Après la visite (un peu décevante) de l'Expo Électro dans l'après-midi, nous avons enchaîné avec un concert d'un des plus groupes les plus (si ce n'est le plus) influents de la musique électronique : Kraftwerk. Comme ce style s'accompagne souvent d'un décorum particulier - on n'a toujours pas oublié les shows gargantuesques de Jean-Michel Jarre -, on attendait avec une certaine impatience la soirée depuis de longs mois déjà. Un concert avec lunettes 3D ? C'est la première fois que nous tentions l'expérience. Après le concert ultra chorégraphié et sans fil de David Byrne de l'an passé, la Philharmonie de Paris semble être le lieu privilégié des prestations hors normes, prêt à phagocyter toutes les expériences musicales et visuelles mémorables. Le concert ne débuta qu'à 22h sans première partie - comment passer avant ce qui allait suivre de toute façon ? - et tout de suite, notre attente ne fut pas déçue. A peine après avoir enfilé les lunettes 3D en carton, nous fûmes transportés. Le groupe tous sexagénaires, certains septuagénaires - les irremplaçables Ralph Hütter et Florian Schneider - et habillés dans une étonnante combinaison moulante, enchaîne les classiques derrière leur pupitre. Tous ou presque seront interprétés, avec une préférence pour ce qui reste pour moi le chef d'oeuvre de Kraftwerk, "The Man Machine". Aucune interaction avec le public : juste la musique qui joue même toute seule le temps d'un "The Robots" d'anthologie où les membres du groupe apparaissent uniquement sur l'écran, tels des robots. On voyage en voiture sur les autoroutes allemandes le temps de "Autobahn", en train pour "Trans-Europe Express" ou en vélo sur les routes du "Tour de France". Bref on n'arrête pas de voyager... Après plus de 2 heures de concert, la descente est rude : on gardera longtemps en mémoire la musique comme les images, prisonniers d'un instant qu'on voulait ne pas se transformer en souvenir.
Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite
"les irremplaçables Ralph Hütter et Florian Schneider" !!! y a pas comme un problème là ?
RépondreSupprimerFlorian Schneider a quitté Kraftwerk en 2008 et sa dernière prestation avec le groupe remonte à la fin 2006 donc il ne pouvait pas être présent à ce concert !