Les années ont passées depuis le mythique troisième album ("#3") de Diabologum paru en 1996, les projets se sont succédés (Expérience, Binary Audio Misfits) mais rien n'a foncièrement changé dans l'univers de son ex-leader Michel Cloup. ("Recycler cette colère, car aujourd'hui plus qu'hier, cette colère reste mon meilleur carburant") Ce sont toujours les mêmes qualités (il enfonce le "Cloup"?) : cette musique intranquille et exigeante, cette rage rentrée, cette guitare inapprivoisée, fuyante; les mêmes défauts aussi : le côté bavard, un peu verbeux, le climat lourd et pesant. C'est l'esprit du "Spiderland" de Slint qu'on retrouve ici encore, disque qui semble avoir tracé le chemin, ouvert la voie de la carrière du chanteur (depuis, il est resté dans les "cloups" ?)
"Notre Silence" a aussi des réminiscences du "Remué" d'un certain Dominique A, avec les mêmes questions en rapport avec la paternité et la filiation. ("J'étais devenu le père. Je suis redevenu l'enfant. Je ne dis rien. Je me laisse faire.") En éternel insatisfait et loin de la tendance actuelle au cynisme lâche, Cloup a conservé ce regard acerbe sur le monde. Au milieu de la reddition ambiante, sa vision paraît encore plus essentielle aujourd'hui. Une chose rassurante finalement : loin d'être devenu silencieux, le Cloup est toujours dans la bergerie...
J'ai failli écrire (pour rester dans le ton) : "M'ouais, bof ça vaut pas un Cloup !" Je parle de ta chronique... ;-) Hé, je plaisante hein ! "Le Cercle Parfait" est SUPERBE. Je vais écouter cela de près, d'autant que le bonhomme jouera dans ma ville bientôt. Merci pour cette découverte !
RépondreSupprimerOui, c'est un peu la chronique des jeux de mots faciles... mais le disque ne l'est pas du tout... facile. Très beau, oui, assurément.
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