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Articles

Luke Haines & Peter Buck - Going Down To The River... To Blow My Mind

" It’s the end of the world as we know it and i feel fine " nous chantait déjà REM en 1987. Les années passent et ce sentiment s'élargit. Devant une actualité toujours déprimante, nous sommes de plus en plus nombreux à préférer l'indifférence, pour nous protéger, rester "en vie". C’est sur ce constat défaitiste et aussi sur une même accointance pour les guitares tranchantes que Peter Buck et Luke Haines ont décidé d’écrire des disques à 4 mains. Pour ceux qui ne savent pas qui sont ces deux individus, le premier n’est rien d’autre que l’ancien guitariste de REM, le second est l’ancien chanteur de The Auteurs. Tous deux sont responsables d’une palanquée de mes classiques personnels. " Going down to the river... to blow my mind " est déjà leur troisième album commun. J’avais quelque peu fait l’impasse sur les deux premiers, à tort. En tout cas, ce nouveau présente une liste de titres impeccables dans la droite lignée des premiers disques de The Auteu...
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Babx - Amour Colosse

Je ne sais pas pourquoi je n'en ai pas parlé plutôt de celui-là. Babx produit par JP Nataf, quand même ! C’était une évidence. Sans doute parce que, connaissant le coleader des Innocents, j’y attendais de la guitare et que force est de constater qu’elle ne s’entend que très peu. C’est le piano qui reste la pièce maîtresse en tant qu’instrument de prédilection de Babx. Mais au-delà des instruments et de l’indéniable qualité musicale de l’ensemble, c’est une nouvelle fois la poésie des textes, l’émotion qui se dégage de ces 9 nouvelles œuvres qui marque instantanément. Quand certains perdent toute subtilité et maniement de l’implicite quand il s’agit de leurs enfants, David Babin, c’est son vrai nom, au contraire, semble élargir son champ des possibles. Sa fille Alma - est-ce elle sur la pochette ? - y est présente en filigrane, venant apporter la respiration qui pouvait manquer parfois, par exemple, au pourtant magnifique " Ascensions ". Il faut dire que ce dernier avait é...

Panda Bear - Sinister Grift

Il m’en a fallu du temps pour vous parler du dernier album de Panda Bear. " Sinister Grift " est sorti fin février, en plein cœur de l’hiver. Et ce n’était évidemment pas la bonne période pour une musique aussi lumineuse. Je n’étais alors pas prêt à entendre un tel déluge de soleil. Noah Lennox, avec l’âge, semble purger davantage sa musique de tous effets inutiles, ne gardant que ceux pouvant donner encore plus de couleurs à ces mélodies déjà brillantes. Les chaleurs s’installant depuis plusieurs semaines, il était temps de sentir si ce disque pouvait avoir chez moi un autre résultat que quatre mois plutôt. Et ce dernier ne s’est pas fait attendre : " Sinister Grift " est bien sûr un grand disque, car il faut dire que Lennox est coutumier du genre. On retrouve quelques invités habitués : les amis de Animal Collective, Deakin à la coproduction, et les contributions de Geologist et Avey Tare. C’est Nadja, sa fille, que l’on entend chanter en portugais sur " Anyw...

BC Camplight - A Sober Conservation

BC Camplight, alias l’américain Brian Christinzio qui vit depuis plusieurs années en Angleterre, à Manchester, est devenu en quelques albums un des meilleurs songwriters pop de sa génération. On pourrait comparer sa musique à celle de Neil Hannon ou de Damon Gough. The Divine Comedy pour les années 90, Badly Drawn Boy pour les années 2000. BC Camplight pour la suite. Avec " A Sober Conversation ", Christinzio frappe juste une fois de plus avec ce qu’il faut de mélodies à tiroirs, qui vous filent subrepticement entre les doigts quand on pense être capable de les retenir. Cet album, comme son nom l’indique, marque une volonté vers plus de sobriété. Dans sa vie surtout, car la musique est toujours brillamment orchestrée, avec toujours ce penchant pour un kitsch assumé. Le chanteur a été abusé durant son enfance lors d’une colonie de vacances. Ce "Camplight" dans son pseudo est-elle en rapport avec cette terrible expérience ? S’en est suivie une thérapie par la musique ...

Little Simz - Lotus

Non, ce n’est pas pour faire jeune, d’ailleurs, je ne sais même pas si les jeunes écoutent Little Simz. Et je m’en fous, même si au fond de moi, j’aimerais bien. Ça voudrait dire qu’ à la fois la musique à papa n’est pas que synonyme de musique pour vieux darons et aussi que les jeunes ont plutôt bons goûts. Simbi Ajikawo, de son vrai nom, est en train de se bâtir une carrière exemplaire. " Lotus " est déjà son sixième album alors qu’elle n’a que 31 ans. J’avoue être plutôt allergique au rap mais il y a des exceptions et Little Simz en fait évidemment partie, sinon, je ne serai pas là à écrire sur son nouvel album, après avoir déjà parlé de l’excellent " Sometimes I Might Be Introvert ". Pourtant, cela s’annonçait mal. La rappeuse s’est brouillée avec Inflo pour une histoire de gros sous, son producteur depuis trois disques. L’homme est particulièrement influent et connu pour être un metteur en son très recherché. On le retrouve aussi derrière l’entité Sault . Mais ...

The Bug Club - Very Human Features

Un groupe indie que je ne connais pas et qui est encensé dans Télérama, çe ne me dit rien qui vaille. Les goûts musicaux de Télérama m'ont toujours paru un peu datés, trop sages, incapables d'anticiper quoi que soit : soit mainstream pour rester raccrochés à l'air du temps, soit à l'inverse portant aux nues des styles désuets et au final sans danger. Alors quand j'ai vu qu'ils parlaient d'un duo gallois adepte d'une pop lo-fi qui pourrait à la base me plaire, je ne me suis pas jeté dessus.  Et puis, " Very Human Features ", leur déjà quatrième album, est sorti et je me suis quand même décidé à y jeter une oreille. Dès que j'ai entendu la voix de Wilmett, j'ai senti qu'ils étaient dans le vrai. J'ai reconnu Hefner, The Wave Pictures et tout cette pop anglaise sale, mélodique, faite avec deux fois rien, mais dégageant une énergie et fraîcheur si naturelles qu'elle vous emporte malgré tout. C'est bien simple, tout le weeken...

Lifeguard - Ripped and Torn

Papa et maman Lowenstein peuvent être fiers de leurs rejetons. Penelope est à la tête du trio de jeunes filles Horsegirl dont l’ excellent nouvel album concourt déjà pour le titre de meilleur disque de l’année 2025. Isaac fait lui partie de Lifeguard, pendant masculin de la formation de sa sœur. Ils ont en effet de nombreux points communs : ils sont trois, ont été biberonnés au Sonic Youth et viennent de sortir leur deuxième album avec " Ripped and Torn ". Isaac et le bassiste Asher Case ont d'ailleurs commencé au sein de ... Horsegirl qui, du coup, portait moins bien son nom. Si Horsegirl semble déjà avoir gagné une certaine maturité sonore avec l’aide de la fabuleuse Cate Le Bon à la production, Lifeguard est resté plus brouillon, plus expérimental aussi, faisant jaillir par moment quelques brulots mélodiques de leur magma bruitiste, comme sur " It will get worse ". Les trois jeunes gens - Isaac est à la batterie - seront au Supersonic ce soir même. Amis pari...