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Articles

Affichage des articles du janvier, 2013

Nirvana - Nevermind (1991)

A rebrousse poil : Le webzine pour lequel je bosse depuis plusieurs mois, me commande un billet sur un album incontournable, dithyrambique, qui a cartonné planétairement, mais qu'on peut pas blairer. Il faudra le défendre quand même!  (Mauvaise foi, préjugés, exubérance, faux-cul... tout est permis, sinon on est viré!)  Rien à foutre, je prends le risque du crime de lèse-majesté. Car Cobain fait désormais partie - suicide oblige ? - de ces artistes cultes inattaquables, sensés avoir marqué à jamais l'histoire du rock. Pour avoir marqué l'histoire du rock, oui, il l'a assurément marqué, surtout avec " Nevermind " et ses plusieurs millions d'albums vendus. Il a aussi marqué mon histoire personnelle, quoique je puisse en dire maintenant. Comme tous les ados de mon époque, en mal de rébellion, je me suis pris d'affectation pour ce groupe et son chanteur. Pour leur look cradingue -les fameuses chemises de bûcherons -, pour leur côté punk, hors du s

Brian Eno - Another Green World (1975)

L'échappée belle : Tous les groupes ont vu un ou plusieurs membres prendre la poudre d'escampette. Pour compliquer un peu, le membre en question doit s'extirper d'un groupe toujours en activité à la sortie du projet solo.  Bon, là-dessus, j'ai le sentiment, peut-être à tort, que le choix est restreint. Des gars qui ont quitté un groupe qui, dans le même temps, a poursuivi son activité, je n'ai pas l'impression que cela soit si fréquent. John Cale ou Lou Reed évidemment, - oui, le Velvet a continué sans ce dernier - mais comme j'ai déjà parlé de " Paris 1919 ", de " Berlin " ou " Perfect Day ", il me fallait trouver autre chose. Et puis, plus que ces deux derniers, Brian Eno fait partie de mes héros personnels. " Another Green World " n'est pas son premier disque solo après son départ de Roxy Music. Ce n'est pas non plus mon album préféré de l'artiste - je trouve " Here Come The Warm Jets &

The Boo Radleys - Wake Up Boo ! (1995)

Hangover sound : C'est pas la messe, c'est pas du bronze, c'est pas du marbre... c'est pas du toc, c'est pas d'la tarte, c'est pas donné, c'est pas d'l'amour non plus... mais alors qu'est-ce que c'est... je vous l'demande... bah, c'est une grosse gueule de bois! (Dimanche matin enclume, ça craint, un disque pour soigner les gueules de bois.)  Je sais, se réveiller après une bonne gueule de bois au son du tonitruant " Wake Up ! " des Boo Radleys pourrait paraître un peu "violent" - si, si, essayez pour voir. Bon, je sais, tout cela reste léger, mais quand même. Aux grands maux, les grands remèdes, comme on dit. Et si, certains pourraient avoir l'alcool triste, la pop de ces liverpudliens-là avait quelque chose d'indéniablement euphorisant, revigorant. Un disque de dimanche donc, innocent, naïf, comme si de rien n'était. Les fleurs sur la guitare, la musique au premier degré. Il n'y a ri

David Bowie - Low (1977)

Happy Birthdyear : Les disques, c'est comme le vin, des années avec, des années sans... mais que se passait-il l'année de votre naissance? (Un choix discographique de cette année-là.) Là-dessus, on peut dire que j'ai eu de la chance. 1977 - Oui, à cause de Charlu, je suis démasqué. Pas si vieux qu'il en a l'air, le papa, hein ? Enfin, j'espère :) - : l'année de Star Wars, l'année de l'avènement du punk. Une année à double chiffre, c'est forcément une bonne année, non ? En tout cas, il y eut pléthore de chefs d'oeuvre musicaux. A commencer par ceux du "maître", j'ai nommé Bowie. Celui qui met tous les blogueurs d'accord - on a tous en nous, quelque chose de beau...oui !. Il suffit de voir l'effet qu'a produit sur le net, l'annonce de la sortie d'un nouvel album , le 8 janvier dernier, jour de son 66ème anniversaire. A l'époque, il n'était pas encore retranché dans une maison dorée, à

