Non, ce n’est pas pour faire jeune, d’ailleurs, je ne sais même pas si les jeunes écoutent Little Simz. Et je m’en fous, même si au fond de moi, j’aimerais bien. Ça voudrait dire qu’ à la fois la musique à papa n’est pas que synonyme de musique pour vieux darons et aussi que les jeunes ont plutôt bons goûts. Simbi Ajikawo, de son vrai nom, est en train de se bâtir une carrière exemplaire. "Lotus" est déjà son sixième album alors qu’elle n’a que 31 ans. J’avoue être plutôt allergique au rap mais il y a des exceptions et Little Simz en fait évidemment partie, sinon, je ne serai pas là à écrire sur son nouvel album, après avoir déjà parlé de l’excellent "Sometimes I Might Be Introvert". Pourtant, cela s’annonçait mal. La rappeuse s’est brouillée avec Inflo pour une histoire de gros sous, son producteur depuis trois disques. L’homme est particulièrement influent et connu pour être un metteur en son très recherché. On le retrouve aussi derrière l’entité Sault. Mais paradoxalement, les arrangements de "Lotus" paraissent encore plus soignés et ambitieux que d’habitude, mélangeant avec maestria les genres musicaux, ce qui fait qu’on a une fois de plus bien du mal à classer cette musique : soul, rock, funk, jazz, etc.
Elle passe de la noirceur hypnotique d’un "Flood" à la fantaisie goguenarde de "Young" avec un naturel confondant. Tant mieux. On retrouve quand même les fidèles Michael Kiwanuka ou Obongjayar, habitués des collaborations avec l’ancienne paire Simz/Inflo - auraient-ils choisi leur camp ? En tout cas, "Lotus" promet de longues heures d’écoute. Little Simz reste ma rappeuse préférée et de loin et sans doute pour un bon moment encore.
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