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Articles

Affichage des articles du mars, 2011

Mes indispensables : David Bowie - The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars (1972)

Je me rappelle de notre première rencontre, de ces sourires complices échangés. Je n'étais pas vraiment sûr de moi, pas encore sûr de nous. Je savourais juste l'instant. Plus que tout autre sujet, la musique nous avait tout de suite rapprochés. David Bowie. J'avais prévu d'aller le voir sur scène, aux arènes de Nîmes, quelques jours plus tard, le jour de la fête nationale. Nous ferions expressément pour l'occasion le trajet en voiture avec un ami. Tu m'avais ouvertement envié ce soir-là, regrettant amèrement de ne pas s'être trouvés plus tôt. David Bowie, quand même. Pour moi, il y avait aussi Pulp, Suede, etc. Pour toi aussi, mais au-dessus de tout, il y avait David Bowie. Quand même. Tu avais raison. Ce fut mon premier concert avec toi, ne manquait que ta présence physique. Bowie enchaîna tous ses classiques : " Heroes " bien sûr, mais aussi " Starman " et " Ziggy Stardust " de l'album du même nom, ton préféré. Je ne me ra

The Kills - Blood Pressures

Ces deux-là sont énervants : ils sont beaux - enfin, surtout elle, mais lui, il est avec Kate Moss, donc ça compense - et font du bon vieux rock des familles habilement modernisé. Le pire, c'est qu'ils le savent. On aimerait donc en dire du mal et dans ces cas-là, le premier morceau s'avère souvent décisif dans notre évaluation. Le problème, c'est qu'une fois de plus, ils tapent dès le début en plein dans le mille avec l'excellent " Future Starts Slow ". Chacun de leurs disques tient ainsi la route et ce dernier en date, " Blood Pressures ", ne déroge pas donc à la règle. Après, ce ne sont pas non plus des chefs d'oeuvre, mais le groupe possède un son bien à lui, identifiable entre tous, fait de riffs de guitares vintages qui dépotent, de hululements savamment sensuelles (sexuelles?) - d'ailleurs, VV, alias Alison Mosshart minaude beaucoup moins que sur le précédent - et de batteries synthétiques qui claquent (des doigts). Alors que l

Dis papa, c'est quoi le rock'n'roll ?

Cette semaine, nouvelle rubrique : le rock expliqué aux enfants... Ben oui, quoi, le titre du blog, c'est bien " La musique à papa ", non ? Enfin, c'est surtout une rubrique de feignant, quand je n'ai rien préparé d'autre... Donc voici pour commencer, en vidéo une définition du rock qui en vaut d'autres et qui est déclamée avec une telle conviction qu'on lui pardonnerait presque les propos et les références. En tout cas, la forme y est sans doute plus "rock" que le fond : Oui, voilà, je ne me suis pas foulé et beaucoup d'entre vous l'auront sans doute déjà vu. Sinon, n'oubliez pas que ce week-end, c'est le changement d'heure. Donc, couchez-vous plutôt que d'habitude ou pas, c'est plus rock'n'roll, non ? 

Ducktails - Ducktails III : Arcade Dynamics

Décidément, c'est toujours un peu du même disque dont je vous parle en 2011. Toujours un peu la même musique : Cloud Nothings , Banjo Or Freakout , Yuck et maintenant Ducktails, tous ces groupes se ressemblent. Si Cloud Nothings, c'est les Ramones; Banjo Or Freakout, c'est Deerhunter et Yuck, c'est Sonic Youth, avec Ducktails, on se rapproche plus de Animal Collective pour l'ambiance pop aquatique (Panda Bear vient d'ailleurs pousser la chansonnette sur l'irrésistible single " Killing The Vibe ") mais à la cool, nettement plus apaisée. Comme cette maison au bord de l'eau de la pochette qu'on imagine être un endroit calme et tranquille. Tout n'est pas parfait dans ce disque, loin s'en faut. Le dernier morceau instrumental de plus de 10 minutes me paraît par exemple particulièrement inutile tellement il ne semble pas évoluer d'un pouce.  Mais pour quelques titres bien sentis (le morceau évoqué plus haut ou encore " Don't

Mes indispensables : The Beach Boys - Pet Sounds (1966)

Dans une récente interview accordée au mensuel de pop moderne Magic, le barbu texan à l'allure de clochard, Josh T. Pearson, cite trois albums qu'il considère comme "parfaits" : " In The Aeroplane Over The Sea " de Neutral Milk Hotel, " Loveless " de My Bloody Valentine et " Pet Sounds " des Beach Boys. Comme le bonhomme a gagné au fil des années une certaine reconnaissance dans le milieu - surtout parmi les blogueurs, il suffit pour cela de voir les louanges unanimes de l'ensemble de la toile ( là , là et là ) sur son premier disque solo qui vient de sortir -, son avis est de ceux qui comptent. Là-dessus, même si le terme "parfait" est sans doute exagéré et sera de toute façon toujours sujet à débats sans fin - subjectivité quand tu nous tiens - je le rejoins, car les deux premiers disques faisaient déjà partie de mes indispensables. Ne manquait plus à l'appel que le " Pet Sounds " des Beach Boys. C'est

