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Water From Your Eyes - It's a Beautiful Place

Il m’a fallu attendre ce deuxième disque pour valider la pertinence de ce groupe originaire de Brooklyn, quartier bobo new-yorkais, parfois adepte de hypes démesurées. J'étais méfiant." It’s a beautiful place " a la pochette plus modeste et sobre et le son plus direct que son prédécesseur. " Life signs " et " Playing classics " sont de ces chansons qui percutent immédiatement, imposant un style libre aux influences diverses et variées. Pour la deuxième chanson susnommée, on pourrait les rapprocher d’un autre duo new-yorkais Fcukers, dont on attend encore le premier album.  Ce qui fait l’attrait de Water From Your Eyes, c’est ce mélange des genres, ces morceaux régulièrement surprenants et pourtant cohérents. Comme sur " Life signs ", où à de grosses guitares limite "metal" succèdent un couplet calme mi chanté mi parlé et un refrain à la mélodie doucement entêtante. Et tout le morceau est ainsi intelligemment construit sur l’enchaîne...
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Big Special - National Average

  Le duo de Birmingham, Big Special, à ne pas confondre avec Sleaford Mods, celui plus célèbre de Nottingham, est déjà de retour un an après la claque que fut leur premier album " Post Industrial Hometown Blues ", en très bonne position dans le classement de mes disques préférés de 2024 . On retrouve leur style percutant, mélangeant rythmiques martiales, gouaille populaire alternant le "parlé-chanté" quand il s’agit de décrire le quotidien de manière décalée et un chant de crooner quand les sujets se veulent plus sérieux. D’ailleurs, la différence des pochettes entre les deux albums est révélatrice : sérieuse pour le premier montrant une envie d’en démordre,  drôle pour le second, histoire de signaler que finalement il vaut peut être mieux en rire. Bien sûr, l’effet de surprise n’y est plus. Il n’y a aussi pas de morceaux aussi mémorables que " Shithouse ", " This Here Ain’t Water " ou " Trees " et ça s’essouffle un peu sur la fin. Le g...

Pulp, Yard Act, Porridge Radio, Gans, Tropical Fuck Storm - La Route du Rock, Saint-Malo - le vendredi 15 août 2025

  Je m’étais promis de profiter de l’été pour écouter plus de musique et de rattraper mon retard de l’année écoulée. C’est une fois de plus raté. La période estivale n’est décidément pas propice aux bonnes résolutions mais plutôt à la procrastination.  Heureusement, il reste les festivals et notamment la Route du Rock, près de Saint-Malo qu’on avait délaissé depuis quelques années. En 2025, impossible pour nous d’y faire l’impasse avec le retour tant espéré de Pulp. Si les anglais ont fait la fête aux frères Gallagher, en France, nous n’avions que l’unique venue de Jarvis Cocker et de sa bande en Bretagne pour se rappeler au bon souvenir de la brit pop des années 90. Entre les deux, il n’y avait pour nous pas photo, Pulp gagnait haut la main le duel avec les célèbres mancuniens un peu bas du front. Tout a commencé avec un peu de retard pour cause de léger embouteillage à l’entrée sur le site du Fort Saint-Père. Tant pis pour Biche , le groupe du fils de Michel Fugain, pourtant...

Luke Haines & Peter Buck - Going Down To The River... To Blow My Mind

" It’s the end of the world as we know it and i feel fine " nous chantait déjà REM en 1987. Les années passent et ce sentiment s'élargit. Devant une actualité toujours déprimante, nous sommes de plus en plus nombreux à préférer l'indifférence, pour nous protéger, rester "en vie". C’est sur ce constat défaitiste et aussi sur une même accointance pour les guitares tranchantes que Peter Buck et Luke Haines ont décidé d’écrire des disques à 4 mains. Pour ceux qui ne savent pas qui sont ces deux individus, le premier n’est rien d’autre que l’ancien guitariste de REM, le second est l’ancien chanteur de The Auteurs. Tous deux sont responsables d’une palanquée de mes classiques personnels. " Going down to the river... to blow my mind " est déjà leur troisième album commun. J’avais quelque peu fait l’impasse sur les deux premiers, à tort. En tout cas, ce nouveau présente une liste de titres impeccables dans la droite lignée des premiers disques de The Auteu...

Babx - Amour Colosse

Je ne sais pas pourquoi je n'en ai pas parlé plutôt de celui-là. Babx produit par JP Nataf, quand même ! C’était une évidence. Sans doute parce que, connaissant le coleader des Innocents, j’y attendais de la guitare et que force est de constater qu’elle ne s’entend que très peu. C’est le piano qui reste la pièce maîtresse en tant qu’instrument de prédilection de Babx. Mais au-delà des instruments et de l’indéniable qualité musicale de l’ensemble, c’est une nouvelle fois la poésie des textes, l’émotion qui se dégage de ces 9 nouvelles œuvres qui marque instantanément. Quand certains perdent toute subtilité et maniement de l’implicite quand il s’agit de leurs enfants, David Babin, c’est son vrai nom, au contraire, semble élargir son champ des possibles. Sa fille Alma - est-ce elle sur la pochette ? - y est présente en filigrane, venant apporter la respiration qui pouvait manquer parfois, par exemple, au pourtant magnifique " Ascensions ". Il faut dire que ce dernier avait é...

Panda Bear - Sinister Grift

Il m’en a fallu du temps pour vous parler du dernier album de Panda Bear. " Sinister Grift " est sorti fin février, en plein cœur de l’hiver. Et ce n’était évidemment pas la bonne période pour une musique aussi lumineuse. Je n’étais alors pas prêt à entendre un tel déluge de soleil. Noah Lennox, avec l’âge, semble purger davantage sa musique de tous effets inutiles, ne gardant que ceux pouvant donner encore plus de couleurs à ces mélodies déjà brillantes. Les chaleurs s’installant depuis plusieurs semaines, il était temps de sentir si ce disque pouvait avoir chez moi un autre résultat que quatre mois plutôt. Et ce dernier ne s’est pas fait attendre : " Sinister Grift " est bien sûr un grand disque, car il faut dire que Lennox est coutumier du genre. On retrouve quelques invités habitués : les amis de Animal Collective, Deakin à la coproduction, et les contributions de Geologist et Avey Tare. C’est Nadja, sa fille, que l’on entend chanter en portugais sur " Anyw...

BC Camplight - A Sober Conservation

BC Camplight, alias l’américain Brian Christinzio qui vit depuis plusieurs années en Angleterre, à Manchester, est devenu en quelques albums un des meilleurs songwriters pop de sa génération. On pourrait comparer sa musique à celle de Neil Hannon ou de Damon Gough. The Divine Comedy pour les années 90, Badly Drawn Boy pour les années 2000. BC Camplight pour la suite. Avec " A Sober Conversation ", Christinzio frappe juste une fois de plus avec ce qu’il faut de mélodies à tiroirs, qui vous filent subrepticement entre les doigts quand on pense être capable de les retenir. Cet album, comme son nom l’indique, marque une volonté vers plus de sobriété. Dans sa vie surtout, car la musique est toujours brillamment orchestrée, avec toujours ce penchant pour un kitsch assumé. Le chanteur a été abusé durant son enfance lors d’une colonie de vacances. Ce "Camplight" dans son pseudo est-elle en rapport avec cette terrible expérience ? S’en est suivie une thérapie par la musique ...