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Articles

Affichage des articles du octobre, 2014

The Coral - The Curse Of Love

Quand les historiens se pencheront sur notre époque, il est évident que dans les groupes importants de la pop anglaise des années 2000, ils citeront The Coral. " The Curse Of Love " aurait dû sortir en 2006, entre " The Invisible Invasion " produit par le Portishead Geoff Barrow et " Roots And Echoes ". Pour d'obscures raisons de maison de disques, il est passé à la trappe. Huit ans après, le groupe de James Skelly, décide de le ressortir des cartons, sur leur propre label, Skeleton Key, au moment où The Coral est en pause. Comme prévu, c'est une fois de plus de la très belle ouvrage, ultra mélodique sans être simpliste, une suite de chansons à tiroirs qui tiennent immédiatement en haleine. The Coral sont pour les connaisseurs devenus aussi indispensables que d'autres Liverpudliens, comme les Pale Fountains ou les Echo and The Bunnymen en leur temps. Ils sont la preuve éclatante que l'époque peut encore produire des groupes qui compt

Nancy Boy - Love, etc.

Il y a d'abord ce drôle d'accent précieux qui transforme par exemple " Rose " en " Rousse " et qui pourrait en agacer plus d'un. Ce physique mi-femme, mi-homme, à l'image du pseudo, Nancy Boy, androgyne, en référence au premier disque de Placebo au moment où ceux-ci étaient encore crédibles ? Un hommage à la belle ville de Nancy ou plus tiré par les cheveux au parcours de Michel Platini ? Il y a aussi cette pochette et cet indien énigmatique qu'on retrouve aussi dans le clip de " Toi, moi ". Des indices disséminés deci delà, qui, au final, ne nous apprennent pas grand chose sur la jeune femme prénommée Nancy Zotier. Alors, on écoute l'essentiel : la musique. Et franchement, c'est emballant. Le son est chaud, enrobant. Les influences sont comme pour beaucoup de nouveautés les années 80 et notamment Daho (" Bleu (as everything) "). Mais il y a quelque chose en plus : une écriture et des arrangements soignés, une c

Baxter Dury - It's a Pleasure

Et si ses détracteurs avaient pour une fois raison ? Et si Baxter Dury n'était qu'un sympathique chanteur à l'accent cockney, accessoirement fils de, au patrimoine musical solide mais qui n'inventait pas grand chose ? Si " It's a Pleasure ", son nouveau disque était juste pas mal ? Chez moi, c'est peu dire que cette nouvelle livraison était attendue puisque la précédente avait trusté à l'unanimité de moi même la première place des meilleurs albums de 2011 . Trois ans après, on continue dans la même veine, à peine plus électronique, plus fantaisiste. Avec toujours ces choeurs féminins, ce son brut, clair et chaud, ces petites mélodies enfantines et ce chant traînant, presque parlé. Dury en crooner décalé (" Beautiful babies are still crying all night ", " She's just an angry neighbour. She wants to fuck you now" ), à la cool, en dandy à l'humour et au ventre à bière tout britannique.  Si certains pourront préférer

XTC - Easter Theatre (1999)

Mais pourquoi je vous parle aujourd'hui de XTC alors qu'il n'y a pour ainsi dire aucune actualité les concernant ? Parce que j'ai le droit, c'est mon blog et pour une fois au diable l'actualité ! Ce groupe anglais ne s'est d'ailleurs jamais inscrit dans aucune mode et c'est ce qui en fait tout son prix. A part peut-être à leurs débuts le temps de leur seul succès notable, " Making Plans For Nigel ". Débuts qui les a vus se rapprocher de groupes en vogue comme les Talking Heads avec lesquels ils partageaient le goût d'un rock ouvert aux quatre vents. Tout au long de leur carrière, XTC n'aura de cesse de se renouveler. Si d'aucuns pensent que leur meilleur période, une fois n'est pas coutume pour un groupe, correspond aux années 80, avec des albums tels " English Settlement " ou " Skylarking " où ils mêlaient les Beatles à une musique d'inspiration moyen-âgeuse, je garde une nette préférence pour &qu

