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Articles

Affichage des articles du avril, 2012

Lower Dens - Nootropics

Encore un groupe pour lequel je prends le train en marche. " Nootropics " est en effet le deuxième album de Lower Dens, formation américaine originaire de Baltimore emmenée par la chanteuse Jana Hunter. Celle-ci a notamment déjà travaillé avec Devendra Banhart et Coco Rosie. Pourtant, sa musique - comme son look à la garçonne - n'a pas grand chose à voir avec la mouvance néo-hippie. Elle se rapproche nettement plus de la dream pop inspirée par les Cocteau Twins, mais en version accélérée. On pense donc plutôt à Electrelane, Blonde Redhead ou encore Beach House. La voix androgyne de Hunter n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de Victoria Legrand. Il y a ici quelques titres envoûtants comme le single " Brains ", " Alphabet Song " ou " Candy ". L'essentiel des chansons marquantes est placé dès le début de disque. La fin plus planante, instrumentale et répétitive est malheureusement assez ennuyeuse. Elle semble venir combler un

Top albums 2007

Aujourd'hui, je débute une nouvelle rubrique sur " La musique à papa " : une sélection de 10 albums classés par année (Oui, un top, c'est plus fort que moi !). Le tout par ordre du plus récent au plus ancien, en commençant logiquement par 2007, c'est-à-dire l'année avant la création de ce blog. Bien sûr, dans ce choix de disques, vous retrouverez ceux déjà présents dans mes indispensables. Et pour 2007, il y en avait déjà 3 : of Montreal , Radiohead et Animal Collective . 2007, ce fut l'année des grands disques de quelques uns des grands groupes de la décennie. Chacune des trois formations susnommées ayant dégainé leur meilleur ou presque. Même chose pour un autre groupe majeur de ces dix dernières années qui semble avoir cette fois-ci mis un terme définitif à sa carrière : LCD Soundsystem. Quant à Arcade Fire ou Clap Your Hands Say Yeah, contrairement à ce qu'ont dit la plupart des critiques, ils ont assuré le service après vente en sortant un deu

The White Stripes - Seven Nation Army (2003)

C'est l'histoire d'un classique rock des années 2000, une de ces chansons qui dépasse le cadre même du genre, rattrapée par le grand public, hurlée dans les stades, braillée dans les soirées beuveries entre potes, remixée en version dance. Un de ces trucs qui, à force d'écoutes répétées, en tous lieux, toutes circonstances et toute compagnie, semble ne plus appartenir à personne, ni même à ses auteurs. Bientôt, d'ailleurs, on se demandera qui il sont vraiment, la chanson devenant une sorte de vieille rengaine un peu folklorique, elle n'appartiendra plus qu'à une époque, une génération. Jack White aura au moins laissé ça à la postérité : " Seven Nation Army ". Et peu importent les paroles, le thème, les conditions d'écriture, ce morceau n'est déjà plus le sien. Cela doit être en même temps, un sentiment de fierté mais aussi d'angoisse d'avoir engendré un tel monstre. Une telle chose mutante que chacun peut désormais a

Daniel Johnston - Space Ducks : Soundtrack

Décidément, ce Daniel Johnston est un bonhomme étonnant. Cela fait déjà plus de trente ans que le monsieur sévit dans les milieux très undergrounds. Incroyable parcours que le sien (il est passé par des hôpitaux psychiatriques), alors que jamais jusqu'alors, il n'a rencontré le moindre succès (à part d'estime) et que ce n'est sûrement pas près de s'arranger. Surprenant tout son monde, il vient de faire paraître une bande dessinée avec chose non commune, la bande son qui va avec. Et comme chaque bande originale qui se respecte, il y convie d'autres artistes comme Eleanor Friedberger (la moitié féminine de The Fiery Furnaces) pour un très joli " Come Down " ou encore les nouveaux gredins néo-zélandais de Unknown Mortal Orchestra . Et que dire du " Moment of Laughter " mignon tout plein des inconnus au bataillon de Lavender Diamond. " Space Ducks ", on n'en attendait pas moins du plus gentiment barré des chanteurs de rock indép

