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Articles

Affichage des articles du août, 2013

TaughtMe - Am I Old ?

" Suis-je vieux ? ". Voilà une question que tout le monde finit un jour par se poser. Parce qu'au travail, des plus jeunes viennent prendre votre place. Parce qu'à la maison, vos enfants vous le font constamment ressentir. Parce que chaque jour voit apparaître des nouveautés qui vous dépassent ou pire, vous laissent complètement indifférent. La musique de Blake Henderson est de cet âge-là, celui du questionnement sur le temps qui passe, celui qui nous reste et celui qui, déjà, s'en est allé. Elle possède trop d'aspérités pour qu'on la considère comme de première jeunesse, mais il lui manque la fluidité et la sagesse liées au grand âge. Encore précieuse, elle a l'ambition des gens qui continuent d'y croire. " Taught me ", au passé, comme si l'heure n'était plus à l'apprentissage. Comme si était maintenant venu le moment crucial du choix. Comme si c'était déjà quitte ou double. La carrière de Henderson en est peut-être

The Pastels, Belle & Sebastian, Tame Impala, Hanni El Khatib, etc - Rock en Seine - 23 août 2013

Profitant d'être seuls, sans les enfants, sous un ciel parisien encore ensoleillé, nous n'avons pas hésité longtemps, maman et moi, pour aller faire un tour vers le parc de Saint Cloud pour la première journée de Rock en Seine. Il faut dire, comme je l'ai déjà dit , que l'affiche est alléchante. On arrive donc, comme prévu, pour le concert de Savages . La musique de ces quatre jeunes femmes s'avère, en live, tout aussi virile qu'en studio. La chanteuse se déplace sur scène telle une boxeuse sur un ring, décochant les uppercuts. Si cette formule agressive a le mérite de nous réveiller d'emblée les sens, elle ne nous met pas complètement KO. Il ne manque pas grand chose à ces filles-là, juste plus de titres de l'efficacité de " Shut Up ". On abandonne donc le combat avant la fin, direction l'autre côté du festival - oui, c'est l'un des inconvénients par rapport à la Route du Rock, il faut marcher :-( - pour la prestation des premie

Nick Cave & The Bad Seeds, Local Natives, !!!, Moon Duo, etc - La Route du Rock - jeudi 15 août 2013

Voici une route qu'il est toujours agréable d'emprunter. Parce que ça sent tout simplement les vacances. Parce que l'ambiance y est détendue, qu'on ne se marche pas encore sur les pieds - même si l'attente aux stands pourrait dissuader -, comme dans d'autres festivals concurrents. Parce que la programmation y est aussi toujours impeccable. Et même si, cette année, un seul artiste m'a vraiment fait faire le déplacement, il n'y a pour ainsi dire, dans l'ensemble, aucune fausse note. On essaie d'arriver pour le début des hostilités au Fort Saint-Père, mais le bouchon de voitures, puis la queue à l'entrée du site nous empêchent d'assister au premier quart d'heure de la prestation du Néerlandais Jacco Gardner. C'est la musique idéale pour commencer un festival en douceur. Son premier disque, même s'il n'invente rien, est une belle réussite dans la lignée de la pop psychédélique des années 60, de Syd Barrett aux Zombies. Vu

Gérard Manset - Revivre (1991)

Il suffit parfois d'une image, qu'on nous dise "Moteur, action" pour que l'émotion subvienne, que l'évidence surgisse. Je ne suis pas un de ces vénérateurs éperdus de Manset, de ceux qui se prosternent à chaque nouvel album devant l'oeuvre du maître. Celui qui a fait de l'isolement, un sacerdoce, une profession de foi, délaissant le monde des médias depuis toujours ou presque. Depuis son plus grand succès, " Il voyage en solitaire " (un signe?) au milieu des années 70. Il y a bien " Lumières ", peut-être son meilleur, que je réécoute à l'occasion. Mais son chant affecté, ses arrangements kitschs, ses paroles désuettes m'ont souvent rebuté. Et ce caractère que beaucoup affirme comme difficile, pour ne pas dire asocial. Et puis, il y eut cette scène dans le splendide dernier film de Leos Carax, " Holy Motors ", la dernière ou presque, dans laquelle on entend l'intégralité de " Revivre ". Pas besoin d

