The Divine Comedy / Retrospective - Liberation & Promenade - Philharmonie de Paris - 19 septembre 2022
J'avoue que je n'y croyais plus : deux ans d'attente en raison du COVID, un système de billetterie qui oblige à réserver au moins 3 spectacles en même temps, un concert complet depuis plusieurs mois et puis... Et puis, deux jours avant, une connexion sur le site pour confirmer une dernière fois la chose et s'apercevoir que si, il reste finalement des places. On ne se pose pas longtemps la question avec maman, vu la faible quantité de billets disponibles, malgré les tarifs élevés. En se reconnectant le jour même, il y aura même des catégories moins chères. Bref, le système de billetterie de la Philharmonie de Paris est une aberration. Mais passons. Arrivés sur place, on vérifie la salle, car s'étant déjà fait avoir pour le concert de John Cale, on est méfiant. Sur le billet, il est indiqué Philharmonie de Paris et Cité de la Musique alors que les salles et surtout les bâtiments ne sont pas les mêmes. On arrive juste à temps avant le début. Ici, les horaires inscrites sont respectées à la lettre. Mieux vaut donc être à l'heure. Neil Hannon et sa Divine Comedy donnent rendez-vous à ses fans une semaine durant pour rejouer en intégralité sa discographie avec chaque soir deux albums. J'ai privilégié la première soirée, avec les inusables "Liberation" et "Promenade". Ce ne sont peut-être par leurs meilleurs albums mais ce sont mes préférés. Deux disques usés jusqu'à la corde. Cela fait un drôle d'effet de les entendre jouer en live près de trente ans après. Pour la première fois. Et se rappeler soudain leur première écoute. Revivre ces moments, cette autre période de ma vie et mesurer le chemin parcouru. "Bernice Bobs Her Hair", "Daddy's Car", "The Pop Singers Fear of the Pollen Count", "Europe by train", "Lucy", "The Booklovers", "When The Lights Goes Out All Over Europe", "The Summerhouse" et l'éternel "Tonight We Fly", autant de chansons gravées au plus profond de mon épiderme, qui, je sais, continueront de me suivre jusqu'à la fin.
Car cette soirée m'a vacciné à vie, une dose de rappel définitif, pour que le corps se souvienne toujours. Deux heures et demie de concert, un entracte entre chaque disque. Et deux chansons en rappel : "Absent Friends" et "Generation Sex", parce qu'à choisir entre cette dernière et "The National Express", deux titres du trop boursouflé "Fin de Siècle"... "French don't care about The National Express" justifiera l'espiègle petit Irlandais. En plus d'être entouré d'un petit orchestre impeccable, Neil Hannon assure en tant que chef d'orchestre malicieux, plein d'auto-dérision sur son oeuvre. J'y apprends que "Queen of the South", "Three Sisters" et "Victoria Falls" sont une trilogie autour d'un même amour de jeunesse malheureusement non réciproque. Que "Promenade" est un album concept sur une rencontre amoureuse - bah oui, désolé, ça ne m'avait pas frappé - avec entrée, plat de résistance ("a seafood Song") dessert et accompagnement alcoolisé ("a drinking Song"). Où le couple finit littéralement par s'envoyer en l'air avec un "Tonight We Fly". C'est fou l'effet que peut avoir ce titre sur ses fans. Dès les premières notes, le public se lève irrépressiblement, porté par une joie et une envie de communier irraisonnée. L'excellent Benjamin Berton le dit d'ailleurs mieux que moi : cette chanson est un véritable "philtre d'amour". Difficile de redescendre après ça...
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