Accéder au contenu principal

Barbara Carlotti - Café de la Danse, Paris - 2 mai 2012

Alors que les deux personnes les plus importantes du pays étaient en train de focaliser toute l'attention sur eux dans une sorte de sketch plus ou moins improvisé avec plein de bafouillages et de petites phrases qui font mouche mais qui sont sans intérêt dedans, la talentueuse Barbara Carlotti faisait enfin ses débuts sur une scène parisienne. Et entre les deux événements, j'ai, vous l'aurez compris, assez vite choisi mon camp. Ce n'est évidemment pas cette parodie de débat, qui ressemble de plus en plus à une foire aux réformes toute azimut, qui viendra influer un vote décidé depuis belle lurette. Barbara Carlotti donc, pour une prestation gratuite uniquement sur invitation - oui, je sais, je suis un chanceux. Est-ce un lien de cause à effet, l'auditoire est composé de beaucoup de journalistes. Après Tino Rossi ou Patrick Fiori, la Corse ne nous avait pas habitué à produire de la chanson française de qualité. Pourtant, c'est bien ce dont il s'agit ici. Son précédent disque "L'idéal" était excellent, "L'amour, l'argent, le vent" récemment sorti est encore supérieur. En plus, peut-être parce qu'elle est originaire de l'île de Beauté, cette nouvelle Barbara n'a pas le même rapport sérieux avec le beau, l'art, la culture. Il y a de la fantaisie et un naturel rafraîchissant dans sa musique, sa démarche, sa façon d'être. Le climat doit y être pour quelque chose. Un danseur longiligne vient improviser quelques pas sur les morceaux les plus rythmés. La chanteuse se prend aussi au jeu et imite telle une bonne élève la chorégraphie de son coach. Ses chansons prennent sur scène un atour nettement plus pop, tendance new wave synthétique avec la présence de deux claviers. Sa voix est comme sur disque élégamment posée. Elle montre aussi qu'elle a de l'humour et du bon sens en parlant de l'inévitable débat qui est en train de se jouer au même moment sur toutes les télévisions de France et de Navarre. D'abord prudente sur ses opinions personnelles, elle finit le set avec le déjà tubesque "Mon Dieu, Mon Amour", timidement repris en choeur par un public parisien timoré et fidèle à sa réputation, en tant que prière pour ne plus revivre les cinq même dernières années. Comme elle est certaine (dis, c'est bien vrai, hein ? pas de bêtises, hein ?) que la gauche va passer dimanche, elle incite déjà le public à revenir la voir, pour la remercier, au mois d'octobre prochain à la Cigale, cette fois-ci pour un vrai concert (payant). Chiche ?

Commentaires

  1. Vincent, cela fait un petit moment que je n'ai pas envoye de messages. Ce n'est pas que je ne suis pas ton blog; bien au contraire et c'est toujours interessant de voir ce qu'on dit de l'autre cote de l'atlantique. Juste pour dire qu'hier soir j'ai vu le premier concert de la nouvelle tournee de Beach House et je viens de recevoir ce jour l'album. Je serais curieux de savoir si tu prevois une chronique sur leur (merveilleux) Bloom et si tu peux essaye de les voir, je crois qu'ils viennent a Paris...Gwen/Melody Supreme.

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Gwen,
    Oui, Beach House fait partie des groupes que j'aimerais bien voir sur scène. Malheureusement, ça ne sera pas encore pour cette fois. Le concert à la Maroquinerie, à la fin du mois de mai, est déjà complet...De toute façon, je n'étais pas dispo. Sinon, pour leur dernier album, je ne sais pas encore si je vais en causer ici. Pour l'instant, il ne m'a pas complètement convaincu. A suivre...

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...