Julien Pras - Shady Hollow Circus

Petite pause au beau milieu du " concours des mangeurs de disques " pour vous parler aujourd'hui d'un de mes coups de coeur du moment, un de ces trucs qu'on n'arrive pas à garder secrètement pour soi - oui, il y  en a pas mal depuis ce début 2013. Julien Pras fait partie de ces songwriters français doués, qui chante (plutôt bien) en langue anglaise et à la filiation évidente avec un certain Elliott Smith. On a connu pire inspiration. D'ailleurs, dès le premier morceau, la ressemblance est frappante, jusqu'à la voix douce et mélodieuse. Le monsieur sévit depuis de nombreuses années déjà, d'abord au sein du groupe Calc puis désormais en solo, mais ce n'est qu'aujourd'hui que sa musique réussit à accrocher mes oreilles. Il faut dire que le début de ce " Shady Hollow Circus " est un vrai régal, on se sent comme emporté dans un tourbillon de mélodies et d'arrangements soyeux. En cela, il se rapproche d'un Syd Matters, mê

Pavement - Wowee Zowee (1995)

Bubbles cover :  C'est le jour des enfants, avec ma petite dernière, quelquefois, nous cherchons les papillons sur les pochettes de Barclay James Harvest. Allez, ma princesse, en l'honneur de « l'art du disque » et d'une après-midi à buller, on change de thème et on part à la recherche de bulles. (Une pochette de disques avec des bulles dessus.) Mercredi, c'est bien connu, il n'y a pas école - enfin, sans doute, plus pour très longtemps. Et l'école buissonnière, Pavement, ils connaissaient bien. C'étaient comme qui dirait les dilettantes de la classe. Ceux qui arrivaient à avoir des bonnes notes tout en séchant les cours. Vous savez, ceux qui énervent un peu, mais à qui on ne peut foncièrement pas en vouloir, parce qu'ils sont naturellement cool. Avec " Wowee Zowee ", les critiques se font d'abord plus sévères. On leur reproche enfin de buller un peu trop. C'est bien gentil, ce "je-m'en-foutisme" revendi

Black Box Recorder - England Made Me (1998)

Protest Album : C'est aigre un lundi, on se braque, l'humeur amère à reculons, une grosse envie de râler, de crier... de l'intérieur, et pourtant on y va quand même. (Vite! un protest album pour communier...) C'est parti pour deux semaines de disques à dénicher dans ma discothèque en rapport avec les thèmes dégotés par Charlu , le GO de l'affaire. Aujourd'hui, ça va donc comme un lundi. Mais, au lieu des sempiternels dénigrements faciles relatifs au début de la semaine, comme " le lundi au soleil, cette chose qu'on n'aura jamais " ou autre " tell me why I don't like mondays ", j'ai choisi du plus lourd. Oui, une colère plus profonde, rentrée, qui sied bien à notre époque, où aucun sujet ne semble faire une unanimité suffisante pour qu'on puisse tous ensemble s'y opposer. Oui, notre société moderne semble avoir tué dans l'oeuf toute volonté de rébellion. Les plus forts ont réussi à diviser les plus f

Foxygen - We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace & Magic

Celui-là ne sort que lundi prochain, mais comme je vous l'ai déjà dit, " la musique à papa " participe au nouveau concours des blogueurs mangeurs de disques et le sujet devrait squatter de manière quasi-exclusive le blog pendant 15 jours. Foxygen donc, mon album de 2012 et en janvier 2013, déjà un nouveau disque. Le groupe de bobos californiens qui balancent allègrement sur la "East Coast's attitude" (" There's no need to be an asshole, you're not in Brookyn anymore " sur " No Destruction ") que certains aimeront pourtant détester, et qui fera indéniablement le buzz dans les semaines à venir. Il faut dire que leur musique possède des références impressionnantes : un mélange du " Let It Bleed " des Rolling Stones (le chanteur Sam France - oui, c'est son nom - semble imiter Mick Jagger sur la plupart des morceaux), du " Loaded " du  Velvet Underground (on croirait entendre Lou Reed sur " No Destructio

Dis papa, c'est quoi "un blog de musique" ?

