Accéder au contenu principal

Mes indispensables : Talking Heads - Fear Of Music (1979)

Oui, je sais, c'est déjà le troisième disque des têtes parlantes présent dans mes indispensables. Oui, mais voilà il m'est quasi impossible de les dissocier et d'en citer un plus que les autres, car chacun de "77", "Remain In Light" et donc "Fear Of Music" vient apporter sa pierre à l'édifice, dans un style bien différencié. Il reste malgré tout une constante, celle d'une musique à la fois profondément cérébrale et travaillée tout en étant incroyablement dansante. Et des groupes capables ainsi de parler de manière aussi immédiate à la tête et aux jambes, il y en a très peu. "77", c'est sans doute le plus instinctif des 3, le plus évident. "Remain In Light" est le plus novateur, celui avec lequel ils ont fait figure de précurseurs en matière de métissage sonore, proposant un habile mélange de pop-rock anglo-saxonne et de rythmes africains. Que seraient les Vampire Weekend ou Fool's Gold sans ce disque ? Et puis, donc, il y a "Fear Of Music" et sa suite de titres courts, ne contenant bien souvent qu'un seul mot et dont chacun fait référence à des thèmes particuliers : "Air", "Heaven", "Animals", "Drugs", "Cities", etc. Les paroles de Byrne sont toujours aussi surréalistes comme "I won't care animal's advice" sur le grandiose "Animals", ou "Heaven, heaven is a place, a place where nothing, nothing ever happens" sur le lancinant "Heaven", réplique absurde du "Heroes" de Bowie.
Cet album est en tout cas la première vraie réussite du tandem Eno-Byrne - je trouve le précédent "More Songs About Buildings And Food" pas complètement abouti et manquant de peps. La world music est encore en stand-by, même si "I Zimbra" l'évoque déjà largement. Contrairement à son titre, "Fear Of Music" est pourtant typiquement le genre de disques inclassables, qui, une fois apprivoisé, vous fait aimer la musique. Mais "Love Of Music" n'aurait assurément pas correspondu à l'univers un brin dérangé des auteurs de "Psycho Killer".

Commentaires

  1. Album indispensable en effet ! Leurs plus dignes successeurs, si on peut dire, sont à mon avis les Foals.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...