Dictionnaire amoureux du Rock d'Antoine de Caunes

Antoine de Caunes, cet "aristocrate" du rock est la preuve pour moi qu'on peut écouter la même musique sans pour autant écouter les mêmes disques. Comme le titre même de son livre l'indique, il est passionné de rock. Il est tombé dedans quand il était tout petit, peu de temps après les premiers balbutiements du genre, avec, comme beaucoup de gens de sa génération, les Beatles et les Rolling Stones. Il est le plus connu (avec Manoeuvre) de la brochette de journalistes qui ont alors débarqué dans le paysage audiovisuel, venant nous révéler la bonne nouvelle et la voie (musicale) à suivre avec des émissions comme Chorus, les Enfants du Rock ou Rapido. Des défricheurs - même si pour de Caunes, sa généalogie télévisuelle l'a beaucoup aidé à percer dans le milieu - qui, depuis, se sont embourgeoisés, campant toujours sur leurs positions et surtout, dont les goûts semblent être restés au mieux scotchés à la fin des années soixante-dix ans et à l'arrivée du punk. Le s

Yuck - Yuck

Drôle d'idée pour un groupe que de se faire appeler Yuck (Beurk en anglais). On pourrait donc s'arrêter là, écouter négligemment leur musique, "vomir" devant la pochette de leur premier disque et faire ce constat lapidaire : "Pas bon, Yuck", comme dirait ma p'tite Lulu, qui s'y connait en diagnostics sans appel. Mais non, pas de ça chez papa, surtout que les influences évidentes ont tout pour me plaire et sont à aller chercher du côté de Sonic Youth, Pavement et du meilleur de l'indie rock des années 80/90. Pas très original me direz-vous vu le nombre de formations qui débarquent chaque semaine revendiquant les mêmes inspirations. Sauf qu'ici, contrairement à d'autres, les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas tous, loin de là. Des Field Mice à Dinosaur Jr. en passant par Sparklehorse, le spectre est même assez large. Ce qui amène inévitablement l'auditeur à plus de concentration et surtout à vouloir y revenir. Cette diversité

Mes indispensables : Metronomy - Nights Out (2008)

Les tops et bilans de fin d'année s'avèrent bien souvent superfétatoires - oui, j'avais envie de le placer celui-là :) Ils ne reflètent de plus, que la vérité d'un jour qui n'est, c'est bien connu, pas toujours celle du lendemain. En 2008 , j'étais passé à côté du " Nights Out " de Metronomy. Pas complètement non plus, car " The End Of You Too " (U2?), véritable morceau de bravoure du groupe, figurait déjà dans ma liste de chansons de l'année. Un an plus tard, le deuxième album des anglais était devenu l'un de ceux que j'avais le plus écouté dans l'intervalle. Ce disque est en effet une incroyable machine à danser, variée, intelligente, très éloignée de toute cette production au kilomètre qu'on peut entendre sur la bande FM en tête desquels on retrouve les DJet setteurs David Guetta ou Bob Sinclar, à l'égo surdimensionné. En comparaison, Joseph Mount ne paie pas de mine et on l'imagine mal derrière les platines

Joel & Ethan Coen

Après Sofia Coppola, c'est le retour du cinéma chez papa, avec une fois de plus, - tant qu'à faire - des réalisateurs que j'apprécie particulièrement : les fameux frères Coen. J'ai vu tous leurs films de "Blood Simple" au dernier "True Grit " et je dois dire qu'aucun ne m'a réellement déçu. Ces deux gars-là ont une constance assez rare dans le milieu - même un Woody Allen a déjà fait quelques films ennuyeux. Avec le recul, j'aurais d'ailleurs bien du mal à dire celui que je préfère, tellement chacun possède son petit charme particulier, même s'il y a des motifs qui reviennent dans tous, comme le goût des frangins pour raconter des histoires de losers. Jamais ou presque ils ne sauvent entièrement un personnage, même la jeune héroïne de leur dernier film, modèle bien hollywoodien de courage, d'abnégation et de vertu, ne connaîtra finalement pas une vie très envieuse. Pourtant, comme beaucoup, si je devais avancer un film plus q

