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Articles

Affichage des articles du septembre, 2014

Woods - With Light & With Love

Je ne sais pas pourquoi, au moment de sa sortie en avril dernier, j'ai ignoré ce disque. Peut-être que j'en attendais trop, me disant qu'à chaque nouvel album, Woods progressait inlassablement. Celui-ci se devait forcément d'être supérieur au précédent. En fait de supérieur, il est juste plus pop, plus lumineux, avec une production à chaque fois plus soignée, à moins que ce ne soit seulement parce que les membres du groupe ont progressé dans la maîtrise de leur instrument. A la réécoute, ce nouveau Woods n'est donc pas mauvais, loin s'en faut. On pense toujours à Neil Young, aux Byrds, à George Harrison, à Love aussi. Bref, au meilleur de la pop-folk des années 60. Jeremy Earl, le leader de Woods est aussi à l'origine du label Woodsist qui commence à se constituer un sacré catalogue, réunissant entre autres Real Estate ou plus récemment le très prometteur Kevin Morby. Après " Bend Beyond " ou " Songs Of Shame ", je continue donc à

Top albums 1983

Vous les attendez tous (si, si, avouez-le), voici le retour de mes tops annuels, classements méthodiques de mes 10 disques préférés année par année. Je sais ce que cela peut révéler de pathologique d'aimer classer ainsi des disques par leur millésime. En plus, les goûts changent et qui sait si demain mes goûts personnels n'auront pas évolué. Mais peu importe, voici déjà l'année 1983 avec une fois de plus, quelques albums qui comptent. Il y eut surtout la naissance d'une formation majeure de ces dernières décennies, REM , et leur premier " Murmur " d'anthologie. New Order qui, avec leur cultissime " Blue Monday " s'émancipe définitivement de feu Joy Division. Autres révélations, celle des Violent Femmes et leur folk-punk de bouseux qui en inspirera plus d'un. Les Chameleons auront au moins autant d'influences, peut-être moins revendiquées, mais réécoutez donc leur excellent " Script Of The Bridge " et vous comprendrez q

Half Japanese - Overjoyed

Parmi tous les retours de vieilles gloires, celui de Half Japanese est pour le moins passé inaperçu. Le groupe de Jad Fair a pourtant son lot non négligeable d'admirateurs, de Yo La Tengo aux Pastels en passant par l'inénarrable Daniel Johnston qui ont tous un jour collaboré avec lui. Bien sûr, ce ne sont que des "seconds couteaux", des formations ou artistes qui évoluent un peu en marge, mais ils ont leur suiveurs fidèles. Half Japanese, on a l'impression qu'ils sont transparents, jamais cités ou presque par les médias même spécialisés parmi les formations de rock indépendant influentes. Pourtant, le rock lo-fi, c'est eux qui l'ont inventé ou presque, à la fin des années 70, il y a bientôt 40 ans. Mais que penser de ce premier disque sorti après 13 ans d'absence ? Qu'il est magnifiquement rêche, que Half Japanese reste ce constant poil à gratter malgré les années, incapable de mélodies franches et directes, que même si les morceaux ressembl

Dominique A - Tomber Sous Le Charme

Je ne sais plus quand le déclic s'est produit. " Les Hauts Quartiers De Peine " ? Ou " Monochrome " sur un disque de Tiersen ? Je sais seulement que ses écrits sur le site " Comment certains vivent " ont constitué pour beaucoup dans l'admiration que j'ai aujourd'hui pour Dominique A. Il y eut aussi ses chroniques dans le magazine du TGV au moment où je prenais beaucoup ce dernier. Même si je lisais beaucoup moins que lui, je me retrouvais souvent dans ses choix, sa vision des choses et de la vie, Joy Division, Sarah Records (les fabuleux Field Mice). C'est à ce moment-là qu'au-delà de la musique, j'avais scellé un pacte avec le chanteur, étant sûr de le suivre peu importe où il pouvait m'emmener. Je faisais partie intégrante du même " Convoi ". Quand est sorti en début d'année, " Tomber sous le charme ", livre qui regroupait la quasi exhaustivité de ses chroniques musicales et littéraires, je n'

Benjamin Clementine - Glorious You (EP)

