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Articles

Affichage des articles du avril, 2016

Kevin Morby - Singing Saw

Kevin Morby est l'ancien bassiste de Woods. Le nouvel album de Woods est mon chouchou du moment, celui que je réécoute sans jamais me lasser (encore). Alors, Morby, ça devrait forcément coller. Mais, bizarrement, pas tout de suite. La musique semble trop évidente, la formule vieille de 50 ans. L'influence principale, on la connaît, c'est celle de tous les folkeux de la terre : Bob Dylan. En plus, le timbre de voix est proche. Comme la musique du Zim me lasse souvent assez vite, celle de Morby ne m'accroche d'abord pas des masses. L'écoute est polie. Et puis, je me méfie de la rumeur populaire qui en fait déjà un des grands disques de 2016. Il y a pourtant dans ces chansons, quelque chose, de subtils arrangements qui viennent par petites touches marquer la différence. Le gars a une certaine classe, la simplicité de ne pas en rajouter. Il trace sa route, ne part pas dans tous les sens, en brodant, pour chaque morceau, autour d'un même canevas sonore.  E

PJ Harvey - The Hope Six Demolition Projet

Un nouveau disque de PJ Harvey est forcément un événement. Partant de ce postulat immuable et rassurant, je ne pouvais évidement pas faire comme s'il n'existait pas. L'anglaise reste une des rares valeurs sûres du rock féminin, réussissant à chaque nouvelle sortie à proposer quelque chose de neuf, à se renouveler. Ici, la chanteuse a parcouru le monde, côtoyé la misère et la guerre pour y puiser l'inspiration. L'enregistrement du disque a aussi été ouvert au public. PJ Harvey a voulu un disque en mouvement, généreux, en y faisant rentrer un maximum d'expériences et de bruits extérieurs. Comme si, l'âge aidant, elle semblait de plus en plus intéressée par le monde qui l'entoure. Les débuts rêches et introspectifs sont désormais loin. On pourra le regretter, car sa musique a perdu en originalité et puissance, ce qu'elle a gagné en assurance et lisibilité. Si les premiers titres lancés sur la toile en avant-première auguraient le meilleur, l'ens

Woods - City Sun Eater In The River Of Light

Ça devait finir par arriver : les américains de Woods ont sorti leur grande oeuvre. A force de tutoyer l'excellence au fil d'albums produits au rythme presque métronomique d'un par an, ce nouveau disque marque un nouveau pas en avant. Leur musique n'a jamais été si limpide et soignée. Les influences s'élargissent davantage. On se demande jusqu'où ils iront la prochaine fois, quelle inspiration ils ajouteront de manière si naturelle dans leur savante mixture sonore. Cette fois, on y entend des bribes de jazz éthiopien que le chanteur et leader, Jeremy Earl, dit avoir beaucoup écouté dernièrement. La voix se fait encore plus douce qu'à l'accoutumée. Bref, c'est un délice pour les oreilles. Les chansons loin d'être linéaires, se paient même le luxe d'évoluer constamment, comme si le groupe improvisait devant nous, alors qu'on devine que tout cela a été mûrement réfléchi.  Bref, plus qu'un coup de coeur, c'est une véritable révé

The Goon Sax - Up To Anything

Même si je n'avais pas su le lien de parenté entre le leader de ce groupe et Robert Forster, l'un des deux songwriters magiques de feu les Go-Betweens, je crois que j'aurais pu le deviner. Pour la ressemblance physique d'abord, ce côté dandy timide, cette classe non revendiquée, naturelle. Pour la musique aussi. Mine de rien, on n'entend plus beaucoup aujourd'hui ce type de pop simple et fragile, avec des textes très personnels au charme adolescent; un son volontairement amateur mais bien fichu malgré tout. Du Daniel Johnston en plus ouvragé en quelque sorte. J'aurais d'abord penser aux premiers disques des regrettés Little Rabbits. Ceux qui avaient repris " Karen ", chanson de Go-Betweens encore adolescents (tiens, tiens). Le lien aurait été vite fait. Ils sont trois et chantent chacun à leur tour, on les imagine s'échanger aussi les instruments. Ils sont à cette époque où l'on se persuade que les amis, c'est pour la vie, qu'