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Articles

Affichage des articles du août, 2010

Mes indispensables : Tim Buckley - Goodbye And Hello (1967)

C'est en lisant l'autre jour ce "torchon" écrit par Les Inrocks, qui résume à lui seul la médiocrité dans laquelle se vautre régulièrement le magazine depuis quelques années, que j'ai eu envie de me replonger dans ce sublime " Goodbye And Hello ". Oui, comparer Jeff Buckley à Robert Pattinson, franchement, à ce niveau-là, cela relève de la faute professionnelle. Enfin, bref, oui, parlons plutôt du père, Tim, au destin tout aussi tragique mais à la discographie nettement plus consistante. Je suis d'ailleurs de ceux qui ont découvert le père grâce au fils, question de génération sans doute. J'ai commencé par " Morning Glory ", le dernier titre de ce deuxième album paru en 1967. Un morceau d'éternité. Une voix d'une pureté exceptionnelle, asexuée, presque surnaturelle. Une chanson flottante, en apesanteur. Un rêve éveillé qu'on ne voudrait jamais voir s'arrêter. Un de ces trucs qui vous fait tout simplement aimer la musiqu

Ceo - White Magic

La Suède est vraiment un drôle de pays - tiens, ça me rappelle le début d'un autre article récent. Moins brutale que la musique en provenance de Norvège, moins barrée que celle d'Islande, la musique suédoise est souvent considérée comme plus consensuelle. Et Ceo, le projet solo d'Eric Berglund, membre de la formation The Tough Alliance, ne devrait sans doute pas déroger à la règle, car ce " White Magic " a tout de l'usine à tubes tendance électro-kitsch. On se demande même à l'écoute de ce disque pourquoi il ne connaît pas encore une sortie à plus grande échelle et se contente juste d'un petit label indépendant, Sincerely Yours. Tous les titres ou presque de cet album pourraient en effet connaître le succès. Bon, je sais, les gardiens du bon goût, adeptes de musique exigeante, trouveront tout cela bien facile et léger. Alors, je me dis que cela doit être à cause de la fin de l'été, du ramollissement général des neurones, du besoin de trucs plus phy

Mes indispensables : Denim - Back In Denim (1992)

Lawrence Hayward est un drôle de personnage. Il a d'abord officié pendant toute la durée des années 80 au sein de Felt dont il est le principal artisan. La pop du groupe, à contre-courant de l'esprit de cette décennie-là, n'a malheureusement jamais pu rencontrer un large public, trop intellectuelle, trop sage aussi, mais pourtant pas si éloignée que ça d'un Lloyd Cole pour le côté dandy romantique. Ayant finalement lâché l'affaire en 1989, avec " Me and the monkey on the moon ", un de leurs meilleurs disques, Hayward, qui ne se fait souvent appelé simplement que par son prénom, décide de former un nouveau groupe : Denim. Et c'est un brusque changement de ton et de direction musicale. Finie la pop soyeuse et délicate des débuts, place à celle plus directe faite de "ohohoh" et de "lalala", qui privilégie la mélodie qui fait remuer du popotin et qu'on n'hésite pas à reprendre stupidement tous en choeur. La transformation pourra

The Flaming Lips, The National, Archie Bronson Outfit, The Rapture, etc. - La Route du Rock - 15 août 2010

Les années se suivent et se ressemblent. Finalement. Comme l'année dernière , nous avons décidé, maman et moi, de prendre notre billet pour la dernière journée du festival malouin de la Route du Rock. Comme l'année dernière, nous n'avons pas eu de pluie, histoire de faire taire les mauvaises langues qui disent que c'est pourtant une habitude bretonne. Enfin, il faut quand même avouer que cette fois-ci, il s'en est fallu de peu, puisque la veille, il a fait un temps exécrable, - tant pis pour les fans de Massive Attack - nous obligeant ainsi le lendemain à chausser de très seyantes bottes en caoutchouc. Comme l'année dernière, ce fut excellent. Même plus que l'année dernière. Rappel des faits de ce dimanche 15 août d'auguste mémoire. Premier concert de la soirée : Thus:Owls, en remplacement de dernière minute des américains de Ganglians. C'est un groupe suédois réunissant des musiciens de Loney, Dear et de ... Patrick Watson. Et cela donne comme on

Wolf Parade - Expo 86

Cette semaine, on continue encore avec un disque sorti il y a quelques temps déjà. Les deux leaders de Wolf Parade, Spencer Krug et Dan Boeckner en véritables bourreaux de travail remettent le couvert en 2010, après avoir officié l'année dernière chacun de leur côté, le premier avec Sunset Rubdown, le deuxième, en compagnie de sa femme sous le nom de Handsome Furs. J'en parlais d'ailleurs ici et là , et les deux groupes ont eu aussi droit aux "honneurs" du Top Chansons 2009 de papa ! Il semblait donc évident de vous parler aujourd'hui du nouvel album de Wolf Parade, " Expo 86 ", troisième du nom. Pourtant, j'ai mis du temps à m'y faire, à ce disque. Mais comme avec les Black Keys, la semaine dernière, impossible de résister au premier titre, " Cloud Shadow On The Moutain ", véritable morceau de bravoure qui flirte pourtant avec le rock le plus balourd mais sans jamais tomber dans l'excès, aidé en cela par une mélodie et une én

