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Articles

Affichage des articles du septembre, 2012

Chris Cohen - Overgrown Path

Chris Cohen fait partie de ces hommes de l'ombre. Tout d'abord, son nom particulièrement commun et passe-partout n'est pas de ceux qu'on retient  instantanément. Ensuite, qui, à part d'indécrottables curieux, pour savoir que le monsieur a officié au sein de Deerhoof ou d'Ariel Pink ? Et puis, excepté Magic - qui, au demeurant, l'encense carrément, faisant appel à des références aussi prestigieuses que Nick Drake ou les Zombies - pour parler publiquement de ce disque sorti en catimini sur le pourtant très classe label Capture Tracks ? A ma modeste mesure, il fallait donc que je m'y colle, parce que ce " Overgrown Path " mérite beaucoup mieux qu'une telle indifférence. J'avais oublié un autre point qui ne jouera pas en sa faveur. La musique de Cohen, douce et simple en apparence, n'est plus vraiment de saison.  Elle se prête plus facilement aux beaux jours qui, malheureusement , ont semble-t-il dit leurs derniers mots pour 2

Festival : Les Inrocks Volkswagen vs. Pitchfork

Les vacances de la Toussaint durent cette année - "le changement c'est maintenant" -  deux semaines. C'est l'occasion idéale - je parle bien sûr pour les parents qui peuvent laisser leur progéniture en garde, chez les grand-parents par exemple - d'en profiter en allant écouter un peu de musique. Je vous propose donc de choisir entre les deux festivals "mastodontes" du rock indépendant : l'habituel festival des Inrocks Volkswagen et celui nettement plus récent de Pitchfork . Bon, vous pouvez aussi bien aller aux deux car les dates ne se chevauchent pas, mais gare au trou dans le porte monnaie... Dans tous les cas, voici un bref comparatif des forces en présence. Tout cela est évidemment subjectif... Le magazine / le webzine Les Inrocks : Depuis peu, le magazine a vu arriver à sa tête, Audrey Pulvar, femme de ministre, et n'ayant pas pour réputation d'être très "rock'n'roll". Mais c'est p

Holden : Hold them !

En fait, je ne sais pas pourquoi je vous parle de ce groupe aujourd'hui et pourquoi je vais vous dire de les aider en participant indirectement à la création de leur nouvel album. En effet, la seule fois où j'ai pu les voir en concert ne m'a pas laissé un souvenir très agréable. Pourtant, sur le papier, cela avait l'air plutôt sympa, champêtre. C'était très récemment dans le cadre du festival Kiosquorama . Je voulais même en faire un petit compte rendu au travers d'un post ici même... Et puis, finalement, non. Holden jouait avec Reza et Cléo T. dans un square du XIème arrondissement de Paris. Vous savez, ce genre de lieux habituellement surpeuplés d'enfants braillards et courants dans tous les sens. L'endroit typique que les gens sans marmaille fuient forcément, de peur d'être pris d'accès folie, prenant un gamin au hasard pour en frapper un autre. Pour ma part, étant déjà deux fois papa (par masochisme?), je me suis bêtement dit que c'éta

The Bewitched Hands - Vampiric Way

Revoilà mes Rémois préférés , j'ai nommé les mains ensorcelées avec leur pop brinquebalante et leurs mélodies fluos qui jouent au flipper. Si le Stade de Reims est enfin remonté en Ligue 1, le groupe, lui, ne joue pas encore les premiers rôles mais fait plutôt désormais figure de solide équipe de L2. Avec " Vampiric Way ", ils confirment donc qu'ils en ont sous la pédale. L'inspiration est toujours là, même si il n'y a rien de bien nouveau. Certains les voyaient déjà grands, s'imaginant avoir trouvé un groupe pop-rock français faisant une musique dont on serait fier de faire écouter à nos voisins britons. The Bewitched Hands font simplement partie de toute cette clique de jeunes gens élevés au milieu des harmonies des Beatles et des Beach Boys, qui placent la mélodie au dessus de tout. A cette base, ils ajoutent un côté ludique qu'on jurerait emprunté à l'univers des jeux vidéos. On pourrait les rapprocher en cela de I'm From Barcelona, Arch

Madness - My Girl (1979)