Alex Winston - Sister Wife

Oui, je sais, cette jeune chanteuse originaire de Detroit, la ville de l'automobile, du gros rock qui tâche (MC5, Stooges, White Stripes, etc) et du légendaire label Motown Records (inspiration évidente de " Sister Wife ") a tout du buzz énervant et prévisible. Oui, je sais, sa musique a tout de la variété facile et mielleuse, copiant allégrement et pour la nième fois une certaine Kate Bush, décidément très tendance en ce moment. Il n'empêche que ce premier EP est une petite sucrerie pop dont il semble bien difficile de résister.  Rien que pour " Choice Note s", tube évident et exactement le type de rengaines qui vous trottent dans la tête pour le restant de la journée (semaine?), ce disque mérite qu'on s'y attarde. La petite Alex Winston (rien à voir avec le dispensable Charlie du même nom) débarque, un peu à l'image d'un Mika - mais avec des influences moins gênantes dans les valises - à ses débuts, avec une réputation flatteuse de jeune su

Mes indispensables : Violent Femmes - Violent Femmes (1983)

A l'heure où Gäetan Roussel vient de triompher aux dernières Victoires de la musique (pas celles de papa , les autres :), j'ai soudain eu envie de vous parler aujourd'hui des Violent Femmes et de leur formidable premier album.  Les plus avertis sauront pourquoi j'ai eu cette association d'idées. Tout simplement parce que Gordon Gano, le chanteur du trio de Milwaukee n'est autre que le producteur du célèbrissime premier disque de Louise Attaque. Oui, ce disque qui a marqué au fer rouge toute une génération d'adolescents qui se cherchaient alors, à l'instar de Noir Désir, des correspondants français de leurs idoles anglo-saxonnes. Bon, il faut bien avouer que tout cela n'a pas forcément très bien vieilli. Mais ce premier Violent Femmes, si. Tout d'abord, il y a cette pochette mythique, une petite fille endimanchée, mais les pieds nus, curieuse, qui regarde par la porte-fenêtre de ce qui semble être une vieille bicoque perdue au fin fond d'un é

Banjo Or Freakout - Banjo Or Freakout

Pour rester dans les descendants de Jesus And Mary Chain, voici des petits nouveaux : Banjo Or Freakout. Et pour preuve que ce style de musique a eu une influence considérable et pas seulement dans les pays anglo-saxons, ce groupe nous vient en fait... d'Italie. Et oui, les transalpins ne nous avaient pas vraiment habitué à ça. On connaissait leur variété made in années 80 qui, au passage, a laissé beaucoup de traces par ici , les Eros Ramazzoti, Toto Cutugno et autres Umberto Tozzi, tous ces "tubes" qui se chantent le regard plein de conviction et le poing serré. Enfin, quand je parle de groupe, il s'agit plutôt d'une seule personne : Alessio Natalizia, l'équivalent turinois de Bradford Cox - un grand type tout sec ? Car c'est carrément sur les terres des derniers Deerhunter et Atlas Sound que Banjo Or Freakout vient batailler ferme et c'est peu de dire qu'il s'en sort plus qu'avec les honneurs. La première partie surtout, de ce premier al

Mes victoires de la musique 2011 : les résultats !

Le verdict a finalement été rendu. Merci à tous les votants. Il y a pour ainsi dire deux grands gagnants : Arnaud Fleurent-Didier et Karaocake avec 2 victoires chacun, une surprise avec la quasi inconnue Faustine Seilman et une victoire beaucoup plus attendue en la personne du célèbre déjanté de service, Philippe Katerine. Artiste interprète masculin : Arnaud Fleurent-Didier Artiste interprète féminine : Faustine Seilman Artiste ou groupe révélation : Karaocake Album de l'année : "La reproduction" de Arnaud Fleurent-Didier Chanson de l'année : "Medication" de Karaocake Clip de l'année : "La banane" de Philippe Katerine

Mes indispensables : The Jesus And Mary Chain - Psychocandy (1985)

Après le rock sophistiqué de PJ Harvey, rien de tel que de revenir aux fondamentaux et à des choses nettement plus binaires : le " Psychocandy " de The Jesus And Mary Chain, tout simplement l'un des albums les plus influents de l'histoire du rock (indépendant). Le groupe est parvenu, en plein coeur des années 80 synthétiques, à ramener sur le devant de la scène les grosses guitares qui tâchent. Ce disque, leur premier, a eu un effet comparable - toute proportion gardée - au " Never Mind The Bollocks " des Pistols, donnant un grand coup de pied salvateur dans la fourmilière. Les potards sont au maximum et les pédales d'effets omniprésentes, d'où les regards constamment rivés vers leurs pieds des membres du groupe, qui sera à l'origine du mouvement shoegaze. On ne compte plus les formations qui se sont inspirées de ce son-là, si particulier : le mélange des mélodies évidentes (et basiques ?) des Beach Boys, du célèbre "Wall of Sound" de S