Deuxième Ep chroniqué en une semaine, voilà que les habitudes changent ici. Comme si le format court restait la seule manière d'échapper à la redite ou à l'ennui. Pour les plus que prometteurs Feu! Chatterton ou Benjamin Clementine, on devine pourtant un potentiel, une variété de sons et d'ambiances qui devrait les mettre à l'abri de ce défaut sur leur tant attendu premier LP. Les deux n'ont pas peur d'en faire parfois trop et montrent une personnalité musicale déjà bien assumée. Le risque est donc de ne bientôt plus rien avoir à dire ou à proposer. Mais des morceaux comme celui qui ouvre ce " Glorious You ", on pourrait en prendre par camions entiers qu'on ne serait pas certains de s'en lasser. On pense à Antony Hegarty pour les acrobaties vocales et les somptueux arrangements au piano. C'est du classique, de la soul, de la pop, du jazz. Bref de la musique avec un grand M. De celles qui vous font croire que malgré les difficultés grandi

Feu! Chatterton - Feu! Chatterton (EP)

Il y a ce nom singulier, qui fait penser au " Chatterton " de Bashung - son disque le plus accessible ? - et ce " feu " qui bien sûr, rappelle la disparition du "maître". Il y a ce même phrasé "chanter-parler", ces textes littéraires au vocabulaire désuet qui semblent faire référence à une époque révolue voire à des lieux qui n'ont même jamais existé (et pourtant...) Il y a ces improbables litanies poétiques, cette étonnante capacité à installer un climat, une ambiance. Il y a ces fringues, ce costume trois pièces, cette petite moustache redevenue tendance, ce dandysme d'un autre siècle. Il y a ce lyrisme musical, ces perpétuelles variations, au son plus moderne, qui nous embarquent à chaque fois loin. Il y a ce concert en première partie de Connan Mockasin en février dernier qui m'avait intrigué, un peu secoué. Un style unique, inhabituel. Il y a maintenant ce premier EP plus qu'emballant, qui fait déjà beaucoup gloser, en at

Karen O - Crush Songs

Cette fille a la classe. Pourtant, quand on mentionne les chanteuses rock qui comptent peu la citent encore. Cela devrait changer avec ce premier solo, " Crush Songs " qui prouve si besoin était que les Yeah Yeah Yeahs, c'était uniquement elle ou presque. Aux mauvaises langues qui ne prédisaient pas d'avenir au groupe ou alors un futur en roue libre, reproduisant de manière moins spontanée la recette d'un punk-rock de plus en plus prévisible, se rapprochant par exemple des bourrins de Greenday. C'était sans compter sur le talent à se renouveler de Karen O. De la furie jubilatoire du toujours sémillant " Fever To Tell " à cet intime et sobre " Crush Songs " en passant par des collaborations avec les barjots de Flaming Lips, des plus austères Swans ou encore une nomination aux Oscars, cette fille-là surprend constamment. Des guêpières et tenues fluos des débuts aux robes de soirée distinguées telles qu'elle portait à la cérémonie des

Avi Buffalo - At Best Cuckold

Avi Buffalo me fait penser au groupe de Trevor Powers, Youth Lagoon : même premier disque prometteur montrant des capacités évidentes et une maturité musicale étonnante pour un "gamin" d'une vingtaine d'années seulement, même deuxième disque plus mûr qui gagne en profondeur et en richesse d'arrangements ce qu'il perd en spontanéité. Sur " At Best Cukold ", Avi Zahner-Isenberg se paie même le luxe d'égaler par moments le meilleur Elliott Smith (" Memories of You "), mais un Elliott Smith plus inspiré par les Beach Boys que les Beatles, Californie oblige. On pense aussi à Neil Young pour la voix et les mélodies. C'est toujours impressionnant, même quand le son est limite de tomber dans la guimauve (" Oxygen Tank ") et les solos de guitare outranciers et dispensables (" Oxygen Tank "). On y entend tellement d'influences sans qu'aucune ne prenne le pas sur les autres que ça en deviendrait presque énervant

La Souterraine : Pain Noir, Chevalrex et Baptiste W. Hamon

Une fois n'est pas coutume, il sera question aujourd'hui de compilations - avec un "s" de surcroît. 3x10 chansons de langue française ont déjà été habilement compilé par Laurent Bajon et Benjamin Caschera , animateurs de Planet Claire sur Aligre FM , depuis le début de l'année. Elles sont écoutables et téléchargeables gratuitement - ou plutôt ce qu'on appelle communément sur le net en " name your price ". Tout ça pour vous dire que lisant ça, vous n'avez plus aucune excuse de ne pas aller y faire un tour et partager avec le plus grand nombre la bonne nouvelle. Oui, il existe une pop en français en dehors des chemins balisés par les médias traditionnels. Bon, je ne partage pas un même enthousiasme pour tous les artistes sélectionnés mais quelques uns méritent vraiment plus d'attention. Ce sont soit des nouveaux venus, soit des habitués de l'ombre. A l'exception peut être de Arlt qui loin d'avoir une reconnaissance méritée est a