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Articles

Affichage des articles du octobre, 2023

Animal Collective - Isn't It Now ?

J'ai un peu de retard sur cette affaire, mais il faut dire que le dernier album d'Animal Collective est particulièrement long en bouche ou plutôt à l'oreille. Et puis, un nouveau disque du groupe de Baltimore, c'est moins l'événement que ceux d'autres artistes qui n'avaient pas donné de nouvelles depuis longtemps. En effet, un an et demie après la bonne surprise de " Time skiffs ", la bande à Panda Bear et Avey Tare remet déjà le couvert. Bien sûr, dans l'intervalle, il n'y a pas eu de révolution sonore. Les chansons des deux albums ont d'ailleurs été écrites pendant la même période, c'est-à-dire en grande partie pendant le COVID. Etant donné la distance entre les différents membres du groupe - Panda Bear vit à Lisbonne, quand les autres sont éparpillés aux quatre coins des US - l'isolement forcé n'a pas forcément altéré leur production commune. " Isn't it now " est leur disque le plus long à ce jour, en grande

Timber Timbre - Lovage

Après Sufjan Stevens, j'enchaîne avec une autre valeur sûre - moins partagée et c'est dommage - en la personne des Canadiens de Timber Timbre. " Lovage " ne révolutionne pas le style de la maison, même si le groupe flirte encore davantage avec le kitsch. Le premier single " Ask The Community " est un petit bijou d'humour noir avec un magnifique clip idoine. Le morceau suivant, " Mystery Street ", est un des plus enlevés et immédiats du groupe. Les rires à la fin de " Sugar Land " sont au contraire flippants à souhait. L'air de " Holy Motors " ressemble à celui de ces anciennes boites à musique, vestige d'un passé encore insouciant. Voilà huit titres qui passent une fois de plus comme une lettre à La Poste - bon, ok, l'expression devient obsolète étant donné les problèmes récurrents de courrier. Un petit interlude uniquement musical (" 800 Pristine Corpses ") au beau milieu, triste à pleurer.  Six ans qu

Sufjan Stevens - Javelin

Je n'ai finalement pas attendu très longtemps avant de parler du dernier album de Sufjan Stevens. Le premier véritable depuis " Carrie and Lowell " sorti en 2015. Bien sûr, il y a eu quelques disques dans l'intervalle, mais ce fut plutôt des albums de transition, des albums où le chanteur s'essayait à d'autres voies pas toujours réussies il faut bien l'avouer. Là, il revient à ses premiers amours : le folk. Lui, qui en est désormais le roi incontesté depuis au moins " Illinoise ". A l'époque de ce dernier, il voulait faire un disque par état américain - il y avait eu avant " Michigan ". Ce challenge a été vite abandonné, trop ambitieux sans doute et Sufjan Stevens a connu ensuite quelques déboires personnels. Comme la mort de sa mère, Carrie, qui a inspiré son précédent grand disque. Pour ce nouveau, " Javelin ", c'est le décès de son compagnon... bref, les textes ne sont évidemment pas d'une grande gaieté. D'a

Blonde Redhead - Sit Down For Dinner

Les nouveaux disques de Sufjan Stevens et Timber Timbre peuvent bien attendre. On s'arrête et on s'assoit pour dîner (" Sit down for dinner ") avec le nouvel album assez inespéré de Blonde Redhead. Le trio new-yorkais composé de la japonaise Kazu Makino et des jumeaux d'origine italienne Amedeo et Simone Pace, est de retour après 9 ans d'absence. Entre temps, la chanteuse s'est lancée dans une carrière solo avec un premier album. On pensait donc ne plus jamais entendre de nouvelles chansons de Blonde Redhead. Mais dès les premières notes de l'excellent " Snowman ", on plonge à nouveau. Comme au temps de " Misery is a butterfly " ou de " 23 ", le temps de la mutation d'une formation qui auparavant se cherchait encore un peu et qui telle la chrysalide devenant papillon, a pris définitivement son envol, trouvé son style. Le groupe continue sa lente progression vers l'épure, délaissant peu à peu les quelques tics encor

Gaétan Nonchalant - Changement de programme

Voilà un disque qui aurait dû sortir il y a quelques mois, juste avant l'été. Cette pop électronique, décalée, zen, en un mot nonchalante comme le pseudo choisi par Gaétan Vandenbusshe aurait été le compagnon idéal de nos vacances oisives sous le soleil, sur la plage ou au bord de la piscine. On aurait écouté " Les champs de blé " à longueur de journée ce formidable duo avec le non moins nonchalant et incontournable Philippe Katerine. On aurait même rêvé en ces temps de réchauffement climatique aux belles " Plages du Nord ", région natale du chanteur. On n'aurait peut-être pas pousser au vice de se faire la même dégaine seventies avec cheveux longs, moustache et rouflaquettes. C'est tout ce premier album " Changement de programme " qui est au final fortement recommandable. Il faut dire qu'il a été écrit et travaillé depuis de nombreuses années déjà, preuve que ce nom de scène est aussi un peu trompeur et qu'il y a derrière les apparen