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Articles

Affichage des articles du novembre, 2020

Ganser - Just Look At The Sky

" Regarde juste le ciel " nous demande ce groupe américain originaire de Chicago. Comme en son temps, un groupe de pop bien de chez nous, nommé Aline. Pourtant, on ne navigue pas du tout dans les mêmes eaux. Ici, le climat est plus sombre, tendu, lourd. On ne ressent alors pas ça comme un conseil, mais plutôt comme un ordre, une sommation. Dès " Lucky ", le ton est donné. Le riff de guitare, comme martelé, emporte tout sur son passage tel un ouragan. Et les coups de semonces s'enchaînent ainsi de manière régulière tout au long de ces neuf titres rageurs. On pense évidemment à Sonic Youth, un peu moins à Electrelane, même si c'est étonnament leur guitariste Mia Clarke, exilée à Chicago, qu'on retrouve à la co-production.  Ganser, en plus des guitares tranchantes, ce sont deux chanteuses Nadia Garofalo et Alicia Gaines qui se sont rencontrées dans une école d'art. Elles y ont partagé leurs passions communes pour la musique de The Residents et les films

Chansons de la semaine - épisode 11 (20/11/2020)

On revient au rythme de parution des playlists de la semaine chaque vendredi. Cette fois-ci, il y a du lourd. Jugez plutôt : un nouvel album des allemands de The Notwist est prévu pour le 29 janvier prochain et à l'écoute de ce " Where You Find Me " mélodique en diable, ça promet. Comme d'habitude, me direz-vous avec ces réguliers de la qualité. On continue avec les hollandais de Altin Gün qui continuent de marier habilement un chant turc avec une musique psychédélique du meilleur effet. Le nouveau disque est pour le 26 février 2021. Pour les Rennais de Born Idiot, ça sort aujourd'hui. " Blue is my color " ressemble à un genre de tube électro-pop qu'on avait jusque là plus entendu de l'autre côté de la Manche. Reste à voir si tout le reste est de ce calibre-là. Les anglais de Mush seront déjà de retour en février prochain, à peine un an après leur dernier album. L'urgence s'entend toujours autant dans leur post-punk efficace au chant si p

Andrea Laszlo de Simone - Immensita

  Tout le monde en parle ou presque. Andrea Laszlo de Simone fait l'unanimité des médias, à gauche comme à droite, spécialisés ou non : France Inter , Les Inrocks , Nova , Section 26 , Les échos, Popnews , Libération , etc. Cela fait bien longtemps qu'un chanteur de variété italienne n'avait pas fait une telle unanimité chez nous. Il faut dire que les quatre titres de " Immensita ", EP sorti en mars dernier dans nos contrées, sont particulièrement impressionnants. Les orchestrations sont magnifiques, les mélodies divines. On pense évidemment à Lucio Battisti, maître incontesté du genre dans les années 70. C'est d'ailleurs à ces années-là que cette musique fait immédiatement référence, cette période qui faisait la part belle à une variété classieuse douchée par des pluies de cordes voire de synthétiseurs. Mais il y a aussi des emprunts plus récents : la guitare de " Conchiglie ", le dernier morceau est un décalque évident du formidable " The

Chansons de la semaine - épisode 10 (17/11/2020)

Déjà le dixième épisode de mes chansons de la semaine ! On commence la sélection avec un morceau que j'ai découvert grâce à la série " Le jeu de la dame " (The Queen's Gambit). La série traite d'un sujet original : une joueuse d'échecs américaine surdouée et indépendante à l'époque de la guerre froide, symbole malgré elle de la rivalité avec la Russie. Storefront Church est l'intrigant et magnifique projet de Lukas Frank, batteur notamment pour Phoebe Bridgers, nouvelle folkeuse dont on parle de plus en plus. Bizar est un artiste parisien qui fait dans le revival des années 80. Une fois écouté, " Introspection " reste, mine de rien, bien ancré dans le ciboulot. C'est tiré d'un EP paru en tout début d'année et intitulé " Greatest Hits II ". El Perro Del Mar est comme son pseudo ne l'indique pas une artiste suédoise. Malgré le contexte, elle reste persuadée que " Dreamers change the world " et c'est bea

Sweeping Promises - Hunger for a Way Out

Balayer les promesses ? En tout cas, nous voilà retournés de plein pied, avec cette nouvelle formation originaire de Boston dans le post-punk arty de la fin des années 70. On pourrait penser à un énième ersatz de ce genre archi-rebattu. Mais il se dégage une telle énergie, de telles mélodies marquantes de ce " Hunger for a way out " que les doutes sont justement rapidement balayés. C'est le genre de petit bonbon sucré qu'on pourrait dévorer inlassablement. J'ai découvert cet album grâce au disquaire parisien " Pop culture shop " via la très belle initiative du webzine Section 26 de demander à quelques disquaires indépendants de nous faire part de leurs coups de coeur du moment, histoire de nous démontrer, si besoin était, que leur métier a encore un sens. Bah, oui, quoi, on a beaucoup parlé des libraires et des livres lors de ce reconfinement. De leur "première nécessité". Et la musique dans tout ça ? Est-on obligé d'écouter ce dont nous

