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Articles

Affichage des articles du septembre, 2010

Bertrand Belin - Hypernuit

Bon, il fallait que j'en parle quand même de celui-là. C'est plus fort que moi. " Hypernuit ", bon sang, quelle chanson ! Je n'arrive pas à m'en défaire. Comme " La nuit je mens " de Bashung il y a quelques années - tiens, tiens, comme c'est étrange, car le lien de parenté musicale entre les deux messieurs est assez évident - ce morceau est une incroyable réussite. Comme on n'en entend pas souvent dans la chanson française. Après ça, le reste du disque du même nom n'est pas facile à aborder. Il faut redescendre un peu. Revenir sur terre. Se dire qu'on rêvait un peu trop. Que Bertrand Belin est quelqu'un d'humain. Que tout n'est pas si parfait dans ce disque. Qu'il y a des moments où on s'ennuie un peu, surtout dans la deuxième partie de l'album. Mais rien que pour ces quatre minutes là, et quelques autres aussi quand même, c'est impossible pour moi de faire l'impasse. Parce que c'est l'une des m

Mes indispensables : Radiohead - Ok Computer (1997)

Comment aborder un tel Everest ? Comment parler d'un disque aussi culte, générationnel comme ont pu l'être avant lui, " Sergent Pepper... " dans les années 60 ou " Dark Side Of The Moon " la décennie suivante. Un disque qui a fait date, dans la carrière du groupe, mais aussi dans l'histoire du rock. Tout simplement. Pas un classement ou presque qui ne le positionne pas en première place des disques marquants des années 90 voire même de tous les temps. Alors, forcément, faire des louanges à " OK Computer " aujourd'hui, c'est aller dans le sens du courant, c'est politiquement correct, c'est avoir des goûts très communs. Mais bon, j'assume. Parce qu'en plus, à l'inverse de quantités de groupes de rock, Radiohead ne m'a jamais déçu depuis. Ils ont tenu la distance, comme on dit, changeant pourtant immédiatement de direction l'album d'après. Parce que c'était impossible d'aller plus loin, plus haut sur

Half Past France

Je n'aime pas la voiture. D'aussi loin que je m'en souvienne, je n'ai jamais aimé. Je lui ai toujours préféré le train. Ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça et ça n'a rien à voir avec une quelconque tendance écologiste. Sans doute parce que j'y ai beaucoup plus de souvenirs. Bon, après je ne dis pas que je n'ai pas connu comme tout le monde ou presque, ces départs en vacances, en famille, vers le Sud de la France, au milieu des bouchons. Mais, bon, voilà, d'ailleurs, dit comme ça, ça ne fait pas forcément penser à des choses positives. Alors que le train. Après, c'est vrai, le train, je l'ai pris bien plus tard. Le train, ce n'est pas l'enfance. Le train, c'est Paris surtout. Et pour beaucoup de Provinciaux, Paris, c'est triste, c'est froid, c'est gris. Paris, c'est juste un passage obligé, parce que le boulot y est plus facile à trouver. Et Paris, on n'a bien souvent pas envie d'y rester. Alors que

Zola Jesus - Stridulum II

Bon, là-dessus, je ne serais sans doute pas aussi enthousiaste que ma collègue Disso de "Derrière la fenêtre" , encore que. Zola Jesus - mélanger Gianfranco Zola et Jésus, quelle idée saugrenue ? - ou plutôt Nika Danilova vient de sortir son premier véritable album et c'est une bonne partie de la  blogosphère musicale ( ici , là , ou encore là ) qui semble tomber en pâmoison devant ce drôle d'ovni. A l'image de Fever Ray l'année dernière, " Stridulum II "  (pourquoi "II" d'ailleurs ? Et bien parce que le "I" correspondait à un EP quasi identique au LP mais avec quelques titres en moins) nous fait revivre le spectre de Siouxsie and The Banshees et de la cold wave version grande prêtresse. Ce revival est encore assez nouveau et reste donc original, même si le phénomène risque de prendre rapidement de l'ampleur. En plus, quand on tombe la tête la première dans l'univers gothique, on n'est jamais très loin de se vautr

Mes Indispensables : Portishead - Third (2008)

On continue cette semaine avec les plus grandes voix féminines du rock actuel. Et dans le domaine, impossible de ne pas citer Beth Gibbons et son groupe Portishead. La formation de Bristol n'a sorti que trois véritables disques en plus de 15 ans d'existence, mais ce sont trois chefs d'oeuvre. A commencer par le dernier, " Third ", sans doute mon préféré, le plus rock en tout cas. Mais l'album solo de la chanteuse en compagnie de Rustin Man, l'ancien bassiste des regrettés Talk Talk est excellent aussi. Bref, discographie peu étoffée mais impeccable. Et que dire des prestations scéniques de la dame en question ! Une voix à vous arracher des larmes et vous faire parcourir le corps de frissons. Le tout sans crier le moins du monde, tout en retenue. Comme quoi, l'émotion n'est pas une question de performance, mais de ressenti. Pourtant, à la voir arrivée sur la grande scène du Zénith de Paris ou de celle du Grand Rex, elle ne payait pas de mine, engonc

Dis papa, c'est quoi la retraite ?