Mes indispensables : The Rapture - Echoes (2003)

Tiens, tiens, déjà le cinquantième indispensable dont je vous parle ici. Pile la moitié donc. Ben oui, j'ai prévu cent disques simplement, ça fait peu diront certains, surtout que pour l'instant, il manque pas mal de classiques à l'appel. Patience, patience, même s'il y aura évidemment des surprises, des oublis et des trucs dont je suis à peu près le seul à considérer comme "indispensables" justement. Mais trêve de bavardage, retour en 2003 aujourd'hui pour un album assez récent donc. Il s'agit du premier disque de The Rapture que je viens d'ailleurs de voir à la Route du Rock cette année (à l'heure où cet article sera publié, je devrais, si tout va bien, être en train de dormir, puisque le concert du groupe était programmé à 2h30 du matin...). Pour ce qui est du compte-rendu du festival et de leur prestation, il faudra attendre quelques jours, le temps que je me remette de mes émotions... En tout cas, lorsque paraît cette année-là " Echoe

The Black Keys - Brothers

Pendant l'été, on continue les séances de rattrapage de quelques bons disques sortis depuis le début de l'année 2010 avec aujourd'hui le blues-rock des américains de Black Keys. Bon, je ne vais pas vous le cacher, je n'ai jamais été un grand fan de cette musique. A cause de l'inénarrable Johnny Hallyday ? (oui, "tout la musique que j'aime, elle vient de là..." elle me fout le blues) Pas sûr, reste que mise à part, quelques titres par-ci, par-là - notamment des White Stripes ces dernières années - je suis toujours resté assez hermétique au style. Alors, pourquoi, d'un coup d'un seul, les Black Keys, ce duo de jeunes blancs becs en provenance de Akron, Ohio, qui fait de la musique comme les noirs ? Parce que le premier titre, " Everlasting Light ", de " Brothers ", leur dernier album, me hante depuis un moment déjà. Je ne cesse d'y revenir, malgré moi : ce son vintage, cette voix, cool et classieux, bien dans l'esprit

Mes indispensables : Kevin Ayers - Joy Of A Toy (1969)

Cette semaine, retour à une vraie vieillerie pour les indispensables à papa. Une vieillerie souvent injustement oubliée d'ailleurs lorsqu'il s'agit de parler des disques marquant des années 60. Kevin Ayers est anglais - pour ceux qui ne savent pas déjà - et est un ancien membre du groupe de rock psychédélique culte Soft Machine, auquel il n'a participé que sur le premier album. Cette formation, c'était, avec le recul, une sacré fine équipe, puisqu'on y retrouvait aussi le génial Robert Wyatt et Daevid Allen qui fondera plus tard Gong, Ayers y officiait en tant que bassiste. Sa carrière solo qui démarrera avec ce disque ne rencontrera malheureusement jamais vraiment le succès. Pourtant, sa pop, proche de celle de son ami Syd Barrett, est encore aujourd'hui d'une incroyable modernité. En effet, impossible à l'écoute de ce " Joy Of A Toy " de se rendre compte qu'elle a plus de 40 ans. Car, en l'espace d'une dizaine de titres, il ar

Arcade Fire - The Suburbs

Autant le dire tout de suite, comme ça, ça sera fait, le nouvel album d'Arcade Fire est décevant. Pourtant, c'est quand même mon disque de la semaine. Pourquoi ? Pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'on est début août, et que forcément, ce n'est pas une très bonne période pour tout ce qui est artistique et culturel. La preuve, au cinéma, c'est plutôt l'époque des blockbusters américains simplistes et bourrés aux amphétamines ou aux comédies françaises basses du front. Les cinéphiles ont plutôt intérêt à être en vacances. Niveau musical, c'est encore pire, il n'y a quasiment plus de sorties du tout. Alors, c'est forcément suspect de vouloir faire parler de soi, maintenant et de ne pas attendre la rentrée. Cela veut sans doute dire que finalement, on a peur de la concurrence, peur de ne pas exister. Pourtant, c'est Arcade Fire, non ? Les sauveurs du rock, d'après les Inrocks, auteurs d'un chef d'oeuvre et d'un excellent deux

Mes indispensables : of Montreal - Hissing Fauna, Are You The Destroyer ? (2007)

Maman reprend du service ce matin pour partager avec vous un des indispensables les plus récents de sa discothèque. Vous l'avez deviné lors de mes précédentes interventions, j'ai un faible pour les strass, les paillettes et la fourrure synthétique... Ca tombe bien, car telle une réincarnation de Bowie ou d'Eno en pleine période glam, Kevin Barnes, le leader extraverti de of Montreal ne fait pas vraiment dans la sobriété, sur le plan vestimentaire comme sur le plan musical. A priori, cela n'a rien pour attirer les amateurs de bon goût, me direz-vous... Mais heureusement, of Montreal, c'est plus que du maquillage et du clinquant. En témoigne l'album dont il est question aujourd'hui, chef d'oeuvre complexe de pop hallucinée et frétillante. Barnes, pierrot décadent et torturé, soigne sa dépression en écrivant presque à lui seul l'intégralité de " Hissing Fauna, Are You the Destroyer? ", qu'il qualifie lui-même de "concept