Patrick Watson - Adventures In Your Own Backyard

Nouvel album de chez Domino Records chroniqué ici cette semaine. Preuve que le label se porte toujours aussi bien avec déjà les sorties en 2012 des Trailer Trash Tracys ou encore de l'excellent dernier disque des Magnetic Fields . Contrairement à Spiritualized qui possède un nom de groupe et qui est l'oeuvre quasi exclusive de Jason Pierce (d'ailleurs, la plupart des photos du "groupe" sont des photos de lui seul), Patrick Watson est un nom de personne et pourtant, c'est bien d'un groupe dont il s'agit. Même si le talent de l'interprète principal est pour beaucoup dans la musique de la formation. Après un premier album très remarqué " Close To Paradise " sorti en 2006 et qui réconciliait les admirateurs de Jeff Buckley, Pink Floyd ou Erik Satie, les Canadiens avaient quelque peu déçu avec un deuxième essai sans doute trop attendu. C'est donc avec moins de pression cette fois que sort ce " Adventures in Your Own Backyard "

Françoise Hardy - L'amitié (1965)

Chère Françoise,  Vous avez toujours été pour moi une des seules raisons de ne pas vomir sur cette période bénie de mes parents, à savoir les yéyés.  Vous avez toujours été pour moi une grande dame de la chanson d'ici, aux goûts assurés, aux albums régulièrement sobres et classieux.  Vous avez toujours été pour moi une des rares fiertés de la pop française, que même les anglo-saxons nous enviaient. Damon Albarn vous a convié sur un des disques de Blur. Bowie, entre autres, était amoureux de vous, etc. Vous avez toujours été pour moi une des rares personnes à porter aussi bien les cheveux blancs. J'ai pardonné votre extravagante passion pour l'astrologie. J'ai passé outre la musique de votre fils et ses relents de jazz manouche pas très folichons. Vous voyez, j'ai toujours été fidèle. Mais là, votre dernière trouvaille , c'est juste pas possible. Appeler à voter indirectement pour Sarkozy, parce que sinon, vous seriez à la rue, incapable de payer vos t

Spiritualized - Sweet Heart Sweet Light

C'est drôle parfois la façon dont on retrouve un ami qu'on avait perdu de vue. Enfin, perdu de vue, pas vraiment, disons qu'on savait qu'il était toujours là, mais nous vivions depuis un moment, chacun nos vies, de notre côté. Vous savez comment c'est, on prend des chemins différents et puis arrive le jour où l'on se demande s'ils se recroiseront vraiment. Et puis, ce moment arrive. On est d'abord un peu méfiant. On s'observe. Non, il n'a pas changé. Nous, non plus. Ou si peu. Mais bizarrement, le courant se remet à fonctionner, comme si de rien n'était. L'émotion est palpable. Pour Jason Pierce et Spiritualized, je les avais délaissé depuis 2001 et leur magnifique " Let It Come Down " découvert suite à l'unanimité que ceux-ci avaient fait l'objet avec leur précédent " Ladies and Gentlemen, we are floating in space ". Aujourd'hui encore, je préfère toujours assez nettement " Let It Come Down "

Haddon Hall : Quand David inventa Bowie de Néjib

Petit détour par la bibliothèque aujourd'hui avec, pour la première fois, une bande dessinée. Une bande dessinée sur le rock, qui raconte de surcroît, une vraie histoire, ce n'est pas très courant. Cette histoire, c'est celle de David Bowie, avant qu'il ne devienne réellement célèbre, c'est-à-dire à l'époque charnière de la fin des années 60 et du début des années 70, au moment de l'enregistrement de " The Man Who Sold The World ". Malgré ses nombreux défauts et le fait que la sublime chanson titre occulte un peu le reste, ce disque marque la naissance artistique du chanteur. Dès l'année suivante, il publiera son premier chef d'oeuvre, " Hunky Dory ". La suite appartient à l'histoire du rock et tout le monde la connaît (ou devrait la connaître). Intéressant donc d'avoir voulu mettre en image cette période qui se cantonne ici à un lieu : Haddon Hall, vaste demeure victorienne de la banlieue de Londres que Bowie partage a

MGMT - Time To Pretend (2008)

MGMT, le célèbre duo pop bariolé de Brooklyn reviendra faire parler de lui en septembre prochain avec un troisième album très attendu. L'occasion pour moi de les voir, peut-être pour la première fois sur scène, même si, paraît-il, ce n'est pas leur point fort. L'occasion aussi de se souvenir de la première fois où je les ai entendus. Et ce fut, bien sûr avec le désormais classique " Time To Pretend " et ses paroles qui pourraient rester comme symboliques du cynisme d'une époque. Il y a dans cette musique, un côté of Montreal pour tous, Bowie période Ziggy, en plus fun. Après l'inattendu succès rencontré par leur premier disque, " Oracular Spectacular " - l'autre tube de l'album, " Kids " ayant même été utilisé sans l'accord du groupe lors de meetings UMP -, beaucoup les attendaient au toujours difficile tournant du deuxième. Et " Congratulations " mérite bien son nom, car il est encore meilleur, plus homogène,

