Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du mars, 2018

Preoccupations - New Material

Les canadiens de Preoccupations continuent sur la même voie que leur précédent disque éponyme. Le son s'assagit de plus en plus, on entend même quelques sons de guitare presque pop sur les mélodiques " Disarray " et " Solace ". Il n'est peut-être pas si loin le temps où Preoccupations passera sur les radios. Pour le reste, la batterie est toujours aussi omniprésente, montrant que le plus important dans la musique du groupe est d'abord le rythme, comme sur l'inquiétant et monolithique " Antidote ". On pourra regretter la direction prise depuis leur premier album sorti sous le nom de Viet Cong qui, à l'époque, avait fait l'effet d'une claque. Ici, c'est plus convenu, toute proportion gardée. Les références proviennent du post-punk, avec un son de plus en plus électronique, du rock industriel, pour les rythmiques lourdes. On pense pas mal à un groupe comme Killing Joke. Bref, à l'instar de leur nom, on est toujours pr

of Montreal - White is Relic / Irrealis Mood

On a beau connaître la musique de Kevin Barnes et de son groupe presque par cœur, les avoir vus de nombreuses fois sur scène, on parvient encore à être régulièrement (et agréablement) surpris avec of Montreal. Ce nouveau disque a été écrit et composé suite à l'élection de Trump et à une nouvelle rencontre amoureuse du chanteur après son douloureux divorce. Une période un peu schizophrène : un bonheur personnel mais une crainte réelle et assumée pour l'avenir de l'humanité. Cet album ne comprend donc que des chansons ayant un double titre. Barnes semble être plus que jamais seul maître à bord et balance les chansons qu'il aime, celles de sa jeunesse, à la mode des "extended mix" des années 80. Ces chansons qui duraient plus de 5 minutes et permettaient d'enfoncer le clou sur la piste de danse, histoire qu'on retienne d'autant mieux les morceaux, pour qu'ils ne nous lâchent plus.  of Montreal y ajoute sa touche personnelle : plusieurs mélo

Yo La Tengo - There's a riot going on

J'ai lu dans un article récent sur le dernier album de Yo La Tengo, que leur musique était devenue comme celle de Radiohead : une musique "de studio", c'est-à-dire une musique aux sonorités très soignées mais assez froide. Tout d'abord, je trouve que la comparaison est assez bien trouvée. Les deux groupes partagent assurément les mêmes affinités pour le travail apporté au son et cela, depuis de nombreuses années. Ensuite, dire qu'un album est un très bon album "de studio" me va plutôt bien en fait. Surtout si le groupe en question est aussi une formation à l'aise sur scène. Cela prouve que les gars sont intelligents et savent faire la part des choses. C'est le cas de ces deux groupes majeurs de la scène rock depuis de nombreuses décennies. " There's a riot going on " comme la plupart des oeuvres des américains de Yo La Tengo est un excellent disque. Il fait bien sûr référence au disque mythique de soul music de Sly and The Fa

David Byrne - American Utopia

Autant vous le dire tout de suite, " American Utopia " n'est pas le meilleur disque de David Byrne, qui ne retrouvera sans doute jamais l'inspiration qu'il avait au début de sa carrière avec ses Talking Heads. Point de punk, de folie ici. Nous sommes en présence de la musique d'un artiste de plus de soixante ans qui entame la dernière partie de sa carrière après près de quinze ans sans nouveau disque solo. Bien sûr, Byrne n'a jamais vraiment arrêté, il a fait quelques collaborations entre temps plus ou moins réussies. On pourrait comparer avec un autre David, Bowie en l'occurrence, mais la comparaison serait un peu rude avec Byrne - de toute façon qui pouvait rivaliser avec le Thin White Duke? - ce dernier s'étant nettement moins renouvelé, faisant encore appel à son fidèle acolyte Brian Eno - mais Bowie aussi. Il n'empêche que ce " American Utopia " reste un très bon disque, même si pas vraiment un disque d'époque.  C'

Feu! Chatterton - L'oiseleur

Décidément, il est question d'oiseaux cette semaine dans les sorties musicales. Après Dominique A et " la mort d'un oiseau " - peut-être le moins bon titre de " Toute latitude "- en lien avec leur fameux courage qu'il chantait il y a plus de vingt-cinq ans déjà. Comme pour dire que l'époque n'est plus aux regrets, mais au terrible constat. " L'oiseleur ", difficile exercice du deuxième album, permet au groupe Feu! Chatterton de transformer superbement leur premier essai. Ils assoient définitivement leur style inimitable. Leur pop-rock lyrique est unique. Elle n'a toujours pas peur d'en faire trop, de chanter comme un livre, comme Eluard (" Le Départ "), Aragon (" Zone Libre ") à qui ils font ici référence. " Comme Apolllinaire, un souvenir pour récompense " chantent-ils aussi sur le sublime " Souvenir " dont la seule écoute permet de comprendre à quel niveau d'exigence Feu! Cha

Dominique A - Toute latitude

Tout le monde vous dira la même chose : si vous étiez restés sur votre faim lors de ses deux précédentes sorties (" Vers les lueurs " et " Eleor ") que vous jugiez trop lisses tant au niveau des paroles que de la musique, vous avez de bonnes chances d'être agréablement surpris par ce nouveau " Toute latitude " qui revient là où les choses avaient été laissées après le dyptique " La musique/la matière ". Son dernier bon disque diront certains fans de la première heure, reprochant à l'artiste de devenir trop "mainstream". De dyptique il est aussi question en 2018 car il y aura une suite à ce nouveau disque prévue pour l'automne prochain. Ce futur album devrait être plus dépouillé puisque Dominique A y sera seul aux commandes. En attendant, " Toute lattitude " est plus électro, plus immédiatement sombre que les deux disques précédents. On y ressent l'inspiration des Cure, de New Order - on pourrait presque dans

