Accéder au contenu principal

Mes indispensables : Brian Eno - Here Come the Warm Jets (1973)

Bonjour à tous. C'est à nouveau Maman qui s'adresse à vous ce matin, pour vous parler d'un indispensable parmi les indispensables : "Here Come the Warm Jets", de Brian Eno. Suite à mes précédentes interventions, vous aurez sans doute deviné qu'il m'est quasi-impossible de parler de rock sans prononcer à un moment donné le nom de Brian Eno. Et pour cause... Voyez-vous, si j'ai épousé Papa, c'est en grande partie parce qu'il avait "Here Come the Warm Jets" et "Before and After Science" dans sa discothèque... Comme quoi le mariage tient à peu de choses !
Mais revenons à nos moutons et à nos "Warms Jets"... Après des débuts plus que prometteurs au sein de Roxy Music au début des années 70, Eno se lance dans une carrière solo avec l'album qui nous intéresse aujourd'hui. Toujours aussi glam et flamboyant mais plus expérimental, "Here Come the Warm Jets" se veut avant-gardiste et déjanté. Tous les membres de Roxy y sont présents, à l'exception de Brian Ferry. Y participent également Robert Fripp et John Wetton de King Crimson, mais également des membres des groupes Hawkwind, Matching Mole et Pink Fairies. A priori, tous ces gens n'avaient pas grand-chose à faire ensemble, mais Eno a délibérément choisi des musiciens aux inspirations très différentes dans le but de créer un son totalement original et inédit. Quant à l'écriture, elle relève davantage de l'association libre (plus tard, Eno mettra au point ses "stratégies obliques") que d'un véritable exercice de style. La plupart du temps, les paroles sont absurdes et pourtant rien à dire, ça sonne. Il n'y a qu'à écouter "Driving Me Backwards" et "On Some Faraway Beach" pour saisir l'intensité et l'onirisme de l'oeuvre d'Eno. Avec ses méthodes d'apprenti sorcier, il aboutit à un album inclassable, intemporel et éminemment influant.
Avec "Here come the Warm Jets", Eno se pose en pionnier, ce qu'il confirmera au fil de ses albums et de ses diverses collaborations artistiques. Pour corroborer mon propos et en guise de conclusion, je me contenterai de vous citer un extrait d'une chanson du dernier album de MGMT, justement intitulée "Brian Eno" :
"He taught me many things
The wisdom of oblique strategies
The prophet of a sapphire soul
Presented through creative freedoms
And everything I say is true
'Caus if I was telling lies it'd probably show

I can tell that he's kind of smiling
But what does he know?
We're always one step behind him, he's Brian Eno
Brian Eno"

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...