Mine de rien, ça faisait un petit moment qu’on n’avait pas eu de nouvelles discographiques de Bertrand Belin, depuis "Tambour Vision", paru il y a 3 ans et qui fut suivi d’une interminable tournée. Si le chanteur délaissait alors pour la première fois de manière aussi appuyée la guitare, son instrument de prédilection, il persiste et signe sur ce nouveau "Watt". Encore une fois également, le premier single "L’inconnu en personne", qui en est extrait, est une chanson directe, efficace, qui marque d’emblée, bien dans le style du bonhomme. Comme "Que dalle tout", "Choses nouvelles", "Je parle en fou", "Le déluge" ou "Hypernuit" avant. Mais, depuis un sketch réalisé par l’humoriste Gérémy Crédeville, entendu sur France Inter, où ce dernier imitait habilement Belin - même si sur un rythme un poil trop rapide et des paroles trop explicites - il est difficile de ne pas entendre maintenant une certaine auto-parodie dans ces nouveaux titres, voire même dans une grande partie de sa production. Cela n’aide pas à l’appréciation de ce pourtant très bon "Watt", même si on pourrait lui reprocher une trop grande accointance avec le Bashung de "Fantaisie Militaire". C’est en effet de plus en plus perceptible dans sa musique, sa voix et ses textes un peu cryptiques.
Belin poursuit sa carrière exemplaire, loin de toute mode, définissant malgré tout une classe naturelle et un style qui, s’il est imitable et référencé, n’en reste pas moins très personnel. S’il faut encore chercher des modèles à suivre dans la chanson française, Belin en fait évidemment partie, car, contrairement à d’autres, il ne s’est pas (encore ?) fourvoyé pour de sombres ambitions purement commerciales.
Déjà merci pour la très bonne parodie, davantage hommage que moquage. Je prendrai le temps du Belin comme pour "Tambour Vision" en espérant qu'il conservera ce rythme. Et tant mieux si il l'accélère.
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