsé live en une seule prise.
Du coup, Lou Reed en profite pour prendre pleine possession du groupe et affirmer son talent de songwriter en distillant quelques unes de ses compositions les plus émouvantes ("Candy Says", "Pale Blue Eyes"), même si certaines sont chantées par Doug Yule, l'anecdotique remplaçant de l'irremplaçable gallois. Ce disque vient prouver que ce groupe était d'abord celui de Reed avant d'être celui de Warhol ou de Cale. Le chanteur sera prochainement à l'affiche de plusieurs festivals, l'été prochain (notamment aux Vieilles Charrues) où il balancera comme à son habitude depuis de nombreuses années, un gros rock calibré, fier à bras, tatoué, avec solos de guitares démonstratifs idoines. Le plus bel hommage à la musique du Velvet se jouera peut-être finalement à la Salle Pleyel où des jeunes pousses (enfin, jeunes, tout est relatif, puisqu'il s'agira de membres de Supergrass, Air et Radiohead) viendront revisiter à leur manière le répertoire romantique et vénéneux du groupe. Un univers dont Lou Reed semble avoir les pires difficultés à retrouver les clés. Aux dernières nouvelles, la batteuse Moe Tucker serait de son côté devenue une républicaine, pro-Bush, convaincue. Comme quoi, il ne fait pas toujours bon devenir adulte...

Commentaires

  1. C'est clair, le Velvet Underground EST, ET RESTERA, LE PLUS GRAND GROUPE DE ROCK, CELUI DONT L'INFLUENCE EST AUSSI LA PLUS GRANDE !!
    Le grand Lester Bang, très tôt, écrivit ceci : "La musique moderne commence avec le Velvet Underground. Les implications et l'influence de ce qu'ils ont fait alors, risque de durer pour toujours". C'est dit.
    Pendant longtemps, leurs deux seuls albums que j'écoutais étaient les deux premiers. Je je redécouvre depuis quelques temps les autres, dont ce dernier éponyme.
    "The Velvet Underground" est le disque de la mue, celui où ils ont jeté les pédales et effets au profit d'un songwriting plus épuré. Nus comme des vers, ils ont montré qu'ils étaient capable d'écrire de grands chansons plus "classique". Un très grand album !!!!

    RépondreSupprimer
  2. Salut, ci je peut me permettre, vous pourrez trouver sur mon blog quelques trucs intéressant concernent le Velvet.
    http://thevelvetundergroundbootlegslyoko.blogspot.com/
    A+ lyoko

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...