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Articles

Heartworms - Glutton For Punishment

Mais comment j'ai pu attendre aussi longtemps pour parler de ce disque ? " Glutton For Punishment ", le premier disque de Josephine Orme alias Heartworms est sorti en février dernier et c'est une sacrée claque, avec un son gros comme ça. Mais alors, pourquoi une telle attente ? Je cherchais la petite bête, je voyais trop de références, l'évidente imagerie gothique très appuyée et ce buzz annoncé paru sur Speedy Wunderground, le label de Dan Carey, producteur en grande partie responsable du renouveau du post-punk britannique (Squid, Black Midi, Fontaines D.C., PVA, Wet Leg, etc). Ajouter à cela le fait que la chanteuse a des origines diverses et variées (afghanes, pakistaines, danoises et chinoises - rien que ça !), qu'elle a surtout une voix, un charisme et une présence scénique hors du commun. L'inspiration est à aller chercher chez les Cure, Siouxsie and The Banshees, Killing Joke ou Sisters of Mercy. Bref, Heartworms validait trop de critères pour être ...
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"Freaks qui peut !" de Luke Haines

Qu’est-ce qu’un freak ? Vous êtes-vous déjà posé la question ? La réponse vous intéresse-t-elle ? C’est le thème du nouveau livre de Luke Haines, le chanteur de feu The Auteurs qui se définit lui-même comme un freak, un inadapté et plutôt fier de l’être. Le freak ne doit jamais rencontrer le succès véritable. Il doit rester aimé d’une minorité, généralement d’autres freaks. Ce livre décrit le parcours musical de Haines, de son enfance à aujourd'hui. Il y parle de ses coups de cœur, de ses convictions parfois légèrement changeantes au fil des années, bref de la construction de sa personnalité. Si certains pourraient lui reprocher un trop fort parti pris, triant de manière souvent péremptoire le bon grain de l’ivraie, c’est aussi ce qui fait l’attrait, l’intérêt de la démarche, cette subjectivité revendiquée. S’il y a l’évident chapitre sur les Beatles, tout anglais a forcément un rapport particulier avec les Fab Four, il y a surtout des pistes musicales à rebours du tout venant et d...

Bertrand Belin - Watt

Mine de rien, ça faisait un petit moment qu’on n’avait pas eu de nouvelles discographiques de Bertrand Belin, depuis " Tambour Vision ", paru il y a 3 ans et qui fut suivi d’une interminable tournée. Si le chanteur délaissait alors pour la première fois de manière aussi appuyée la guitare, son instrument de prédilection, il persiste et signe sur ce nouveau " Watt ". Encore une fois également, le premier single " L’inconnu en personne ", qui en est extrait, est une chanson directe, efficace, qui marque d’emblée, bien dans le style du bonhomme. Comme " Que dalle tout ", " Choses nouvelles ", " Je parle en fou ", " Le déluge " ou " Hypernuit " avant. Mais, depuis un sketch réalisé par l’humoriste Gérémy Crédeville , entendu sur France Inter, où ce dernier imitait habilement Belin - même si sur un rythme un poil trop rapide et des paroles trop explicites - il est difficile de ne pas entendre maintenant une cert...

Ariel Pink - With You Every Night

Ariel Pink est officiellement un artiste non recommandable. Depuis un triste 6 janvier 2021 où la démocratie américaine a été piétinée par plusieurs milliers de manifestants venus contester le résultat des élections présidentielles. En effet, pour eux, Donald Trump avait gagné. Ils ont dû patienter quatre ans d’un mandat démocrate sous pilote automatique pour avoir enfin gain de cause, de manière légale cette fois. Ariel Pink, lui, le freak, chantre de la pop lo-fi depuis de nombreuses années était de cette marche vers le Capitole avec son ami, le non moins barré John Maus. Ce fut une terrible révélation pour le petit milieu du rock indépendant, plutôt porté vers la gauche de l’échiquier politique. Comment Pink pouvait-il avoir des idées aussi nauséabondes et soutenir l’insoutenable ? Sa maison de disques décida rapidement de se débarrasser de l’encombrant chanteur. Depuis, ce dernier navigue encore plus à la marge, tout à coup ignoré de tous, "cancellé" comme on dit aujourd...

Cate Le Bon - Michelangelo Dying

Depuis le splendide " Reward " sorti en 2019, tout ce qu’elle touche se transforme en or ou à minima en métal précieux. Si ses albums se suivent et se ressemblent. Ce nouveau, " Michelangelo dying ", pourrait constituer le dernier d’un trio d’album parfait ou presque en tout point, à l’image de la trilogie berlinoise d’un certain David Bowie dont on entend l’évidente influence. Une fois de plus, des titres touchent directement, les singles, " Is it worth is ? (Happy birthday) ", " About time " , " Heaven is no feeling ". La production est toujours remarquable, ce qui lui vaut depuis quelques années d’être beaucoup demandé par ses pairs : Deerhunter, John Grant, H. Hawkline, Wilco, Devendra Banhart, Horsegirl et bientôt Dry Cleaning pour un prochain album à paraître début 2026. Le tableau de chasse commence à avoir de la gueule, d’autant qu’on ne peut pas dire que les collaborations en question se soient soldées par des échecs artistique...

Geese - Getting Killed

" Getting Killed ", voilà ce que procure ce troisième album des américains de Geese. Au sens figuré s'entend. Si la pertinence du groupe m'avait jusque là laissé plutôt perplexe : encore une énième formation qui s'essaie, plus ou moins habilement, au post-punk de ses ainés. Et puis, il y a eût en fin d'année dernière le premier album solo de leur leader, Cameron Winter, crooner bancal mais à la voix puissante, unaniment salué par la presse et par le milieu du rock dont le pourtant très difficile à satisfaire Nick Cave. Ce nouveau disque de Geese est un ovni musical. On sait dès la première écoute qu'il nous en faudra de nombreuses autres avant d'en faire le tour. Le style est assez indéfinissable, les chansons labyrinthiques, toutes différentes, avec de multiples changements de rythme et la voix de Winter plus émouvante que jamais.  Bref, " Getting Killed " est impressionnant et ça fait longtemps que je n'avais pas mis un telle chose entr...

The Divine Comedy - Rainy Sunday Afternoon

  Ce " Rainy Sunday Afternoon " est-il la réponse actuelle et plus réaliste quant à la météo habituelle au Royaume-Uni au " Sunny Afternoon " des Kinks, sorti il y a une éternité, pendant la période bénie des sixties ? Connaissant l'ironie et les références de Neil Hannon, ce n'est pas impossible. En tout cas, ce nouveau disque est marqué du sceau de la mélancolie. Il faut dire que la cinquantaine passée, la musique du petit irlandais n'a plus la légereté de ses débuts et c'est normal. C'est le moment où on commence généralement à se réinterroger sur la vie, le temps qui passe inlassablement, entre la disparition des parents (" The Last Time I Saw The Old Man "), le départ des enfants de la maison. On pense également à sa santé, le chanteur le dit même ouvertement dans une récente interview à Télérama : " Si le disque marche, je me referai les dents ". Et si je m'étais quelque peu désintéressé de la carrière de ce songwrit...