9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, "Piano Ombre" à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle proposition à une telle date ? Pour exorciser nos peurs, sans doute. Pour nous dire que malgré tout, la vie est plus forte. Et si nous décidions à partir de cette année, d'aller assister à un concert chaque 13 novembre ? En 2024, notre choix s'est porté sur Beak>, pour ce qui doit être le dernier concert parisien de Geoff Barrow. 30 ans après le premier effectué avec Portishead. En effet, le batteur a annoncé quitter le groupe à la fin de la tournée en cours et ne plus se produire live. En première partie, nous eûmes droit à l'intrigant Litronix, Kevin Litrow de son vrai nom, américain originaire de Los Angeles. Il est seul sur scène derrière ses machines et joue aussi un peu de guitare. Son dernier single "Stepping Up" a été produit par... Geoff Barrow évidemment. Sa musique, pas de tout repos, est assez inclassable autant que son look est improbable, avec sa blouse de boucher et ses faux airs de William Sheller. Il faudra sans doute plusieurs écoutes pour se faire une idée plus précise. Mais il y a de l'idée, comme on dit.
Des trois membres de Beak>, deux jouent assis. Pour un batteur, c'est assez habituel. Pour un bassiste, nettement moins. Barrow trouve qu'il y a trop de lumières et nous aussi. La vedette de la soirée est la musique, pas les musiciens, d'où la position assise pour être moins visible. La formation Bristolienne commence par jouer en intégralité ">>>>", quatrième album paru cette année et sans doute leur meilleur, même si pas le plus dansant. Le son est précis, clinique, la rythmique dantesque, les musiciens tous brillants. La suite du concert sera constitué de quelques unes des meilleures chansons des leurs productions précédentes. Mention spéciale au presque "Daft Punkien" "Allé sauvage". Entre deux titres, Barrow plaisante sur scène mais en profite tout de même pour glisser un message politique sur le conflit à Gaza. Quand il parle de libérer la Palestine, les applaudissements sont quasi unanimes, mais quand il dit que soutenir la politique d'Israël, c'est être "fucking mentally ill", l'adhésion est nettement moins évidente. Les anglais n'ont pas le même rapport que nous avec la Shoah. La musique reprend très rapidement ses droits. Pas de rappel, c'est inutile. Barrow prévient d'avance le public du nombre de titres que le groupe jouera encore. Il ne comprend cette tradition de partir et de revenir alors que tout est déjà prévu à l'avance. Ce type va nous manquer. Sa musique surtout. Son exigence. Son naturel. Sa simplicité. Merci pour tout, Geoff. En espérant tout de même que tu changes d'avis...
Des trois membres de Beak>, deux jouent assis. Pour un batteur, c'est assez habituel. Pour un bassiste, nettement moins. Barrow trouve qu'il y a trop de lumières et nous aussi. La vedette de la soirée est la musique, pas les musiciens, d'où la position assise pour être moins visible. La formation Bristolienne commence par jouer en intégralité ">>>>", quatrième album paru cette année et sans doute leur meilleur, même si pas le plus dansant. Le son est précis, clinique, la rythmique dantesque, les musiciens tous brillants. La suite du concert sera constitué de quelques unes des meilleures chansons des leurs productions précédentes. Mention spéciale au presque "Daft Punkien" "Allé sauvage". Entre deux titres, Barrow plaisante sur scène mais en profite tout de même pour glisser un message politique sur le conflit à Gaza. Quand il parle de libérer la Palestine, les applaudissements sont quasi unanimes, mais quand il dit que soutenir la politique d'Israël, c'est être "fucking mentally ill", l'adhésion est nettement moins évidente. Les anglais n'ont pas le même rapport que nous avec la Shoah. La musique reprend très rapidement ses droits. Pas de rappel, c'est inutile. Barrow prévient d'avance le public du nombre de titres que le groupe jouera encore. Il ne comprend cette tradition de partir et de revenir alors que tout est déjà prévu à l'avance. Ce type va nous manquer. Sa musique surtout. Son exigence. Son naturel. Sa simplicité. Merci pour tout, Geoff. En espérant tout de même que tu changes d'avis...
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