Après ne pas avoir répondu à la question, c'est quoi être français, je vais ne pas répondre à c'est quoi un blog de musique. Oui, c'est très intéressant comme nouvelle rubrique, ça pose des questions sans y répondre. Mais c'est pénible à la fin, ces gens qui savent tout sur tout. Lucie et Ferdinand ont un papa qui ne sait pas grand chose et qui le revendique. Tant pis pour eux. D'abord, pourquoi de musique ? Je vous ai déjà donné un aperçu de ma passion . Enfin, pas n'importe quelle musique, hein : en gros, du rock indépendant et de la variété française. D'ailleurs, en parlant de "variété française", je viens de voir les nommés pour les Victoires de la musique (Dominique A, Barbara Carlotti, Rover, etc), vu comment ils ont tout "pompé" sur la musique à papa, c'est à se dégoûter de faire, comme les années précédentes , mes propres victoires 2013. Sinon, je me suis toujours posé la question de savoir comment certains faisaient po

Yo La Tengo - Fade

Je vous l'avais bien dit que cette année 2013 démarrait sur les chapeaux de roue, car ne voilà t-il pas un nouveau disque magnifique ? Il est l'oeuvre de Yo La Tengo, un groupe que j'ai jusque là honteusement mésestimé, les prenant pour des Sonic Youth ou des Feelies - ils partagent avec ces derniers la même ville d'origine, Hoboken - mais en version neurasthénique. Ce nouvel album " Fade " est sans doute leur disque le plus lumineux - bon, je ne connais pas tous leurs albums non plus -, le plus ouvragé aussi, à l'image de la pochette verdoyante. On y entend même quelques cordes, des instruments à vent. Jim McEntire de Tortoise, aux manettes de ce disque, semble être venu aérer leur musique. Chaque morceau vient apporter une texture sensiblement différente mais permettant toutefois à l'ensemble de garder son homogénéité.  C'est ce qu'on peut appeler du travail bien soigné, à l'opposé donc du mouvement grunge auquel on les a un moment ass

Dis papa, c'est quoi "être français" ?

En ce moment, tout le monde parle de Gérard Depardieu, vous savez cet acteur à tendance alcoolique qui tourne plus vite que son ombre dans tout et quelques fois n'importe quoi. Tout ça, parce qu'il ne veut plus payer ses impôts en France. Du coup, il a fait successivement savoir qu'il irait se réfugier en Belgique (pour la bière?), puis dernièrement en Russie (pour la vodka?). Toute la France s'indigne de voir partir cet "immense" artiste que le monde entier nous envie. (si, si, je le sais de source sûre). Il serait un déserteur, délaissant sa patrie au moment où elle en a le plus besoin - oui, c'est la crise. Mais laissons-là ce gros homme avec sa curieuse destinée et posons-nous d'abord la question, c'est quoi être français ? Oui, aujourd'hui, j'initie une nouvelle rubrique sur mon blog. Une rubrique "sociétale", un peu politique, à double tranchant, donc. Puisqu'afficher ouvertement ses convictions, c'est aussi divis

Aline - Regarde Le Ciel

Je vous l'avais dit que cette année 2013 commençait bien. Musicalement parlant, j'entends. Le premier album des français d'Aline est ce que j'ai pu entendre de meilleur en matière de pop hexagonale depuis le dernier... Arnaud Fleurent-Didier voire au-delà, même si cette fois, c'est plus la mélodie que les textes qui sont mis en avant. Cela sonne tout d'abord comme du Cure pour les guitares, mais du Cure, période " In Between Days ". De cette musique qui "guérit" en donnant la pêche. Loin, finalement de cette geignarde d'" Aline " bien connue des amateurs de variété française un peu vieillotte. Pour preuve, le premier single extrait du disque s'intitule sobrement " Je bois et puis je danse ". Il a au passage été classé en première place des chansons de l'année 2012 de Magic . Sans doute exagéré, car dans ce " Regarde Le Ciel ", il y a déjà plein d'autres mélodies à tomber. Mais assurément chanso

Music has saved my life !

La musique a sauvé ma vie. Dis comme ça, de but en blanc, ça pourrait paraître un peu exagéré. D'ailleurs, mon entourage plus ou moins proche ne comprend bien souvent pas ma passion. Je viens d'une famille d'agriculteurs, ce qui ne laisse que peu de temps et de place pour ce genre de futilités. Je travaille dans un milieu d'informaticiens dont l'immense majorité se moque bien mal de savoir quand doit sortir le nouvel album de Grizzly Bear. Pourtant, à 17 ans, la musique a sauvé ma vie. Je n'existais pas encore. J'étais un fantôme. Je correspondais à l'archétype de l'adolescent mal dans sa peau, d'une timidité compulsive. Et puis, un de mes frères a ramené à la maison l'intégrale des albums des Smiths et quelques autres disques du même acabit et plus rien n'a été pareil. Ensuite, tous les soirs, j'enregistrais l'émission de Bernard Lenoir sur K7, j'avais tant de choses à découvrir, à rattraper. J'en étais encore au top 5