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Affichage des articles du 2019

Top albums 2019

Ça y est, on y est : le sempiternel classement des meilleurs albums de l'année écoulée. Il revient toujours, un peu avant les toutes aussi traditionnelles dinde et bûche de Noël. J'ai donc réécouté les disques déjà chroniqués ici en 2019 et puis, ceux que j'avais jusque là peut-être négligés voire complètement zappés. Bien sûr, il est impossible d'être entièrement exhaustif. Je découvrirai sans doute plus tard, dans quelques jours, semaines, mois, voire années une nouvelle merveille de 2019. La vie est ainsi faite, de hasards qu'on arrive plus ou moins à provoquer. Cette année, je me rends compte que mon classement ressemble davantage aux classements découverts ici ou là  sur internet. On y retrouve par exemple Weyes Blood, Cate Le Bon, Fontaines D.C. ou Thom Yorke, régulièrement cités par les médias et blogueurs. Ces classements servent-ils à quelque chose ? Ça, c'est une autre histoire. 10. Rustin Man - Drift Code Cette année, nous avons eu droit a

Top Concerts 2019

Je crois que cela fait longtemps qu'on n'avait pas assisté à autant de concerts en une seule année. D'abord, nos deux festivals préférés de l'été : La Route du Rock , avec une fois de plus une très belle affiche, Metronomy et Deerhunter le même jour, c'était difficilement ratable; Rock en Seine , rien que pour les mythiques Cure, alors qu'on croyait le festival définitivement perdu pour le rock après la programmation désastreuse de l'an passé. Des concerts pour vieux, musique à papa oblige : John Cale pour une rétrospective de fin de carrière à la cité de la Musique, le show spectaculaire en 3D de Kraftwerk , toujours à la Villette, les toujours fringants et quand même moins vieux Innocents en banlieue parisienne. Pour Built to Spill , il s'agissait moins de nostalgie que de vraies redécouvertes pour moi. Les vétérans américains jouaient leur meilleur disque, l'impeccable " Keep it like a secret " de 20 ans d'âge. Pour Mathieu Boog

Compil 2019

ça y est, l'heure du bilan de l'année écoulée a sonné. On commence aujourd'hui avec ma compilation 2019. L'artwork, comme on dit, est une fois de plus l'oeuvre de ma fille de 10 ans. J'espère que vous reconnaîtrez la pochette du disque dont elle s'est largement inspirée. Pour la playlist ci-dessous, j'ai triché sur deux titres non trouvés sur Youtube et remplacés par d'autres titres du même album. Bonne écoute et à très bientôt pour vous parler de mes concerts et albums préférés.

Ohtis - Curve of Earth

Ohtis, chez nous, ça fait penser à des ascenseurs. Aux États-Unis, c'est un groupe de country-folk assez atypique, qui existe depuis presque quinze ans et qui ne sort son premier disque qu'en 2019. " Curve of earth " contient seulement huit chansons aux belles mélodies intemporelles pour à peine trente minutes de musique. Il parle essentiellement des problèmes de drogue (notamment sur les formidables " Rehab " et " Junkie Heaven ") du leader de Ohtis, Sam Swindon, qui ont valu le retard de démarrage au groupe. Voilà donc un album qui a su se faire attendre et qui a été savamment mûri. Car il faut du temps pour arriver à une telle concision, une telle épure, une telle qualité d'écriture. Cette musique ne serait sans doute pas ce qu'elle est, sans cette longue période de maturation obligée. " Happy people have no stories " comme dirait l'autre.  " Curve of earth " est assurément un des albums de folk les plus to

William Doyle - Your Wilderness Revisited

Il a un nom d'écrivain. D'ailleurs, comme Proust, il a décidé d'écrire une oeuvre sur la bourgeoisie des banlieues anglaises avec " Your Wilderness Revisited ". Sujet qu'il semble bien connaitre, avec son look de jeune aristocrate, tout droit sorti d'une autre époque. Ce disque ne devrait d'ailleurs pas rencontrer son temps, en témoigne le baromètre de popularité que constitue le nombre de vues des vidéos sur Youtube. William Doyle n'est pourtant pas un inconnu ici, puisqu'il se cachait auparavant derrière le pseudonyme de East India Youth, j'en avais parlé lors de la sortie de son premier album et ce dernier était même présent dans mon top 10 de l'année 2014 . Il y a eu ensuite un deuxième disque décevant et après je l'ai un peu perdu de vue. Ce n'est que par l'intermédiaire des sempiternels classements de fin d'année qui commencent à fleurir sur la toile, moi-même, je me prêterai une fois de plus à l'exercice d