David Bowie Is - Londres, Victoria and Albert Museum, 14 juillet 2013

Londres n'est pas la plus belle ville esthétiquement parlant, loin s'en faut. Pourtant, avec maman, c'est l'une de celles que l'on préfère. Alors, quand on a appris qu'au printemps et à l'été 2013, se déroulait là-bas la première exposition consacrée à notre plus grande idole commune, David Bowie, on se devait de faire le déplacement. 5 jours sur place, le temps de profiter de la chaleur inhabituelle, de découvrir des quartiers méconnus (Greenwich, Hampstead, Whitechapel ou Brixton), de courir les marchés (les classiques Camden Town, Portobello Road, Brick Lane - où j'ai réussi à dégoter le dernier vinyle de My Bloody Valentine à seulement 12 livres -, de fouiner dans les charity shops, de filer chez les disquaires, notamment le mythique Rough Trade et de constater malheureusement que la capitale britannique est fidèle à sa réputation d'une des villes les plus chères au monde. Malgré la pléthore de tentations, il n'est pas facile de réussir de

Nick Drake : une influence

Troisième et dernier volet de ma semaine spéciale Nick Drake. Après, promis, c'est fini, j'arrête de vous bassiner avec lui. Une fois vous avoir parlé de sa discographie et de son existence toutes deux malheureusement très courtes et vous avoir renvoyé à une intéressante biographie si vous voulez en savoir plus, voici la dernière preuve s'il en était besoin que Nick Drake est devenu un classique, une icône. J'ai en effet recensé ci-dessous quelques reprises de ses chansons. Mille Small et Elton John sont les seuls à avoir franchi le cap alors que celui-ci vivait encore. Le second n'était alors qu'un chanteur de studio. C'était une pratique courante à l'époque pour les maisons de disques de faire appel à ce genre de chanteurs. Cela servait à mettre en avant un artiste de leur catalogue et à envoyer ainsi les démos à la presse spécialisée avant que le disque définitif ne sorte. Même si le panel des gens qu'il a inspirés est très varié - du jazz à

Nick Drake : une vie

Après Nick Drake, son oeuvre, voici Nick Drake, sa vie. Même si vous devez vous douter que je ne l'ai pas connu personnellement - papa n'est pas encore papy ! - , je me suis renseigné, j'ai lu la biographie qu'en a faite Patrick Humphries. Le livre en question est très intéressant pour ce qui est des informations fournies sur la vie de l'artiste. Elles permettent de mieux comprendre son bref parcours. Mais, je fus surpris de constater qu'au panthéon des grands songwriters, je plaçais Nick Drake bien plus haut que l'auteur lui-même. Humphries regrette qu'à l'inverse d'un Dylan, Drake n'ait pas eu le temps de développer une écriture plus adulte, moins emprunte du sempiternel malaise adolescent. Comme si les meilleurs titres de Zimmerman n'étaient pas ses plus anciens. Comme si la poésie d'un Rimbaud, qui n'a aussi jamais été vieux, pouvait souffrir de la comparaison avec celle de ses glorieux aînés. Comme si les grandes producti

Nick Drake : une oeuvre

Aujourd'hui, j'entame une semaine entièrement consacrée à l'un des plus grands chanteurs folk - sinon, le plus grand - de l'histoire. Les admirateurs de Dylan ou de Young pourront venir se plaindre, à part Cohen, pour moi, il n'y en a pas un à espérer rivaliser. En dehors de sa musique qui sera le sujet principal de ce premier article et réussit l'exploit de brasser dans le même temps des styles aussi divers que la pop, le jazz, le classique ou le blues, Nick Drake peut aussi s'enorgueillir de ne jamais avoir été vieux, ni même à la mode. Sa vie reste de plus un mystère que personne, pas même ses proches, ne semble avoir réussi à percer. Pour appréhender la musique du monsieur, nous ne disposons que de trois albums studio. Un disque d'inédits puis plus récemment les fonds de tiroir de la famille Drake sont ressortis sous l'effet du culte grandissant. Car Nick n'a jamais rencontré le succès de son vivant. Trop calme, trop introverti,