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Articles

Affichage des articles du février, 2011

Pj Harvey - Olympia - 25 février 2011

Cette rencontre, ça faisait longtemps que je l'attendais. Il y eût beaucoup d'occasions manquées. Soit j'avais une bonne excuse pour l'éviter, soit elle ne venait pas au moment opportun. Toujours est-il qu'à chaque fois, le rendez-vous a été repoussé. Et puis, c'est finalement arrivé en ce 25 février 2011, dans le cadre de l'Olympia, cette salle parisienne mythique, qui accueille désormais essentiellement les vedettes de la variétoche de chez nous, pas la meilleure, celle habituée aux plateaux télé et sortant pour la plupart de ces académies fabriquant à la chaîne des petits geignards en herbe. Académique, oui. C'est peut-être pour ça. Pour ça que j'ai été déçu. C'est à cause de la salle. De son ambiance. De la télé qui filmait le concert. J'essaie de me trouver des excuses, de lui trouver des excuses. Elle n'a pas réussi à apporter ce grain de folie qu'on retrouvait sur ses premiers disques. Non, si fantaisie il y avait, elle était e

John Lennon : Une Vie

Dernièrement je me suis attaché à la lecture d'un énorme pavé, la vie racontée dans ses moindres détails d'une des plus grandes stars de la pop musique du siècle dernier : John Lennon. Un artiste à la vie particulièrement mouvementée et qui a donc déjà fait à de nombreuses reprises l'objet de biographies. Celle-ci réalisée par Philip Norman et traduite en français l'année dernière se veut la plus objective, la définitive, celle qui condense toutes les précédentes. N'ayant pas lu d'autres livres sur le sujet, je ne me sens pas très bien placé pour évaluer la chose, toujours est-il que pour le novice que j'étais - et oui, je sais, c'est la honte -, il constitue un ouvrage riche d'enseignements. On peut juste regretter par moments le fait de rentrer dans des anecdotes privées d'un intérêt limité, que n'auraient sans doute pas renié le magazine Voici ou les pénibles Henri-Jean Servat et Karen Cheryl. John Lennon a en tout cas acquis au fil des an

Radiohead - The King Of Limbs

Cela me fait mal de le dire aujourd'hui, mais un album de Radiohead m'ennuie... pour la première fois. Et oui, j'avais pourtant encore adoré leur précédent, " In Rainbows " , au son si chaud et rassurant mais que beaucoup avait négligé, en grande partie sans doute à cause de leur coup marketing de le proposer gratuitement en téléchargement sur le net. Depuis 1995 et leur classique pop " The Bends ",  Radiohead a marqué mon parcours musical en le jalonnant de disques indispensables, comme des pierres angulaires. Chaque nouvelle sortie apportait d'abord son lot de surprises et d'étonnement devant le virage artistique pris par la bande de Thom Yorke, puis d'adoration (et de vénération?) après seulement quelques écoutes. Ce " King Of Limbs ", j'ai beau me le repasser indéfiniment, c'est toujours la même sanction qui s'impose : il est ennuyeux et froid. J'ai beau le retourner dans tous les sens, l'aborder de différent

Mes indispensables : Talking Heads - Talking Heads : 77 (1977)

Bon, disons le tout net, comme ça, ça serait fait, je considère les Talking Heads comme un des trois ou quatre plus grands groupes de l'histoire du rock. Rien de moins. Oui, je sais, cela peut paraître purement subjectif. Encore que. En tout cas, dès leur premier album paru en 1977, ils se démarquent déjà du reste de la production de leur époque. C'est sans doute une des raisons pour laquelle, aujourd'hui encore, ce " Talking Heads : 77 " n'a rien perdu de sa fraîcheur et de son énergie communicatrice. Du funk blanc ? Du punk intello ? Personne ou presque n'arrive alors à leur apposer une étiquette. Leur musique est à ce moment-là, encore humaine, instinctive et directe. On parlera ensuite de post-punk et des formations comme Gang Of Four (dans une version plus "sociale") ou Devo (plus "asociale" ?) prendront la relève.  Car, dès leur second album, le grand manitou Brian Eno viendra les épauler à la production et même à l'écriture.