Leonard Cohen - Thanks for the dance

On le savait déjà, on en a une nouvelle confirmation : Leonard Cohen est immortel. " Thanks for the dance " nous vient tout droit de l'au-delà. Ce mini-album contient les "chutes" de son précédent " You want it darker " qu'on pensait être le dernier, puisque paru peu avant de décès de l'artiste. De bien belles chutes, mises en musique par son fils Adam accompagné entre autres de Anjani Thomas et Sharon Robinson, deux femmes qui lui étaient aussi très proches. Leonard Cohen était un homme à femmes, un homme libre, sans attache, dont le style a finalement très peu changé depuis les débuts musicaux au milieu des années 60 jusqu'à ce sublime disque posthume. C'est la même poésie, la même sobriété dans les arrangements, la même voix grave et chaude, les mêmes choeurs féminins apaisants. Il a bien quelques fois succombé à des effets de mode comme les accompagnements de synthés kitschs durant les années 80. La voix s'est aussi faite de

Cate Le Bon (+ Grimm Grimm) - Paris, Le Petit Bain - 21 novembre 2019

Le dernier album de Cate Le Bon est un disque qui s'est imposé progressivement comme un des meilleurs de 2019, imposant un style bien à lui. Contrairement à ses prédécesseurs, il fait aussi preuve d'une belle homogénéité, difficile d'en sortir une fois qu'on y est rentré. L'occasion était donc belle pour maman et moi de profiter d'une possibilité de garde d'enfants à domicile pour aller voir la galloise en concert, qui plus est à deux pas de chez nous, sur la péniche du Petit Bain . La première partie était assurée par un japonais basé à Londres, Koichi Yamanoha et se faisant appeler Grimm Grimm. Il bidouille seul sur scène avec sa guitare et son petit matos. On pense rapidement à une version lofi de Beach House. Ce n'est pas désagréable même si les mélodies sont plutôt basiques. Le gars est assez touchant, il avoue qu'une des chansons est un hommage à une ex-petite amie décédée. C'est Cate Le Bon qui l'a elle-même choisie pour l'acco

Tindersticks - No Treasure But Hope

Vous avez dû entendre parler du dernier disque de Nick Cave où il est encore question du traumatisme de la mort de son fils. Les médias sont unanimes, comment pourrait-il en être autrement quand il s'agit d'un homme qui a vécu un tel drame ? - "Ghosteen" est une oeuvre bouleversante, une des plus fortes de 2019. Je dois être insensible, je suis pourtant père de famille et j'imagine la détresse absolue que peut être la perte d'un enfant si jeune mais son album m'a laissé assez indifférent. Il n'a pas la puissance de ses anciens disques des années 80 et 90. Arrive alors ce nouveau Tindersticks, dans le même style que l'Australien, rock sombre, délicat et romantique et l'émotion est cette fois-ci rapidement palpable. Leur précédent, " The Waiting Room ", était déjà magnifique. " No Treasure But Hope " est une merveille. Le groupe enchaîne les titres d'exception. On pourrait presque tous les citer. " The Amputees &qu

Balue - Suburban Bliss

Il est de plus en plus rare de faire de telles rencontres, totalement fortuites. Nous faisions des courses dans un magasin H&M, près de chez nous, quand j'ai entendu une petite musique pop sucrée plutôt agréable. Je ne connaissais pas et j'ai donc utilisé l'application Shazam pour en savoir plus : l'artiste s'appelait Balue et la chanson " Gettin Older ". Était-ce un de ces nouveaux trucs à la mode que les radios matraquaient sans que j'en eusse connaissance ? Pourtant, cette musique n'a rien de tendance, que faisait-elle là, diffusée dans ce magasin de vêtements pour tout venant ? En cherchant sur internet, je m'aperçus qu'à part un lien bandcamp, il n'existe quasiment rien sur Balue ou presque. A peine sait-on que le gars s'appelle en réalité Eli Thomas et qu'il vient du nouveau Mexique. On l'imagine volontiers bricoler seul chez lui ses petites chansons avec son look de gentil geek. On pense aux regrettés Her

Les Innocents (+ O - Olivier Marguerit) - Massy, centre culturel Paul B. - 8 novembre 2019

