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Articles

Affichage des articles du mai, 2021

St. Vincent - Daddy's Home

  Celle-là, je crois que c'est la première fois que j'en parle. Pourtant, elle est devenue, au fil des années, une référence dans le petit milieu du rock indépendant, chassant de plus en plus sur les terres du mainstream, mais toujours avec ce côté non convenu, ces mélodies et ces sons alambiqués. Annie Clark a décidé de fêter sur ce nouvel album le retour au bercail de son père, après quelques années passées derrière les barreaux pour malversations financières. " Daddy's home ", le message est clair. Elle en profite au passage lors d'interviews pour la promotion de son disque pour égratigner le système judiciaire américain, pas afin d'innocenter son père, le sachant au contraire privilégié par rapport à une communauté afro-américaine systématiquement accusée dans de nombreuses affaires. Mais revenons à ce qui nous intéresse en premier lieu : la musique. Pourquoi maintenant et pas avant ? Parce que ça devait se faire à un moment donné, cette rencontre. Oui

Squid - Bright Green Field

  Est-ce que tous ces nouveaux groupes britanniques tels que blackmidi, Black Country, New Road ou Squid sont en train d'inventer le rock du futur ? En tout cas, c'est ce que d'aucuns disent. Pourtant, on entend la plupart du temps beaucoup les influences : le post-punk, le krautrock, le tout saupoudré d'un tantinet de jazz, de musique du monde selon le cas. Si la musique des deux premières formations suscitées m'a soit rebuté, soit laissé assez indifférent, celle des Londoniens de Squid me paraît la plus intéressante, car en même temps plus accessible - toute proportion gardée - et plus subtile. Ce " Bright Green Field " promet assurément de longues heures d'écoute. A l'image des plus de huit minutes particulièrement oppressantes du titre " Narrator " qui finissent de nous achever par KO. La construction des chansons n'évoquent rien d'habituel : pas de couplet, pas de refrain, une liberté de structure propre au jazz, une rythmiq

Katel - Mutants Merveilles

Retour à la chanson d'ici, qui, décidément, reste en pleine forme, malgré le contexte morose. Après les beaux disques de Chevalrex, Feu! Chatterton, François and the Atlas Mountains, La Femme ou Françoiz Breut, voici celui de Katel. La chanteuse est une habituée de l'ombre, souvent à la réalisation ou aux arrangements derrière d'autres artistes (Maissiat, Robi). Elle a créé son propre label, FRACA !!! avec Robi et Émilie Marsh, histoire d'aider quelques jeunes pousses (Angèle Osinski) à éclore ou des valeurs plus sûres (Superbravo, nouvelle formation d'Armelle Pioline) à continuer d'exister, essentiellement féminines. Le but est comme souvent d'être plus fortes à plusieurs.  " Mutants merveilles " est une nouvelle preuve de ses multiples talents : talent de composition évidemment mais aussi talent pour bien s'entourer (Bonbon Vodou, Julie Gasnier, Lucie Antunes), talent pour mélanger les styles, les ambiances et former malgré tout un ensemble t

E.R. Jurken - I Stand Corrected

Attention, chef d'œuvre ! Bon, ok, je le dis trop souvent ? Ça n'a plus de valeur? Sauf que là, quand même, quel disque ! Un truc sorti de nulle part sur Country Thyme , un tout nouveau label de la maison Drag City (Jim O'Rourke, Joanna Newsom, Pavement, Ty Segall, Stereolab, Silver Jews, etc), créé exprès pour l'occasion, histoire de faire un bel écrin pour cette si délicate chose. E.R. Jurken ? Qu'est-ce que c'est que ce nom ? Le gars ne fait déjà rien pour qu'on se rappelle de lui ! Mais quelle voix ! Dès les premiers titres, on est subjugué. Les chansons toutes courtes s'enchaînent, toutes pareilles, toutes différentes. Quelques instruments qui ne semblent être là que pour en mettre en valeur ces belles vocalises, ces splendides mélodies.  Que sait-on de son auteur ? Pas grand chose. Très peu d'informations sont disponibles sur le net. Nous voilà revenus des années en arrière quand nous découvrions un artiste sans rien en savoir, juste sa musi

Cory Hanson - Pale Horse Rider

Vous ne connaissez pas Cory Hanson ? C'est le chanteur du groupe de rock psychédélique Wand. Toujours pas ? C'est un ami de Ty Segall. C'est mieux ? Comme son pote, Hanson semble avoir ingurgité 60 ans d'histoire du rock, à l'aise, il y pioche au fil des disques avec son groupe ou en solo, ce que bon lui semble. Sur ce " Pale Horse Rider ", on y entend un Thom Yorke qui se serait mis à la folk musique orchestrale et sensible. Bien sûr, il reste de ci de là quelques guitares électriques, un peu planantes, pas éloignées du Pink Floyd des années 70, comme sur le titre " Another Song From The Center " où Hanson joue même au guitar hero. Si ces influences sont sérieuses, le chanteur ne semble pas l'être totalement. Il suffit pour cela de voir les clips ou les photos de lui disponibles sur la toile. Que signifie ce visage rose bonbon ?  Un tel bagage musical doublé d'une telle maîtrise technique, quand c'est exécuté avec cette apparente no