M. Ward - A Wasteland Companion

D'habitude, ce n'est pas le genre de musique qui m'attire. Celle de Matthew Stephen Ward, alias M. Ward, nous vient tout droit du plus profond de l'Amérique. Une Amérique ancestrale éduquée à la country, au folk, au gospel, voire à une certaine variété chantée par les crooners du genre comme Frank Sinatra. Si ses précédents disques ne m'avaient pas laissé de souvenirs impérissables, ce " A Wasteland Companion " m'a tout de suite accroché l'oreille, allez savoir pourquoi. Parce qu'il varie intelligemment les tempos, les styles, les émotions. Parce qu'il n'est pas balisé et permet ainsi de garder l'auditeur attentif. Parce qu'il est simple et instinctif. Qu'il n'y a pas de volonté d'impressionner, d'en faire trop. Il y a un côté presque catchy dans cette musique boisée. Sans doute, l'effet " She and Him ", ce groupe que le bonhomme a monté avec la belle Zooey Deschanel et qui n'a pas peur de to

Barbara Carlotti - L'Amour, L'Argent, Le Vent

En l'espace d'une semaine, la chanson française a sorti ses meilleurs atours avec deux des plus réjouissants disques de 2012. Après le très accessible neuvième Dominique A, voici le retour tant attendu d'une des meilleures représentantes du genre : Barbara Carlotti . Son précédent, le bien nommé " L'idéal " avait déjà trouvé sa place parmi mon top de l'année 2008 . " L'amour, l'argent, le vent " pourrait bien connaitre le même sort. Il reste dans le même esprit, accentuant encore le côté pop et mélodique. On pense bien sûr au flamboyant premier titre éponyme, mais aussi au duo " Mon Dieu, Mon Amour " (mon dieu, c'est kitsch, mon dieu, c'est bon) avec l'inénarrable Philippe Katerine. Il y a chez Barbara Carlotti, ce mélange assez rare de gravité (" L'avenir " ou le sublime " Le coeur à l'ouvrage ") et de légèreté (les entraînants " Occupe toi de moi " et " Quatorze ans &qu

Cascadeur (+Total Warr + Christine and the Queens) - Paris, La Gaité Lyrique - 1er avril 2012

Deuxième concert en l'espace d'une semaine, le rythme s'accélère...Cette fois, ce fut dans le cadre très high tech et art moderne de la Gaité Lyrique. Pour un festival étonnant, le Fab Fest , mélange de débats et de concerts. Concerts marqués par l'électronique avec trois groupes et chanteurs made in France. Tout d'abord, la très tendance Christine and the Queens, que d'aucuns comparent à l'anglaise Florence and the Machine avec laquelle elle partage au moins le même pseudo faussement accompagnateur. Celle-ci arrive seule attifée de cornes sur la tête. Et rapidement, on constate que c'est plutôt le public qui est cocu. Pas de musicien, tout est entièrement enregistré. Pas de jeu de scène. Une bizarrerie revendiquée de manière prétentieuse. Et des paroles scatologiques consternantes. Mention spéciale à " Kiss My Grass " qui finira par " Je sens pas bon, ouais, mais j'suis belle ". Et ben, non, même pas. Tu pues et t'es moche

Neil Young - Heart Of Gold (1972)

Il existe des chanteurs, comme ça, qui ne souffrent d'aucune voix discordante, qui sont des références incontournables, citées à tout bout de champ, des icônes inattaquables. Il y a d'abord Bob Dylan qui bénéficie actuellement d'une exposition à la Cité de la Musique à Paris et qui viendra aussi en juillet prochain par chez nous traîner ses guêtres de vieilles charrues au festival du même nom. Et puis, il y a Neil Young. Même si ce n'est pas faute d'avoir essayé, ces deux chanteurs m'ont toujours laissé à quelques rares exceptions près assez indifférent. Heureusement, il y a " I Want You " et " Heart Of Gold ". Deux chansons d'amour universelles, qui sont au-delà d'une époque, d'un style, d'une voix. Quelque chose s'y passe, dès les premières notes. On a beaucoup glosé sur Young, au moment de l'apparition du grunge et de Nirvana, en disant que c'était lui qui en était le vrai précurseur. Avec ses chemises de b