Kevin Morby - Still Life

Demandez à un professeur de notre éminente Education Nationale ce qu'il pense des Kevin, de ce prénom habitué à jouer les perturbateurs du fond de la classe. Vous aurez sans doute une belle unanimité pour lutter contre le fléau pandémique des Kevin. Et ce n'est pas cette tête à claque de Kevin Adams, rebaptisé Kev' par peur de la disgrâce, qui viendra me contredire. Les Kevin sont énervants d'assurance, privilégiant la répartie ou plutôt l'insolence comme arme avant même le savoir et la compétence. Les Kevin seraient aussi les représentants d'une certaine jeunesse que nous ne supportons pas, que nous ne comprenons pas. Quand un Kevin nous vient de l'autre côté de l'Atlantique, on se montre quand même plus indulgent. Là-bas, le prénom semble plus évident. Il n'a pas la même connotation, celle de la sous-culture américaine justement, proximité oblige. Quand on écoute la musique de Kevin Morby, on se dit même qu'il y a toujours des exceptions pou

Murat & The Delano Orchestra - Babel

Murat est devenu au fil du temps une valeur sûre de la musique d'ici, alignant régulièrement les bons disques comme certains enfilent les perles. En dehors du circuit médiatique de part son repli physique dans son Auvergne natale mais en même temps au coeur de l'arène à chaque période de promotion que pourtant il exècre. Car victime de son caractère trempé et bourru, il est ce qu'on appelle vulgairement un "bon client", ne mâchant pas ses mots, incapable de langue de bois. Murat est une bête curieuse, rassurante car immuable. Cette livraison annuelle pourrait peut-être changer la donne. Parce que, pour une fois, Murat a accepté de se faire aider par des voisins, The Delano Orchestra, musiciens émérites qui viennent aérer sa musique, lui ouvrir enfin des portes. " Babel " est donc une sorte de petit miracle, prenant le meilleur de chacune des parties en présence : le verbe et le sens de la mélodie du chanteur, les très beaux arrangements du groupe. Une

Purling Hiss - Weirdon

A l'heure du retour de Weezer, groupe fantasmé des teenagers des années 90, qui, à mon humble avis, supporte difficilement une écoute prolongée aujourd'hui. Franchement, " Undone - the sweater song ", c'est du rock d'étudiants de première année. Bien fait, avec les moyens du bord, ou plutôt des capacités limitées. Mais passé à l'âge adulte, on recherche autre chose, du plus consistant, non ? A la vue des commentaires dithyrambiques glanés sur le net, je me dis que la nostalgie a la dent dure et on ne renie pas comme ça ses premiers émois de rockeurs adolescents. Mais je suis un cas particulier, le grunge et tous les groupes ayant gravité de plus ou moins près autour ont tendance à me soûlent rapidement aujourd'hui. Purling Hiss, plus encore que Dinosaur Jr ou Sebadoh qui ne m'enthousiasment qu'épisodiquement, seraient les seuls capables de me faire encore aimer ce rock indé US. Parce qu'ils ne sont pas dans la démonstration technique,

Arthur H - Soleil Dedans

Il fallait bien que cela arrive. Je n'avais pas encore parlé de ce chanteur, illustre "fils de", mais ayant réussi à se démarquer rapidement de son paternel. D'abord, parce qu'il a su avancer masqué de par son pseudonyme mystérieux, son style inimitable car protéiforme, sa dégaine atypique, enfin sa voix tout de suite reconnaissable. La comparaison va sans doute être trop flatteuse pour certains, mais Arthur H, c'est notre Tom Waits à nous, plus Gainsbourg que Johnny Cash, incapable de mauvais disques. Ce nouvel album n'échappe pas à la règle. Les musiques sont une fois de plus parfaites, alliant des arrangements empruntés du jazz à la pop (" L'autre côté de la lune "). Les paroles fantaisistes, parfois un peu (trop?) légères, sont élégamment en retrait. L'émotion vient même pointer le bout de son nez sur quelques titres à l'enrobage plus classique, comme le sublime " La ballade des clandestins ". C'est l'un de