Ceux-là, j'avoue que je n'y croyais déjà plus, après un deuxième album très décevant. Leur premier, "An Awesome Wave" reste pourtant une formidable réussite, alliage culotté au carrefour de beaucoup d'influences. "Breezeblocks" est un des tubes les plus évidents de la décennie, diablement efficace. Mais là où le groupe dégageait une incroyable maîtrise en studio, fomentant des petites cathédrales pop ne ressemblant à rien d'identifiable, son manque de charisme s'avérait assez rédhibitoire en concert. Pour les avoir vus à Rock en Seine il y a quelque années - pas forcément le cadre idéal, je le concède -, la complexité de leur musique n'était pas bien retranscrite sur une grande scène, rendant l'ensemble assez injustement fade. Je ne sais pas si le groupe a progressé en live depuis, en tout cas, ce troisième disque est une belle surprise, me rappellant au bon souvenir de leur premier essai de 2012.
Les anglais de Alt-J se voudraient Radiohead, qu'ils idolâtrent, à l'heure où l'on fête les 20 ans de l'inusable "OK Computer". Il manque toujours un peu de chair à leur musique, elle reste trop réfléchie. Il manque un peu d'émotion, pas de talent, la preuve ici sur leur très belle reprise du classique des Animals, "The House of the Rising Sun". "Relaxer" distille ainsi les bons points, variant intelligemment les registres. Pour finir en apothéose avec grand orchestre et kitsch assumé.
Pareil, bien accroché au premier, pas compris le second et agréablement surpris par celui-ci.
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