On continue la semaine de concert avec une nouvelle soirée pop française et deux de ses meilleurs représentants : O et les vétérans des Innocents. L'affiche était belle mais il fallait se déplacer jusqu'à Massy pour aller la voir, au centre culturel Paul B. Nous arrivons, avec maman cette fois, un peu à la bourre, trajet oblige, ratant malheureusement le début du concert de Olivier Marguerit. Le chanteur est accompagné de quatre musiciens dont deux femmes sur scène. On retrouve les chansons de son dernier disque, l'excellent " à terre ". Au moment de clôturer sa prestation, le chanteur qui arborait jusqu'à ce moment-là un tee-shirt représentant un cœur brisé, avoue que sa mère est dans le public, se change, dos au public, dévoilant très ouvertement ses fesses - il ne porte pas de sous-vêtements sous son jean - pour enfiler un tee-shirt avec un coeur plein cette fois. J'avoue que pendant un court instant, on a peur de ce qu'on va voir, mais Olivier M

Chevalrex - Le Centquatre, Paris - 6 novembre 2019

Une fois n'est pas coutume, c'est seul et non accompagné de maman que j'ai assisté au concert de Chevalrex, petit prince de la pop à la française. Petit, car son premier concert en présence de 7 musiciens sur scène se déroulait sur une petite scène du pourtant vaste 104 à Paris. D'autant que l'affluence était plutôt limitée et contenait en plus quelques collègues et amis, notamment le duo Arlt. Comme si, aujourd'hui, de tels talents étaient forcément amenés à rester en marge. Loin du bruit ambiant de Angèle ou de toute la clique des rappeurs français pratiquant une novlangue pour initiés et l'autotune à outrance. Pas de première partie, on rentrait donc, de suite dans le vif du sujet. Le chanteur était entouré de ses fidèles : Olivier Marguerit, autre petit prince de la pop made in France aux claviers, l'indéboulonnable Mocke à la guitare ou l'expérimenté Sylvain Joasson à la batterie. Tout ce petit monde s'était enfermé pendant plusieurs jour

Orville Peck - Pony

Après Yak , voilà un autre album qui me suit depuis un moment, il s'agit du premier disque d'un étrange chanteur de country - gosh, que m'arrive-t-il ? - canadien. Il se prénomme Orville Peck et se cache derrière un masque. Après Jonathan Bree l'an passé , je dois bien aimer les déguisements. En tout cas, ce sont des artistes qui partagent le besoin de rentrer dans la peau d'un personnage, de devenir quelqu'un d'autre, même si leur musique atypique pourrait se suffire à elle-même. Un chanteur queer qui fait de la country, ce n'est pas vraiment l'image que l'on se fait du genre. D'autant que cette fois-ci, il nous vient du Canada et a comme ami l'impayable Mac Demarco que l'on voit dans la vidéo de " Turn to Hate ". On pense parfois à Roy Orbison (" Roses are Falling "), à Chris Isaak (" Winds Change ") ou à Josh T. Pearson (" Buffalo Run "). Je cite les rares références que je peux avoir, car

Centredumonde - Tigre, avec états d'âme

Voilà un nom qui annonce la couleur de manière ironique, même si le principal intéressé s'en défend . Il est question de choses très personnelles, graves, sombres (" tout ce qu'on peut espérer, c'est un cercueil climatisé ", " mon coeur est mort ", " je danse sur ma propre tombe ", " tes yeux à tout jamais clos "). Le gars semble dire tout ce qui lui passe par la tête, sans filtre, quitte à paraître égocentrique (" un nuage qui ressemble à ma bite "). Il est signé sur un petit label, l'église de la petite folie , qu'on aime bien, parce qu'il est de ceux qui résistent encore et toujours à l'envahisseur, à Brest, dans un coin d'Armorique. Il s'appelle en réalité Joseph Bertrand. Tiens, un double prénom, ça n'annonce pas forcément quelque chose de bon, étant donné les antécédents dans la chanson française (Claude François, Mireille Matthieu, François Valéry, Herbert Léonard, Frédéric François, Phi