Dominique A - Vie étrange

Je n'y croyais pas, je n'y croyais plus mais je dois avouer que le nouveau disque de Dominique A arrive à point nommé, juste pour entamer ce nouveau confinement. A son écoute, il est évident qu'il a été composé au printemps dernier alors que, pour beaucoup, nous découvrions les méfaits de l'enfermement contraint et prolongé. Les dix titres de cette " Vie étrange " s'enchaînent avec la même mélancolie assumée, les mêmes rythmiques minimalistes, les mêmes douces mélodies envoûtantes, les mêmes textes sensibles, sobres et justes. " Aux jours s'accrochent les jours comme des wagons de porcelaine " : voilà un parfait résumé de nos vies devenues soudain plus monotones, sans qu'on sache réellement quand nous verrons le bout du tunnel.  " Quelle vie étrange, plus de mots bleus ", résonne en écho douloureux et presque silencieux à la disparition du chanteur Christophe, célèbre victime du coronavirus et inoubliable interprète des " M

Chansons de la semaine - épisode 9 (07/11/2020)

Je vous en avais parlé, voici la chanson réunissant Billy Nomates et les Sleaford Mods sur le prochain album de ces derniers, ça s'appelle " Mork n Mindy " en référence à une vieille série américaine de la fin des années 70 avec Robin Williams où il était question d'extra-terrestre. James Yorkston est un musicien écossais qui fait dans la dentelle pop-folk et son nouveau titre " Struggle " promet le meilleur pour l'album à venir. Katel est une artiste insaisissable, on l'a vu faire du rock à ses débuts, chanter avec Yann Tiersen sur l'inoubliable " Rade ", produire l'excellent " Tropiques " de Maissiat, puis monter son label FRACA avec Robi et Emilie Marsh. La voilà avec un nouveau disque à venir à l'élaboration duquel vous pouvez aider . Dans le genre artistes qui n'inventent rien mais qui le font très bien, on a As We Leave, dans un registre pop-folk et JW Francis, dans un registre dream pop. Côté frenchie, on a

Billy Nomates - Billy Nomates

C'est grâce aux Transmusicales de Rennes que j'ai connu Billy Nomates. Enfin, grâce à l'ex-programmation du festival, puisque comme beaucoup de bonnes choses en ce moment, elle nous sera finalement interdite. Il nous reste donc la musique, accessible en ligne. Cette jeune chanteuse originaire de Bristol, à la coiffure mulet, est dans la droite lignée de ses parrains les Sleaford Mods qui viennent ici prêter mains fortes sur " Supermarket Sweep ". Comme échange de bons procédés, elle est en retour invitée sur le nouveau disque du célèbre duo de Nottingham à paraître l'année prochaine. Si le fond est aussi personnel, évoquant des thèmes bien actuels : le racisme (" Fat White Man "), l'écologie (" Hippy Elite "), le harcèlement (" No "), la précarité (" Happy misery "), la forme est nettement plus mélodique que celle de ses aînés. On pense aussi à du The Fall épuré. Bristol oblige, on retrouve Geoff Barrow, monsieur Po

Destroyer - Have We Met

On arrive déjà au mois de novembre et la fin d'année approche donc à grands pas. Afin de préparer au mieux les sempiternels bilans du millésime en cours, il est temps de me replonger dans les disques 2020 que j'avais jusque là mis de côté, parce qu'ils ne m'avaient pas immédiatement séduits. Le dernier album de Destroyer est sorti le 31 janvier dernier, c'est dire le retard que j'encaisse là-dessus. Mais dans l'intervalle, j'ai réévalué à la hausse ce qui est considéré comme sa grande oeuvre, j'ai nommé " Kaputt ", sorti en 2011. Je m'attendais au moment de la parution de " Have We Met " à un nouveau " Poison Season ", qui m'avait permis de découvrir réellement l'artiste, et j'avais donc été déçu. Comme me voilà, comme beaucoup d'entre nous, re-confiné, je vais me retrouvé avec un peu plus de temps pour écouter de la musique. Il devrait donc y avoir dans les jours et semaines à venir davantage de publ

Gorillaz - Song Machine - Season One

La période était forcément propice à la musique virtuelle, la musique faite avec les machines, à distance, sans contact physique. Il fallait donc se douter qu'elle allait inspirer le groupe virtuel le plus célèbre, Gorillaz. Leur nouvel album est d'ailleurs dénommé " Song Machine - Season One " et comprend 17 morceaux dans sa version deluxe (11 dans sa version "normale"). Il y a une fois de plus pléthore de collaborations et non des moindres, on compte cette fois-ci entre autres Robert Smith, Beck, Peter Hook ou Elton John. Il est difficile d'être emballé par tous les titres tellement ils naviguent dans des eaux très hétérogènes. Mes préférés sont pour l'instant " Strange Timez ", " Aries ", " Désolé ", " Chalk Tablet Towers ", mais ce n'est pas dit que cela ne va pas changer. Ils demeurent - je sais, c'est dommage - l'une des rares formations à me donner envie d'écouter du rap. En tout cas, apr