(Please) Don't Blame Mexico - Concorde

Le nom de ce groupe résonne depuis quelques temps curieusement d'actualités, depuis la sombre affaire Florence Cassez, cette jeune femme française condamnée à soixante ans de prison par la justice mexicaine. Même si je ne sais pas si ces parisiens, en dépit de leur nom, partagent l' avis du journaliste Daniel Schneidermann sur le sujet. Mais revenons à nos moutons, c'est-à-dire cette nouvelle sortie du label Sauvage Records au rang duquel on compte aussi The Limes ou Mina Tindle. Tout cela ressemble d'ailleurs à une seule et même famille puisque la personne à l'origine de (Please) Don't Blame Mexico, Maxime Chamoux, a participé aux derniers albums des deux susnommés. Il est aussi le fondateur des excellents Toy Fight . On retrouve avec ce premier LP " Concorde " - le groupe a pourtant sorti son premier EP en 2006 ! -, le même univers de pop ensoleillée, ouverte aux quatre vents, privilégiant avant tout la mélodie, qui semble être devenu la marque de

Mes indispensables : My Bloody Valentine - Loveless (1991)

La première fois que j'ai mis ce disque dans ma platine CD, j'ai cru que ma chaîne hi-fi avait rendu l'âme : mais qu'est-ce que c'est que ce son pourri ? La seule fois où j'ai vu ce groupe en concert, je me suis bouché les oreilles et j'ai eu une irrésistible envie de partir avant la fin tellement le son était fort et insupportable. Mais alors, que fait donc ce disque parmi mes indispensables ? Suis-je un masochiste qui s'ignore ? La musique de My Bloody Valentine - non, ce n'est pas un groupe bourrin de heavy metal à tendance sataniste, encore que :) - est de celles qui demandent un réel effort pour être apprivoisée. J'ai acheté ce CD sans même l'avoir écouté avant. Je faisais alors une confiance aveugle aux critiques rock, surtout lorsque celles-ci étaient unanimement dithyrambiques - quel naïf j'étais. Après plusieurs écoutes, j'en étais pourtant rapidement venu à vouloir m'en séparer et le revendre dans une quelconque brocante

PJ Harvey - Let England Shake

Retour aux affaires courantes aujourd'hui avec un disque de 2011. Après la hype et la copie Anna Calvi, certains attendaient avec beaucoup d'impatience le nouvel album de l'original : PJ Harvey. Histoire que l'aînée démontre si besoin était qu'elle reste bien la maîtresse sur son propre terrain. Il est encore trop tôt pour connaître l'étendu de la palette de la benjamine, mais avec " Let England Shake ", PJ Harvey arrive une fois de plus à nous surprendre. Cet album marque son vrai retour après l'intermède que constituait celui sorti il y a deux ans et cosigné avec son compère de toujours ou presque, John Parish. " A Woman A Man Walked By " était un peu expérimental et ressemblait par moments à un vague recueil de démos non abouties.  Ce nouvel album est toujours écrit en collaboration avec Parish mais sorti cette fois sous son nom seul, il fait donc suite au surprenant mais non moins excellent " White Chalk " où l'anglaise

Mes victoires de la musique 2011

Troisième et dernier post pour ma semaine spéciale "chanson française" avec mes ... Victoires de la musique 2011. Ben, oui, c'est déjà bientôt les "vraies" Victoires, celles de la télé, du grand public, des meilleurs ventes de disques, celles avec lesquelles on n'est jamais en phase et qui ne reflètent malheureusement pas la vitalité de la musique de chez nous. Donc, voilà, je vous propose de voter, jusqu'au 1er mars prochain pour les 6 catégories ci-dessous. Ce sont bien sûr mes choix personnels mais ça sera votre vote ! A vous de jouer :) Artiste interprète masculin : Artiste interprète féminine : Artiste ou groupe révélation : Album de l'année : Chanson de l'année : Clip de l'année :

Mes indispensables : Les Innocents - Fous à lier (1992)