Pendant longtemps, j'ai cru que Madness se résumait à leur célèbre " One Step Beyond ", qu'ils n'étaient qu'un gentil groupe britannique de ska, adeptes de la gaudriole et en contradiction totale avec les new waveux plus tristounes qui débarqueront peu de temps après. Même le plus encore diffusé " Our House " ne m'avait pas fait changer d'avis. Il faut dire que la télé le repasse systématiquement dès lors qu'il est question de maison et de bricolage, c'est-à-dire très souvent - ils sont tellement sympas, Valérie Damidot et Stéphane Plaza ! Et puis, je suis tombé sur " My Girl " et là, ce fut une autre histoire. Cette chanson est un petit bijou pop, en dehors de toute mode, sur le sujet intemporel de l'incompréhension entre les sexes. En 2012, le groupe se reforme pour une énième fois et sortira très prochainement un nouvel album au titre plutôt alambiqué (" Oui Oui Si Si Ja Ja Da Da "). Avec un titre pareil,

Woods - Bend Beyond

Ceux-là, j'avais déjà eu envie d'en parler au moment de la sortie de leurs précédents disques. " Sun & Shade " notamment. Pour " Pushing Onlys " surtout, son formidable titre d'ouverture. Mais j'ai été rattrapé malgré moi par d'autres albums plus racoleurs, négligeant la modestie des américains de Woods. Comme c'est une formation très productive,  avec un rythme d'un disque tous les ans, j'arrive quand même aujourd'hui à glisser quelques mots sur eux. Et le nouveau est dans la lignée de ce qu'ils font depuis leurs débuts, c'est-à-dire un folk mélodique qui lorgne vers le flower power de la fin des années 60, celui des Byrds par exemple. Woods est typiquement le genre de petits groupes qui n'inventent rien, se contentent d'une musique archi-rabâchée depuis des décennies, mais qui le fait de mieux en mieux. Pas décidés qu'ils sont à stopper la jolie inspiration dont ils font régulièrement preuve. Les m

Grizzly Bear - Shields

Je croyais quoi, moi ? Que ces ours-là pouvaient pondre à foison le même disque génial que " Veckatimest ", album de l'année 2009 , élu à l'unanimité de moi-même. Faut pas pousser quand même. C'est l'éternelle rengaine : comment ne pas décevoir après avoir tellement plu ? On s'imagine bêtement qu'on sera aussi émoustillé à chaque nouvelle livraison musicale du groupe et puis, à peine passée la première écoute, le désenchantement pointe déjà le bout de son nez. Où est la magie ? Où sont les mélodies et les voix qui faisaient hérisser les poils ? Il faut alors un certain temps pour redevenir raisonnable et faire comme si on n'en attendait rien. " Half Gate " séduit pourtant tout de suite. Les titres annonciateurs de l'album, déjà entendus il y a quelques semaines sur la toile, " Sleeping Ute " et " Yet Again " sont excellents aussi. Bref, au bout du compte, ce n'est pas si vilain, loin s'en faut.  Mais

Top albums 2001

2001, l'année du 11 septembre. L'année de quelques très bons disques aussi. L'année du renouveau d'une certaine idée "traditionnelle" du rock. Les Strokes en sont les plus brillants représentants avec un premier album qui fait déjà office de classique. L'indie-pop américaine n'est pas en reste avec trois grands albums de trois de ses plus brillants porte-paroles : Mercury Rev, Sparklehorse et Pinback. 2001, ce fut aussi pour moi la découverte des Czars , formidable formation de pop-folk trop méconnue, dont le chanteur John Grant, aujourd'hui en solo, semble connaitre enfin une petite reconnaissance méritée. Coté britannique, Radiohead conserve son titre de plus grand groupe de rock actuel en remettant une couche supplémentaire à son précédent " Kid A ". The Divine Comedy se "regénère" intelligemment en piquant le producteur de ces derniers. Spiritualized s'offre un grand orchestre classique pour un somptueux " Let

Talking Heads - Road To Nowhere (1985)

Prenons une nouvelle pause au beau milieu de cette rentrée musicale plutôt décevante en revisitant nos classiques. David Byrne, l'ex-chanteur des Talking Heads, fait régulièrement parler de lui depuis la séparation de son groupe, notamment par le biais du label qu'il a fondé et de ses nombreuses collaborations. La dernière date ? Avec St Vincent , alias Annie Clark. Leur album commun, pas désagréable en soi, comme les disques de la belle, manque d'un je-ne-sais-quoi de spontanéité et de mélodies marquantes pour me donner l'envie d'y revenir plus souvent. Pourtant, Byrne vieillit plutôt bien, contrairement à beaucoup d'autres. Il reste à l'écoute des nouveautés, fait découvrir de nombreux artistes, même si sa production personnelle, en dépit de quelques très bons albums (" Rei Momo " ou " Grown Backwards" pour ne citer que ceux-là ) ,  restera sans doute éternellement en retrait par rapport à celle de ses "têtes parlantes". P

