Ce "Rainy Sunday Afternoon" est-il la réponse actuelle et plus réaliste quant à la météo habituelle au Royaume-Uni au "Sunny Afternoon" des Kinks, sorti il y a une éternité, pendant la période bénie des sixties ? Connaissant l'ironie et les références de Neil Hannon, ce n'est pas impossible. En tout cas, ce nouveau disque est marqué du sceau de la mélancolie. Il faut dire que la cinquantaine passée, la musique du petit irlandais n'a plus la légereté de ses débuts et c'est normal. C'est le moment où on commence généralement à se réinterroger sur la vie, le temps qui passe inlassablement, entre la disparition des parents ("The Last Time I Saw The Old Man"), le départ des enfants de la maison. On pense également à sa santé, le chanteur le dit même ouvertement dans une récente interview à Télérama : "Si le disque marche, je me referai les dents". Et si je m'étais quelque peu désintéressé de la carrière de ce songwriter d'exception depuis de nombreuses années - à part un "Foreverland" en 2016 - je dois avouer à l'écoute de cette nouvelle production que c'est un tort. Il y a ici pléthore de magnifiques mélodies et de textes finement ciselés. "The Heart Is A Lonely Hunter" est à ce titre d'une beauté divine.
The Divine Comedy ne va pas attirer aujourd'hui de nouveaux adeptes, ce n'est pas une musique faite pour les jeunes. Elle ne l'a d'ailleurs jamais été, même il y a trente ans. Ses auditeurs vieillissent pourtant, ceux qui écoutaient religieusement "Liberation" et "Promenade", couples de disques chéris, dont le souvenir de leur réinterprétation live il y a trois ans maintenant à la Philharmonie de Paris, restera à jamais gravé en moi. Neil Hannon devrait aujourd'hui être fêté comme il se doit, comme l'un des meilleurs faiseurs de chansons pop que le Royaume-Uni est jamais porté, rien de moins. Ce qui lui permettrait d'avoir un parfait nouveau râtelier. La moindre des choses pour un si beau conteur.
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