Alain Souchon - âmes fifties

Sur la pochette, il a l'air fatigué. Dans ses dernières déclarations , il semble complètement dépassé, oubliant en partie, ce pourquoi son public le suit depuis des années. Lui, qui refusait de manger à n'importe quelle soupe populaire et rêvait de plus belles choses. " Foule sentimentale ", voilà la chanson qui, croyait-on, allait le suivre jusqu'au bout, parce qu'elle résumait le personnage : cette mélodie immédiate, ce texte sensible, simple et direct. Cette chanson populaire dans le sens le plus noble du terme, paradoxalement anti-société de consommation. On peut reprocher les flots de haine déversés par les réseaux sociaux, mais on ne peut nier qu'en encensant de manière à peine voilée Macron, Souchon renie une grande partie de sa carrière, comme une violente traîtrise faite à ses fans les plus ardents. Le comble, c'est que le chanteur ne semble même pas s'en rendre compte. Tristesse de la vieillesse ou jeu d'acteur enfin percé à jour a

Baden Baden - La Nuit Devant

Ça faisait déjà 4 ans qu'on était sans nouvelles discographiques du duo parisien Baden Baden. 4 ans depuis leur " Mille éclairs " qui avait enchanté ici même et que j'avoue, à tort, avoir un peu oublié. " La nuit devant " frappe au moins aussi fort que son prédécesseur, avec des notes plus électros et sombres comme une version mélancolique de O alias Olivier Margerit ou un mélange entre Syd Matters et le dernier Florent Marchet (" Les débuts ") - on attend d'ailleurs avec impatience de nouveaux albums de ces deux derniers, mais pas facile d'enchaîner après des réussites telles que " Brotherocean " et " Bambi Galaxy ". Baden Baden s'inscrit donc dans cette pop made in France supérieure, parce que sous les mélodies parfois évidentes - mon fils de 7 ans a d'emblée accroché à " Beach ", premier titre particulièrement envoûtant - se cachent des arrangements complexes. Il y a aussi ces titres façon acronym

Yak - Pursuit Of Momentary Happiness

Ce disque-là m'a suivi une bonne partie de l'année 2019. Pourtant, je considérais jusque là, Yak, comme une banale formation anglaise surfant sur un inutile revival de la Britpop, persuadée à tort d'être plus douée que la moyenne - l'effet Oasis sans doute. Le genre de groupes dont l'aura ne dépasse pas les frontières de son pays, qui peut être perçu comme un indigeste pudding. Puis, il y eût ce deuxième disque, le bien nommé " Pursuit of Momentary Happiness " réalisé dans la souffrance - la légende raconte que le chanteur, Oliver Burslem, a passé quelques temps à vivre dans sa voiture - qui est venu balayer progressivement mes certitudes. Pour preuve, le Jason Pierce de Spiritualized - l'influence est ici évidente - est venu leur prêter main forte sur le dernier titre, l'excellent " This House has no living room ".  Avant d'arriver là, l'album distille son lot de titres rock psyché un poil débraillés et plutôt bien sentis

Bertrand Belin + Barbara Carlotti - Festi' Val de Marne, Théâtre Romain Rolland, Villejuif - 7 octobre 2019

Cette soirée-la, c'est bien simple, on l'avait réservée dès l'ouverture de la billetterie. Vous pensez, notre chanteuse et notre chanteur préférés actuels de chanson française, le tout pour un prix dérisoire, comment pouvait-on manquer ça ? C'est donc en famille que nous sommes partis en banlieue, à Villejuif, dans un des futurs carrefours du Grand Paris. Le quartier n'a pas l'air désagréable. Le rendez-vous est au théâtre Romain Rolland , structure assez moderne mais au public plutôt âgé. Est-ce la programmation ? Est-ce la culture qui intéresse surtout les anciens ? Ou est-ce une question de pouvoir d'achat ? Nous avions déjà ressenti la même chose au 3 baudets pour le spectacle de la même Carlotti sur la fameuse année 1966 . A croire que ce sont donc ces artistes qui n'attirent pas la jeunesse. L'ambiance s'en ressent, d'autant que tout le monde est assis. Nous, ça nous va bien, car on voyait mal nos deux loulous - bah oui, eux auss

The Monochrome Set - Fabula Mendax

Le Monochrome Set existe depuis bientôt 40 ans. Il a connu une période faste à ses débuts, à l'orée des années 70 et 80, durant laquelle le groupe inventait une pop à nulle autre pareille, bien éloignée du mouvement post-punk alors en plein essor ou de la new-wave balbutiante. La formation menée par Ganesh Seshadri, alias Bid, un soit-disant authentique prince indien, est à l'origine de beaucoup de vocations, notamment Morrissey ou Edwyn Collins. Le groupe arrivé trop tôt, reviendra trop tard dans les années 90, à l'heure de la brit-pop. Leurs mélodies précieuses et délicates n'avaient pas grand chose à voir avec le rock direct et un peu simplet de Oasis et consorts. Puis, il y a eu une nouvelle reformation à la fin des années 2000, après 10 nouvelles années de disette. Celle-ci ne semblait plus rien vouloir du tout, ne surfant pas avec une quelconque mode par essence éphémère. On sait déjà que le succès n'arrivera jamais, d'autant que la formation londonienn

