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Articles

Affichage des articles du janvier, 2016

Tindersticks - The Waiting Room

Ceux-là, ça fait trop longtemps que je les dénigre. Disons, depuis " Curtains " en 1997, leur troisième disque, marquant la fin d'une trilogie parfaite. Mais c'est toute la discographie des Tindersticks qui mérite qu'on s'y attarde, parce que je vous mets au défi d'y trouver un seul mauvais disque, un seul raté. Les anglais ont toujours préféré la retenue, le silence à la profusion, au trop plein. Ce n'est pourtant pas les instruments qui manquent sur " The Waiting Room ", mais ils se font discrets, légers. Les Tindersticks ont su évoluer, changer ce qu'autrefois on leur reprochait. Ce nouvel album n'a rien de routinier. Chaque morceau a son propre style, sa propre patte, encore faut-il prendre le temps de l'écouter, de s'en imprégner. Le son, cette chose que si peu intéresse, est ici particulièrement soigné. Les arrangements sont classieux, magnifiques. La voix de Staples n'est plus aussi centrale qu'avant, elle n

Top albums 1975

Encore une année qui ne m'a pas inspiré. En 1975, comme l'année suivante, je n'ai pas trouvé mon compte en terme de musique - je n'ai peut-être pas bien cherché. J'ai quand même listé 10 disques, qui, s'ils ne squattent pas très régulièrement mes oreilles, n'en demeurent pas moins, pour la plupart, excellents. 10- Harmonia - Deluxe  Deux groupes essentiels du krautrock, Neu! et Cluster, se rassemblent pour former Harmonia qui porte admirablement son nom. C'est l'ambiant cher à Eno qui naît là, une certaine idée de la musique contemplative qui, malgré tout, reste éminemment mélodique. Du synthétiseur de luxe, en somme. 9- Sparks - Indiscreet  Les Sparks se perdent ici un peu dans la grandiloquence en délaissant parfois les mélodies. Il faut dire qu'il est difficile de tenir le rythme fou et emballant imposé par les deux précédents disques. Après " Indiscreet " qui contient malgré tout son lot de chansons hautes en cou

Arno - Human Incognito

Le célèbre rockeur belge, Arno, est de retour. Pendant longtemps, il a été l'unique représentant flamand du genre vraiment connu. C'était entre autres, avant Deus . Depuis, on en connaît davantage sur la scène rock locale. Arno est alors passé dans le camp de l'ancienne génération qu'on dénigrait volontiers. Une espèce de caricature de Belge, trop grosse - la caricature, pas lui, hein ! - pour être totalement honnête. Depuis, on a aussi rencontré Arno au cinéma, dans le très beau et très décalé " J'ai toujours rêvé d'être un gangster " où il donnait la réplique à Bashung. Puis, on a aussi entendu sa très poignante chanson en hommage à sa mère " Les yeux de ma mère " et on s'est dit qu'Arno n'était pas une caricature, qu'il était comme ça, au naturel, qu'il n'y avait aucune pose chez lui, aucune volonté de "faire Belge" à tout prix, quitte à avaler des hectolitres de bière. Il n'y avait plus de doute, c

Pete Astor - Spilt Milk

Pete Astor est de ces chanteurs éternellement habitués de l'ombre. Il fut pourtant un des membres éminents de ce qu'on a appelé l'indie pop, ce mouvement né au milieu des années 80 dont l'acte fédérateur reste la parution de la compilation du NME simplement nommée C86 en référence à sa date de sortie. Appelé, car qui se soucie encore de cette musique aujourd'hui, hormis quelques éternels adolescents de l'époque ? Astor enchaîna les groupes, The Loft puis The Weather Prophets pour le même résultat : un succès plus que confidentiel. Ce nouveau disque est un rappel à notre bon souvenir et franchement à la réécoute de ses vieux titres, il ne souffre pas de la comparaison. Au contraire, il pourrait bien être son meilleur album, même si la deuxième partie est en deçà. Le son est "pur", fait de guitares claires et lumineuses, de chant simple et apaisant. Un peu comme peuvent les meilleurs Yo La Tengo. Le disque a été enregistré dans le studio de James H

C'était beau oui, David Bowie.

Ca devait arriver. Ca arrivera un jour aussi pour nous. Ca devait arriver comme ça : un court SMS envoyé par maman et reçu dans le métro juste après avoir emmené les enfants à l'école. "Bowie est mort !!!" Voilà. Quand je disais que l'année 2016 commençait bien, je devais plaisanter. Bowie avait très bien orchestré sa carrière. Il semble aussi avoir orchestré sa mort, juste après son 69ème anniversaire et juste après la sortie de son nouveau disque, le bien nommé " Blackstar " qui résonne encore plus intensément maintenant (et dont les ventes devraient grimper davantage). Je disais il y a quelques jours que Bowie n'avait pas renoncé. Artistiquement oui évidemment. Pour le reste, il se savait bientôt perdu. Tout va donc s'arrêter là. Il n'y aura plus d'autres disques, même si ceux que j'écoute, ceux que nous écoutons avec maman, sont ceux des fameuses années 70, la décennie de tous ses chefs d'oeuvre ou presque, " Scary Monster

David Bowie - Blackstar

Une année qui commence avec un nouveau disque de Bowie est forcément une bonne année, non ? Surtout si ce disque est le meilleur qu'il a sorti depuis des lustres. Depuis " Heathen " au moins. " Blackstar " se veut d'emblée nettement plus ambitieux que le précédent, le boursouflé " The Next Day " qui surfait maladroitement sur la période eighties du chanteur, pas la meilleure, loin s'en faut. Et beaucoup de crier au génie quand même. Parce que l'idole a des ennuis de santé et qu'on désespérait un jour d'écouter de la nouvelle musique de sa part. Si une tournée semble toujours plus que compromise, on sait que le Thin White Duke a encore l'inspiration. Même s'il ne faut pas chercher dans " Blackstar " des tubes formatés pour les radios, l'album le replace au premier plan des artistes qui continuent inlassablement de se remettre en question. A son âge, c'est encore plus rare. Le disque ressemble à du Bowie

LCD Soundsystem - Dance Yrself Clean (2010)

Le disque que j'ai le plus écouté en 2015 fut un disque de... 2010. Enfin, quand je dis "je", je parle surtout de nous 4 : maman, les deux loulous et moi. James Murphy a fait une unanimité terrible dans la famille l'année dernière. Et ce, en grande partie grâce au clip version muppets show de " Dance Yrself Clean ", tourné dans la rue à Brighton. Le dernier disque en date de LCD Soundsystem est devenu aussi un compagnon de route idéal, sorte de résumé dansant de toute la musique préférée de papa et maman, avec ce côté accessible et ludique qui plait aux enfants. C'est bien simple, la machine à danser de James Murphy n'a cessé de progresser au fil des trois albums et l'annonce de la fin de leur carrière fut une profonde déchirure : comment allions-nous pouvoir nous passer de cette musique-là, l'une de plus essentielles de l'époque, assez avare en groupes importants ? Alors, quand j'ai entendu un nouveau titre de LCD Soundsystem , au