"Getting Killed", voilà ce que procure ce troisième album des américains de Geese. Au sens figuré s'entend. Si la pertinence du groupe m'avait jusque là laissé plutôt perplexe : encore une énième formation qui s'essaie, plus ou moins habilement, au post-punk de ses ainés. Et puis, il y a eût en fin d'année dernière le premier album solo de leur leader, Cameron Winter, crooner bancal mais à la voix puissante, unaniment salué par la presse et par le milieu du rock dont le pourtant très difficile à satisfaire Nick Cave. Ce nouveau disque de Geese est un ovni musical. On sait dès la première écoute qu'il nous en faudra de nombreuses autres avant d'en faire le tour. Le style est assez indéfinissable, les chansons labyrinthiques, toutes différentes, avec de multiples changements de rythme et la voix de Winter plus émouvante que jamais.
Bref, "Getting Killed" est impressionnant et ça fait longtemps que je n'avais pas mis un telle chose entre mes oreilles. Il faudra l'apprivoiser mais le défi s'avère déjà passionnant. C'est un disque miraculeux. Un disque qui donne envie de s'y plonger. Encore et encore. "There's a bomb in my car" hurle le chanteur dès le déroutant et dissonnant "Trinidad". On ne s'y attendait pas. Il va falloir soit s'en débarasser - pour ceux qui n'aiment pas l'intranquilité et préfère le confort -, soit la laisser explosée - pour les autres, adeptes des risques. Attention aux déflagrations.
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