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Michel Cloup - Catharsis en pièces détachées

  Dis donc, ça faisait longtemps que je n’avais écouté vraiment un disque de Michel Cloup. Depuis " Notre silence ", son premier album solo paru en 2011, une éternité. Surtout en regard du paysage politique qui s’est largement obscurci depuis. Alors, forcément, ça donne envie de réentendre où en sont les idéaux de jeunesse de l’ex-Diabologum. Michel Cloup, en comparaison de son ex-acolyte Arnaud Michniak répresentait la version plus rock et moins radicale de l’ancienne formation toulousaine. Quand Diabologum était la version plus abrupte et directe d’un rock francais émminement politique, en comparaison d’un Noir Désir. Puis, l’affaire Cantat-Trintignant a fait voler en éclats les rares modèles d’intégrité qui nous restaient encore. Fauve est venu quelques temps rajeunir le message de Cloup/Michniak en y ajoutant un discours plus personnel à l’heure du développement des réseaux sociaux et de la mise en avant de l’intime. " Catharsis en pièces détachées " porte admir...
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Sorry - Cosplay

En 2020, au moment de la sortie de leur premier album intitulé " 925 ", Sorry était annoncé comme "the next big thing" par une partie de la presse anglaise specialisée. Depuis, force est d’avouer que le soufflé est un peu retombé, le groupe faisant dernièrement encore la première partie de Fontaines DC, formation apparue un peu avant et qui elle, a pris une dimension toute autre. Les Londoniens de Sorry sont de retour en 2025, avec " Cosplay ", un troisième album dans la continuité des deux premiers, mélangeant habilement les références et toujours impeccablement produit. Il contient encore quelques titres imparables comme " Echoes ", " Today Might Be The Hit " ou " Jive ", même si tous les morceaux, à leur manière, visent la même efficacité et y parviennent assez bien.  On pense parfois à Porridge Radio, souvent à Blonde Redhead. Mais avec ce côté négligé, plus fun - oh, le gros mot. Parfait pour attirer de jeunes afficionado...

Big Special (+ Gans) - Paris, La Boule Noire - 29 octobre 2025

Il nous fallait une telle soirée pour endurer les toujours pénibles retours de vacances. Big Special en concert, ça fait longtemps que j’en rêvais. Depuis la première fois où j’ai eu la chance d’entendre leur musique. Il y a chez eux une immédiateté assez rare. Big Special, ce sont les Sleaford Mods en plus mélodique, plus lyrique, mais avec malgré tout ce côté punk salvateur qui envoie balader son monde. En première partie et ce fut une surprise, nous eûmes droit à Gans, le duo de Birmingham déjà vus à la précédente Route du Rock . Ce groupe, c’est de l’énergie brute. Un concert pied au plancher comme on n’en fait plus. Tout plein de "motherfucker" et autres "fucking" machin chose. Je ne sais pas à quoi carburent ces deux là, mais c’est impressionnant. Tremplin impeccable pour les Big Special qui viennent d’ailleurs épauler dans tous les sens du terme leurs potes - le chanteur de Big Special prend sur ses épaules le batteur de Gans. Gans leur rendra la pareille, hi...

Andrea Laszlo De Simone - Una Lunghissima Ombra

Me voilà, à écouter de la musique italienne comme l’immense majorité de la critique musicale française, encensant comme les autres le nouvel album très attendu d’Andrea Laszlo de Simone. J’ai l’impression d’être parfois un imposteur à parler d’une musique dont je ne connais rien ou si peu. Comme si je donnais mon avis sur la musique classique, le jazz, le metal, le rap ou que sais-je. Ce sont des musiques que je n’écoute pas. Oui, vous avez pu le constater, je ne suis pas très éclectique. Mais d’un autre côté, il faut relativiser, pourquoi je serais plus crédible à parler de rock indépendant. L’écoute prononcée de disques dans ce genre ne fait pas de moi pour autant quelqu'un dont les choix feraient autorité en la matière. Dieu m’en garde. Alors, oui, je trouve le dernier album d’Andrea Laszlo de Simone magnifique. C’est une petite gourmandise pop, merveilleusement arrangée, entre symphonie de chambre et son en cinémascope. Et longue en bouche de surcroît avec ses 17 morceaux. Une ...

Heartworms - Glutton For Punishment

Mais comment j'ai pu attendre aussi longtemps pour parler de ce disque ? " Glutton For Punishment ", le premier disque de Josephine Orme alias Heartworms est sorti en février dernier et c'est une sacrée claque, avec un son gros comme ça. Mais alors, pourquoi une telle attente ? Je cherchais la petite bête, je voyais trop de références, l'évidente imagerie gothique très appuyée et ce buzz annoncé paru sur Speedy Wunderground, le label de Dan Carey, producteur en grande partie responsable du renouveau du post-punk britannique (Squid, Black Midi, Fontaines D.C., PVA, Wet Leg, etc). Ajouter à cela le fait que la chanteuse a des origines diverses et variées (afghanes, pakistaines, danoises et chinoises - rien que ça !), qu'elle a surtout une voix, un charisme et une présence scénique hors du commun. L'inspiration est à aller chercher chez les Cure, Siouxsie and The Banshees, Killing Joke ou Sisters of Mercy. Bref, Heartworms validait trop de critères pour être ...

"Freaks qui peut !" de Luke Haines

Qu’est-ce qu’un freak ? Vous êtes-vous déjà posé la question ? La réponse vous intéresse-t-elle ? C’est le thème du nouveau livre de Luke Haines, le chanteur de feu The Auteurs qui se définit lui-même comme un freak, un inadapté et plutôt fier de l’être. Le freak ne doit jamais rencontrer le succès véritable. Il doit rester aimé d’une minorité, généralement d’autres freaks. Ce livre décrit le parcours musical de Haines, de son enfance à aujourd'hui. Il y parle de ses coups de cœur, de ses convictions parfois légèrement changeantes au fil des années, bref de la construction de sa personnalité. Si certains pourraient lui reprocher un trop fort parti pris, triant de manière souvent péremptoire le bon grain de l’ivraie, c’est aussi ce qui fait l’attrait, l’intérêt de la démarche, cette subjectivité revendiquée. S’il y a l’évident chapitre sur les Beatles, tout anglais a forcément un rapport particulier avec les Fab Four, il y a surtout des pistes musicales à rebours du tout venant et d...

Bertrand Belin - Watt

Mine de rien, ça faisait un petit moment qu’on n’avait pas eu de nouvelles discographiques de Bertrand Belin, depuis " Tambour Vision ", paru il y a 3 ans et qui fut suivi d’une interminable tournée. Si le chanteur délaissait alors pour la première fois de manière aussi appuyée la guitare, son instrument de prédilection, il persiste et signe sur ce nouveau " Watt ". Encore une fois également, le premier single " L’inconnu en personne ", qui en est extrait, est une chanson directe, efficace, qui marque d’emblée, bien dans le style du bonhomme. Comme " Que dalle tout ", " Choses nouvelles ", " Je parle en fou ", " Le déluge " ou " Hypernuit " avant. Mais, depuis un sketch réalisé par l’humoriste Gérémy Crédeville , entendu sur France Inter, où ce dernier imitait habilement Belin - même si sur un rythme un poil trop rapide et des paroles trop explicites - il est difficile de ne pas entendre maintenant une cert...