Wovenhand - The Laughing Stalk

Je me souviens, dans une autre vie, d'une black session "carte blanche" à Louise Attaque à laquelle j'avais eu la chance d'assister. C'était au moment de la sortie du deuxième album de la formation de Gäetan Roussel. Si le monsieur a aujourd'hui le bras long, il avait déjà à l'époque un solide carnet d'adresses dans lequel on retrouvait notamment un dénommé David Eugene Edwards. Ce dernier officiait alors au sein des 16 Horsepower et même si ceux-ci n'avaient joué que quelques titres à l'occasion de cette black session, il était bien difficile pour qui était présent ce soir-là d'oublier leur prestation. Le groupe jouait du blues, du sauvage, du qui crache, qui éructe, qui lâche des bourrins au galop. Près de quinze ans plus tard et un nouveau groupe, Wovenhand, qui en est quand même à son septième disque, je retombe de manière inopinée sur le bonhomme. Et c'est la même sensation qui prédomine à l'écoute de sa musique. Comme s

Dominique Ané - Y Revenir

Une autobiographie n'est jamais chose aisée. Il y a toujours un côté narcissique à se mettre ainsi en avant. Comme si sa vie personnelle pouvait intéresser au-delà du cercle intime. Comme si elle recelait des évènements plus marquants que ceux que vivent le commun des mortels. Car il y a forcément une volonté d'immortalité derrière l'écriture d'une oeuvre qu'elle soit musicale ou littéraire. Dominique A, qui signe pour l'occasion de son nom complet, a pris son temps pour y venir. Pas sûr de lui. Pas sûr d'être capable de "viser" juste comme il le disait si bien dans " Rue des Marais ", ce bouleversant morceau de " L'Horizon " qui prend à la lecture de ce livre une teinte encore plus forte. Il réussit pourtant à trouver le juste milieu entre la distance nécessaire que doit imposer un tel exercice et l'aspect purement affectif, émotionnel. Comme pour sa musique, le monsieur sait garder une certaine retenue, ce que d'

Antony and the Johnsons - One Dove (2009)

Il y a un an presque tout juste, Antony Hegarty donnait une représentation à Copenhague avec l'orchestre national du Danemark. L'enregistrement de ce concert est disponible depuis peu sous le titre de " Cut The World " et permet donc à ceux (dont je fais partie) qui n'ont jamais eu la chance de le voir sur scène de pouvoir apprécier, au moins musicalement, la qualité de ses prestations. Antony Hegarty qu'on nomme souvent juste par son simple prénom n'est pourtant pas un artiste très familier. Il est même plutôt hors norme à beaucoup d'égards. D'une part pour son physique massif, son visage poupin et ses régulières tenues de travesti. D'autre part pour sa voix androgyne, l'émotion qui s'en dégage. Avec un tel organe, le chanteur semble pouvoir tout se permettre, comme d'être régulièrement à la limite de l'outrance, du kitsch. On n'entend malheureusement pas sur ce récent disque live " One Dove " - chanson de l

Animal Collective - Centipede Hz

" La beauté est dans les yeux de celui qui regarde " disait ce cher Oscar Wilde. " Mais plus personne ne regarde... " fait dire Léos Carax à Michel Piccoli dans son dernier et excellent film " Holy Motors ". Pour Animal Collective, le débat est vite tranché. A moins d'être aveugle ou d'avoir des goûts esthétiques particulièrement douteux, les pochettes comme le visuel du groupe ont toujours été moches. Des aspirations de gamins de maternel tout au plus, qui commenceraient à peine à savoir dessiner correctement. Pour la musique, par contre, c'est une autre affaire. Les américains déclenchent des réactions d'amour/haine plus acharnées. Et ce n'est pas ce nouveau " Centipede Hz " qui viendra changer la donne. Animal Collective varie à chaque fois d'un iota, sa musique devenant peut-être plus soignée et raffinée que par le passé. On peut regretter par contre qu'elle soit moins percutante.  " Strawberry Jam &quo