La retraite, c'est un vilain mot. La retraite, c'est quand on a peur, qu'on a les chocottes, quand on est tombé sur plus fort que soi, qu'on s'avoue vaincu. La retraite, c'est un peu la honte! La retraite, c'est aussi quand on veut un peu de tranquillité et qu'on se repose, au calme. Mais la retraite, c'est alors la solitude et l'isolement. C'est quand on en a marre des autres. Et puis, la retraite, ça me rappelle, éducation catholique oblige, la préparation de ma première communion, de ma profession de foi, de ma confirmation (oui, rien que ça!), ces lieux de rassemblement obligé où on faisait semblant de croire, en parlant de tout et de rien, et là pour le coup, j'aurais bien aimé être seul. La retraite, c'est pas des bons souvenirs! La retraite, c'est encore la vieillesse, le début de la fin, quand on ne sert plus à rien, comme dit papy - mais il est triste parfois, papy. C'est quand on commence à avoir des problèmes de san

of Montreal - False Priest

Déplacez vos meubles, sortez les déguisements les plus loufoques, Kevin Barnes est de retour et ça va se déhancher grave dans les chaumières. Après le folk cérébral et introspectif de Syd Matters la semaine dernière, place à la pop bariolée, funky (sexy?) et bordélique de Of Montreal. Et on peut dire que les nouveautés de la rentrée 2010 sont pour l'instant plutôt réjouissantes. Leur précédent disque " Skeletal Lamping " était un peu trop touffu et confus - même s'il gagnait malgré tout en saveur au fil des écoutes. Les américains reviennent ici à des structures de chansons plus "classiques". Il y a bien souvent des couplets, un pont, un refrain. Bref, on est à nouveau en terrain connu, comme au bon vieux temps des excellents " Satanic Panic In The Attic " ou plus récemment " Hissing Fauna, Are You The Destroyer ? ". Même si les néophytes se sentiront sans doute rapidement perdus dans ce foisonnant dédale sonore. Et ceux qui ne sont pas a

Is Tropical - When O' When

Ils sont anglais, n'ont encore sortis que quelques singles, et aiment bien cultiver le mystère en arborant de drôles de foulards sur le visage, à la manière de cambrioleurs. On pourrait commencer à être un peu agacés par cette nouvelle mode à la Daft Punk (et Wu Lyf) de vouloir chanter masqués. Tout cela sent peut-être le plan marketing, mais ce " When O' When " est tellement bien qu'on leur pardonne volontiers. Vivement le 8 novembre prochain puisqu'ils feront la première partie du génial James Murphy au Zénith de Paris... (et que maman et moi, on y sera)

Mes indispensables : PJ Harvey - To Bring You My Love (1995)

Dans la série des chanteuses rock indispensables des années 90, après Björk la semaine dernière, je demande la soeur des champs, plus rustique, moins sophistiquée : miss Polly Jean Harvey - pas étonnant que l'autre cul-terreux de Murat soit fan.  Après deux premiers albums bruts de décoffrage et un poil rêches, elle prend tout son monde par surprise avec ce somptueux " To Bring You My Love ", un disque où le son s'est apaisé à défaut de s'être adouci. Car la colère rôde encore, la bête s'est assagie, mais il reste tout de même quelques rugissements de-ci, de-là (" Meet Ze Monsta ", " Long Snake Moan "). " I was born in a desert... " nous clame-t-elle dès les premières mesures de l'entêtant titre éponyme. Et c'est effectivement de désert qu'il est question ici, car tout y est sec, aride. La basse omniprésente, résonne de manière sourde,  mais la production est plus léchée. On y entend même quelques cordes. Pour la premi

I vélib, I can fly

Je me rappelle de mon premier vélo. Il était rouge. J'en garde aujourd'hui encore un souvenir ému, même s'il avait déjà servi avant moi à mes deux frères plus âgés. Il était chez mes grands-parents maternels. Mes parents habitaient en ville et n'avaient pas jugé nécessaire de garder des vélos à la maison, estimant sans doute que pour apprendre, il valait mieux avoir de l'espace et qu'avec la circulation automobile, c'était dangereux. C'est donc l'été, pendant les grandes vacances et avec mon grand-père que j'ai appris. D'abord, avec les roulettes, puis sans. Comme il y avait trois vélos et que l'on était trois, j'ai longtemps eu ce vélo rouge. A la fin, il était trop petit, la selle devait être montée au maximum. Avant de sortir s'entraîner dehors, on regardait le Tour de France à la télé, avec mon grand-père. Lui s'endormait régulièrement, surtout pendant les étapes de plaine. Je me rappelle de Bernard Hinault, des grimpeur

