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Articles

Affichage des articles du novembre, 2019

Cate Le Bon (+ Grimm Grimm) - Paris, Le Petit Bain - 21 novembre 2019

Le dernier album de Cate Le Bon est un disque qui s'est imposé progressivement comme un des meilleurs de 2019, imposant un style bien à lui. Contrairement à ses prédécesseurs, il fait aussi preuve d'une belle homogénéité, difficile d'en sortir une fois qu'on y est rentré. L'occasion était donc belle pour maman et moi de profiter d'une possibilité de garde d'enfants à domicile pour aller voir la galloise en concert, qui plus est à deux pas de chez nous, sur la péniche du Petit Bain . La première partie était assurée par un japonais basé à Londres, Koichi Yamanoha et se faisant appeler Grimm Grimm. Il bidouille seul sur scène avec sa guitare et son petit matos. On pense rapidement à une version lofi de Beach House. Ce n'est pas désagréable même si les mélodies sont plutôt basiques. Le gars est assez touchant, il avoue qu'une des chansons est un hommage à une ex-petite amie décédée. C'est Cate Le Bon qui l'a elle-même choisie pour l'acco

Tindersticks - No Treasure But Hope

Vous avez dû entendre parler du dernier disque de Nick Cave où il est encore question du traumatisme de la mort de son fils. Les médias sont unanimes, comment pourrait-il en être autrement quand il s'agit d'un homme qui a vécu un tel drame ? - "Ghosteen" est une oeuvre bouleversante, une des plus fortes de 2019. Je dois être insensible, je suis pourtant père de famille et j'imagine la détresse absolue que peut être la perte d'un enfant si jeune mais son album m'a laissé assez indifférent. Il n'a pas la puissance de ses anciens disques des années 80 et 90. Arrive alors ce nouveau Tindersticks, dans le même style que l'Australien, rock sombre, délicat et romantique et l'émotion est cette fois-ci rapidement palpable. Leur précédent, " The Waiting Room ", était déjà magnifique. " No Treasure But Hope " est une merveille. Le groupe enchaîne les titres d'exception. On pourrait presque tous les citer. " The Amputees &qu

Balue - Suburban Bliss

Il est de plus en plus rare de faire de telles rencontres, totalement fortuites. Nous faisions des courses dans un magasin H&M, près de chez nous, quand j'ai entendu une petite musique pop sucrée plutôt agréable. Je ne connaissais pas et j'ai donc utilisé l'application Shazam pour en savoir plus : l'artiste s'appelait Balue et la chanson " Gettin Older ". Était-ce un de ces nouveaux trucs à la mode que les radios matraquaient sans que j'en eusse connaissance ? Pourtant, cette musique n'a rien de tendance, que faisait-elle là, diffusée dans ce magasin de vêtements pour tout venant ? En cherchant sur internet, je m'aperçus qu'à part un lien bandcamp, il n'existe quasiment rien sur Balue ou presque. A peine sait-on que le gars s'appelle en réalité Eli Thomas et qu'il vient du nouveau Mexique. On l'imagine volontiers bricoler seul chez lui ses petites chansons avec son look de gentil geek. On pense aux regrettés Her

Les Innocents (+ O - Olivier Marguerit) - Massy, centre culturel Paul B. - 8 novembre 2019

On continue la semaine de concert avec une nouvelle soirée pop française et deux de ses meilleurs représentants : O et les vétérans des Innocents. L'affiche était belle mais il fallait se déplacer jusqu'à Massy pour aller la voir, au centre culturel Paul B. Nous arrivons, avec maman cette fois, un peu à la bourre, trajet oblige, ratant malheureusement le début du concert de Olivier Marguerit. Le chanteur est accompagné de quatre musiciens dont deux femmes sur scène. On retrouve les chansons de son dernier disque, l'excellent " à terre ". Au moment de clôturer sa prestation, le chanteur qui arborait jusqu'à ce moment-là un tee-shirt représentant un cœur brisé, avoue que sa mère est dans le public, se change, dos au public, dévoilant très ouvertement ses fesses - il ne porte pas de sous-vêtements sous son jean - pour enfiler un tee-shirt avec un coeur plein cette fois. J'avoue que pendant un court instant, on a peur de ce qu'on va voir, mais Olivier M

Chevalrex - Le Centquatre, Paris - 6 novembre 2019

Une fois n'est pas coutume, c'est seul et non accompagné de maman que j'ai assisté au concert de Chevalrex, petit prince de la pop à la française. Petit, car son premier concert en présence de 7 musiciens sur scène se déroulait sur une petite scène du pourtant vaste 104 à Paris. D'autant que l'affluence était plutôt limitée et contenait en plus quelques collègues et amis, notamment le duo Arlt. Comme si, aujourd'hui, de tels talents étaient forcément amenés à rester en marge. Loin du bruit ambiant de Angèle ou de toute la clique des rappeurs français pratiquant une novlangue pour initiés et l'autotune à outrance. Pas de première partie, on rentrait donc, de suite dans le vif du sujet. Le chanteur était entouré de ses fidèles : Olivier Marguerit, autre petit prince de la pop made in France aux claviers, l'indéboulonnable Mocke à la guitare ou l'expérimenté Sylvain Joasson à la batterie. Tout ce petit monde s'était enfermé pendant plusieurs jour

Orville Peck - Pony

Après Yak , voilà un autre album qui me suit depuis un moment, il s'agit du premier disque d'un étrange chanteur de country - gosh, que m'arrive-t-il ? - canadien. Il se prénomme Orville Peck et se cache derrière un masque. Après Jonathan Bree l'an passé , je dois bien aimer les déguisements. En tout cas, ce sont des artistes qui partagent le besoin de rentrer dans la peau d'un personnage, de devenir quelqu'un d'autre, même si leur musique atypique pourrait se suffire à elle-même. Un chanteur queer qui fait de la country, ce n'est pas vraiment l'image que l'on se fait du genre. D'autant que cette fois-ci, il nous vient du Canada et a comme ami l'impayable Mac Demarco que l'on voit dans la vidéo de " Turn to Hate ". On pense parfois à Roy Orbison (" Roses are Falling "), à Chris Isaak (" Winds Change ") ou à Josh T. Pearson (" Buffalo Run "). Je cite les rares références que je peux avoir, car

Centredumonde - Tigre, avec états d'âme

Voilà un nom qui annonce la couleur de manière ironique, même si le principal intéressé s'en défend . Il est question de choses très personnelles, graves, sombres (" tout ce qu'on peut espérer, c'est un cercueil climatisé ", " mon coeur est mort ", " je danse sur ma propre tombe ", " tes yeux à tout jamais clos "). Le gars semble dire tout ce qui lui passe par la tête, sans filtre, quitte à paraître égocentrique (" un nuage qui ressemble à ma bite "). Il est signé sur un petit label, l'église de la petite folie , qu'on aime bien, parce qu'il est de ceux qui résistent encore et toujours à l'envahisseur, à Brest, dans un coin d'Armorique. Il s'appelle en réalité Joseph Bertrand. Tiens, un double prénom, ça n'annonce pas forcément quelque chose de bon, étant donné les antécédents dans la chanson française (Claude François, Mireille Matthieu, François Valéry, Herbert Léonard, Frédéric François, Phi