De Arlt aux Innocents, d'aucuns trouveront que je suis un adepte du grand écart musical (et idéologique ?) Et pourtant, les premiers viennent récemment de faire la première partie de l'ex-chanteur des seconds. Comme quoi, la chanson française de qualité est une grande famille. Mais l'inverse est aussi vrai, il suffit de voir la solidarité qui semble régner au sein de la sympathique troupe des "Restos du Coeur" :) " Fous à lier ", donc. J'en vois déjà arriver avec leurs gros sabots, voire leur fusil de chasse (si, si) me dire : JP Nataf, oui, ses deux disques solos sont des petits bijoux, de la dentelle pop, les deux derniers albums des Innos (pour les intimes) contiennent à la rigueur quelques belles mélodies fines et délicates, mais pas " Fous à lier ". Pas un disque qui s'est vendu comme des petits pains et qui contient au moins un tube (" L'autre Finistère ") dont on ne compte plus les passages radios. Pourtant, il fait

Arlt - La langue

Cette fois-ci, je triche un peu car ce disque date de 2010 et pas de 2011. Mais il m'est difficile de ne pas mentionner ce groupe qui fait partie de ceux que j'ai honteusement ignoré lors de mes palmarès de fin d'année . Il y en aura d'autres. Pas qu'il aurait forcément mérité un accessit, je n'en suis pas encore là, mais ce premier album de Arlt m'a en tout cas nettement plus intrigué puis emballé que la plupart de ceux sortis depuis le début de l'année. Et puis, ça m'a aussi donné l'idée pendant une semaine de faire une spéciale "chanson française". Il n'y aura pas forcément plus de posts que d'habitude, non, mais comme c'est bientôt la période des récompenses et notamment des Victoires de la musique , je voulais juste modestement montrer, si besoin était, qu'il existe autre chose en France que ce que les radios nous inondent à longueur de journées. Des poches de résistance. Mais revenons à Arlt - quel drôle de nom ? -

Sofia Coppola

Un nouveau jeudi avec une nouvelle rubrique. Cette fois-ci, il s'agit de cinéma. et aussi de musique bien sûr puisque le but avoué est de parler de l'univers musical d'un réalisateur ou d'une réalisatrice. Pour une première, honneur aux dames donc, puisque c'est la fille du grand (et gros) Francis Ford : Sofia Coppola. Nous venons maman et moi - et oui, seulement - d'aller voir son dernier film " Somewhere ", l'occasion était donc tout trouvée de retracer le parcours de la belle, en texte, en image et en musique donc. The Virgin Suicides (1999) Premier film réussi et style déjà bien affirmé. L'histoire retrace le suicide collectif d'une fratrie de filles blondes, douces, belles et innocentes. (Mais pourquoi décident-elles d'en finir ?) Révélation du magnétisme de la troublante Kirsten Dunst et du pouvoir de séduction des Versaillais de Air avec ce qui est peut-être encore aujourd'hui leur plus grand disque. Coppola et Versailles

Mes indispensables : Ron Sexsmith - Whereabouts (1999)

Voilà un chanteur qui a commencé sa carrière il y a maintenant près de vingt ans, qui a sorti près d'une dizaine d'albums (le prochain est prévu très bientôt), mais qui continue malgré tout à subir une relative indifférence de la part du grand public. Pourtant, sa musique n'est pas de celles qu'on pourrait qualifier de difficiles d'accès. Non, bien au contraire, elle est tout ce qu'il y a de plus de simple et d'immédiat. Ron Sexsmith est canadien et possède ce visage d'éternel adolescent joufflu, un peu mal dans sa peau, un physique atypique mais pas franchement idéal pour devenir une rockstar. Sa voix est douce, suave, limpide, à l'instar d'un McCartney - avec lequel il partage d'ailleurs cet amour des jolies mélodies pop - mais n'est pas forcément de celles qui touchent instantanément. Parce qu'il n'y a pas d'effet chez cet homme-là. Pas d'envie de plaire à tout prix. " Whereabouts " est son troisième album. Ce