Syd Matters - Brotherocean

Après un légèrement décevant " Ghost Days ", sorti au début de l'année 2008, j'attendais avec une certaine appréhension le nouvel album des Syd Matters. Et j'avais tort. Car " Brotherocean " est tout simplement le meilleur disque à ce jour du groupe de Jonathan Morali. Et de loin. Pour la première fois ou presque, ils mettent un peu de légèreté et de fantaisie dans leur pop mélancolique. Les mélodies décollent, virevoltent, restent toujours surprenantes, insaisissables. ça fait des "ouhouh", des "tutututu", ça frappe dans les mains aussi, ce n'est plus le calme plat, ça vit. Et c'est d'autant plus émouvant. Et d'un coup, d'un seul, on se dit qu'on tient déjà là un des meilleurs albums de la rentrée (voire de l'année ?) Alors que la blogosphère "indé" ne parle plus en ce moment que de l'américain Sufjan Stevens dont un EP est disponible en téléchargement depuis quelques semaines ici et dont u

Mes indispensables : Björk - Homogenic (1997)

Pour moi, Björk est une chanteuse qui restera sans doute toujours liée aux années 90. Parce qu'elle y a publiée ses trois meilleurs disques, la formidable trilogie " Debut "/" Post "/" Homogenic ". Parce que depuis, je trouve qu'elle s'est fourvoyée dans une musique électronique chiante, prise de tête et prétentieuse. Oui, l'islandaise a chopé le melon, après un tel succès planétaire, une telle reconnaissance du public et de la critique qui la plaçait alors tout en haut des artistes novatrices, celles qui font bouger les choses, qui dérangent et qu'en même temps, tout le monde peut comprendre. Le film " Dancer in the Dark " du danois Lars Von Trier a d'ailleurs fini, en 2000, de la consacrer. Elle y joue le rôle principal, aux côtés de Catherine Deneuve, excusez du peu, elle en compose aussi la bande originale, avec notamment un superbe duo avec Tom Yorke. Le film obtient la palme d'or et elle, le prix d'interpréta

Arcade Fire, Roxy Music, Wave Machines, Beirut - Rock en Seine - 29 août 2010

Deux semaines après nos pérégrinations sur le sol breton, nous nous sommes de nouveau, maman et moi, mêlés à la foule des festivaliers, mais cette fois-ci, plus près de chez nous. Oui, nous étions à Rock en Seine, le grand rassemblement des rockeurs de la capitale. Pas loin de 40000 spectateurs étaient attendus en ce dimanche, dernier jour de la manifestation, notamment pour la venue des omniprésents canadiens d'Arcade Fire. 1h de trajet en transport en commun, suivi de quelques minutes d'attente à l'entrée du site - le beau parc de Saint-Cloud - et il est alors 17h. Ben, oui, les concerts de The Black Angels et de Eels sont déjà finis. Tant pis, de toute façon, on a bien raté celui de LCD Soundsystem la veille. Le temps d'une bonne glace et d'une petite expo rock sympathique, nous nous dirigeons vers la grande scène pour le premier concert de la soirée : Beirut. Bon, je l'avoue tout de suite, nous n'avons jamais été de grands admirateurs du groupe. Et le co

Brisa Roché - All Right Now

C'est déjà la rentrée et sa cohorte de nouvelles sorties en tous genres. On en attend des vertes et des pas mûres dans les semaines à venir : Interpol, of Montreal, Blonde Redhead, The Walkmen, Deerhunter, Antony And The Johnsons, Sufjan Stevens, etc. Sans parler des français Syd Matters, Bertrand Belin, Philippe Katerine, Florent Marchet ou des petits nouveaux de Violens ou de Warpaint. Enfin bref, sans doute de bien belles écoutes en perspective et dernière ligne droite avant un bilan de fin d'année qui ne devrait pas être si mauvais que certains veulent bien vous faire croire. Non, le rock n'est pas mort ! En tout cas, c'est aussi ce que la charmante franco-américaine Brisa Roché veut nous prouver avec son troisième  album, " All Right Now ". En effet, après un premier disque plutôt jazz (" The Chase "), un second aux sonorités folk (" Takes "), celui-ci est indéniablement à tendance pop-rock. La demoiselle est décidément imprévisible, s