Temples - Hot Motion

Si le rock était encore à la mode, les anglais de Temples pourraient assurément emporter la mise, renvoyant les australiens de Tame Impala dans leur 22, avec ce " Hot Motion ", troisième album encore plus direct et calibré que les précédents. Après avoir (un peu) délaissé les guitares pour les claviers, le temps de " Volcano ", ils reviennent à un style plus "classique" et proche de leur premier essai, l'excellent " Sun Structures ". C'est toujours la même recette : des mélodies accrocheuses dans la plus pure tradition anglaise, relevées par des arrangements très psychédéliques avec un bon gros son qui claque. Si on flirte parfois avec la facilité, comme sur " The Howl ", ces jeunes anglais chics et très (trop?) stylés arrivent toujours à faire passer la pilule avec un petit changement de direction imprévu.  Car si le chemin d'ensemble est bien balisé, le groupe s'autorise de légères sorties de route qui font qu

John Cale - Cité de la musique, Paris - 24 septembre 2019

Il y a quelques années, nous avions été voir Lou Reed au palais des congrès de Paris alors qu'il jouait en intégralité son chef d'oeuvre " Berlin ". On pouvait se targuer de l'avoir vu au moins une fois avant qu'il ne meurt quelques temps plus tard. Le concert en lui-même ne nous avait pourtant pas procurer de souvenirs mémorables. La retranscription live du mythique album était beaucoup trop virile et lourdaude, bafouant allègrement ce qu'on aimait dans sa musique : sa poésie, son côté sombre et malsain, son rock non calibré. Cette semaine, l'occasion de voir son ex-acolyte du Velvet Underground se présenta, histoire d'effacer un tant soit peu ce rendez-vous manqué. Les compte rendus de concerts que je glanais ici et là sur le net ne me disaient pourtant rien qui vaille. John Cale, comme Lou Reed, aurait plutôt tendance à montrer les muscles sur scène. Mais une information m'a définitivement fait changer d'avis et acheter mes places : l

The Leisure Society - Arrivals and Departures

J'avoue avoir un peu dénigré les anglais de The Leisure Society depuis leur superbe " Into The Murky Water ", classé pourtant parmi mon top 10 de l'année 2011 . Bon, ils n'ont pas non plus été hyper prolifiques avec deux disques seulement passés sous mes radars et surtout rien depuis 4 ans. Les anglais originaires de Brighton sont typiquement le groupe que l'oublie facilement, parce que leur musique est à leur image, une pop sage et modeste, de celles qui auraient aussi bien pu paraître il y a 50 ans qu'hier seulement. Quelque chose qui n'a rien à voir avec le bruit de l'époque, qui demande qu'on sorte un tant soit peu de notre quotidien. On y entend des ballades proches d'un Suede apaisé (" God has taken a vacation "), d'autres chansons rappellent les regrettés Parenthetical Girls dans leurs moments les plus accessibles ( "I'll pay for it now ") ou encore les arrangements soyeux d'un Andy Shauf (" Ov

Cate Le Bon - Reward

Il y a des disques auxquels on résiste, parce qu'ils sont trop étranges, parce qu'ils ne répondent pas à notre désir du moment et auxquels on revient malgré tout régulièrement, parce qu'au fond, ils nous intriguent. C'est peut-être ceux-là les plus précieux. Ces disques discrets, modestes, qui n'affichent pas clairement leurs qualités. " Reward ", le dernier album de la galloise Cate Le Bon - rien à voir avec Simon, le chanteur permanenté de Duran Duran - fait assurément partie de ces disques-là. Pourtant, il n'a pas la bizarrerie évidente de ses précédentes productions. Le son a été subtilement polissé, chaque morceau habilement travaillé. On pense à un sorcier des studios en la personne de Brian Eno ou à Kate Bush pour le caractère envoûtant et assez unique.  Et si on commence à la retrouver aux manettes de quelques albums récents, ce n'est sans doute pas un hasard. Deerhunter ou Tim Presley ont fait appel à elle, pour qu'elle transfo