Chevalrex - Anti Slogan

Décidément, la pop française s'est rarement aussi bien portée. Après l'excellent disque de Barbagallo , voilà le retour de Chevalrex - un de mes disques préférés de 2016 - avec un album rempli à ras bords de mélodies rayonnantes. Plus encore que " Futurisme ", " Anti Slogan " s'avance d'emblée comme une magnifique réussite. Les trois premiers titres (" Face aux mouvements du coeur #1 ", " L'adversaire ", et " Bonjour, c'est moi ") sont dès la première écoute assez irrésistibles, nous transportant littéralement avec ce mix idéal entre paroles mélancoliques et tempo enjoué . Le chanteur, compositeur et aussi illustrateur Rémy Poncet a cherché à faire un disque plus ouvert que le précédent, avec des arrangements de cordes luxuriants : quelque chose de rarement entendu (et surtout rarement réussi) en France. Il s'est pour cela bien entourer en s'adjoignant les services de Mocke - guitariste de Holden,

Barbagallo - Danse dans les ailleurs

Julien Barbagallo est un homme occupé. Quand il ne chante pas ou joue de la batterie pour son groupe Aquaserge ou n'officie pas derrière les fûts des Australiens de Tame Impala, il prend un peu de temps pour écrire et composer pour lui-même. " Danse dans les ailleurs " est déjà son troisième album. Il a été enregistré en pleine nature, dans l'ancien studio de Nino Ferrer, autre chanteur atypique et puisant ses influences un peu partout. La musique de Barbagallo est en effet assez unique, comme si les douces mélodies de JP Nataf ou de ses Innocents (" Les mains lentes ") avait rencontré les claviers d'un Sébastien Tellier (" Je me tais ") avec parfois des accents jazzy. Comme un condensé du meilleur de la pop en langue française en quelque sorte.  Il n'a malheureusement pas beaucoup de temps pour mettre en avant son travail personnel puisqu'après une courte tournée pour promouvoir ce nouveau disque, il ira de nouveau rejoindre Kev

Superorganism - Superorganism

Sur le papier ce groupe a presque tout pour m'énerver : un collectif de jeunes gens réunis dans le même squat à Londres en provenance de divers pays et cultures façon "auberge espagnole", histoire de nous prôner les bienfaits de la mondialisation. Comme si les styles devaient forcément s'additionner, permettant à chacun d'apporter sa pierre à l'édifice sans renier ce qu'il est. Cette vision un peu naïve et utopique des relations humaines m'a toujours un peu agacé. Les particularités, les bonnes idées, ont plutôt tendance à se "lisser" du fait du nombre. C'est mathématique. Ce n'est pas ce que les gens préfèrent individuellement qui gagnent, mais ce qui plaît (un peu) au plus grand nombre. Bref, Superorganism affiche ce multiculturalisme béat jusque dans son nom.  Il faut pourtant passer ce message politique contestable pour s'attacher à l'essentiel : la musique. Et là, la formation assure niveau "service après vent

Franz Ferdinand - Paris, Zénith - le 27 février 2018

Jour 3 sans enfants. 3eme (et dernier) concert. Cette fois-ci, on vise plus grand avec maman : le Zénith de Paris. Les écossais de Franz Ferdinand, sans leur ancien guitariste Nick McCarthy mais avec deux nouveaux membres et avec surtout l'omniprésence de claviers. Idéal pour bouger encore plus. Désolé pour les anglais de The Vaccines qui étaient chargés de faire leur première partie, nous sommes arrivés trop tard. Pas trop grave si je me base sur ce que j'avais pu en entendre sur les internets. Est-ce que quelqu'un d'entre vous a pu voir le concert ? Est-ce que nous avons vraiment loupé quelque chose ? En tout cas, la bande d'Alex Kapranos a rapidement levé cette petite déception. Sans surprise, leur set est impressionnant de maîtrise, à les voir ainsi bouger, tout cela semble tellement simple. Les jeux de lumière sont aussi au diapason. Tous les principaux tubes y passent, parfaitement exécutés, " Take me out ", " The dark of the matinée ",

Montero (+ Good Morning TV) - Paris, Point Ephémère - le 26 février 2018

Deuxième jour sans enfants. Deuxième concert. Un de mes disques de 2018 pour l'instant, avec le dantesque dernier Ty Segall . J'attendais donc de pied ferme la venue des Australiens de Montero. Seront-ils aussi euphorisants sur scène que sur disque ? En attendant, nous eûmes droit aux français de Good Morning TV. On sent les bonnes influences anglo-saxonnes, de la dream-pop au morceau final proche du shoegaze, sauf que les chansons ne sont pas très accrocheuses. Le groupe est pourtant appliqué, mais on s'ennuie. Il n'y a pas de flamme. La chanteuse paraît aussi un peu terrifiée. Comme le répertoire de Montero n'est pas très étoffé, on a dû en plus leur demander de jouer plus longtemps, histoire de rallonger son calvaire (et un peu le notre). Quand la tête d'affiche du jour arrive enfin sur scène, l'ambiance devient soudainement nettement plus détendue. Le chanteur débarque affublé d'un pantalon de pyjama avec des hamburgers, d'une veste en jean