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Articles

Affichage des articles du juin, 2012

Sonic Youth - Teen Age Riot (1988)

Quand j'ai appris l'année dernière la séparation de Thurston Moore et de Kim Gordon, l'un des plus mythiques couples de l'histoire du rock, j'ai été un peu attristé. Pas parce que j'attendais encore monts et merveilles des jeunesses soniques, non, seulement parce qu'au fil des années et de leurs nombreux albums, ils faisaient, comme qui dirait, partie des meubles. Leurs disques constituaient des étalons sur lesquels mesurer le talent des nouveaux venus de la scène rock. Et force est de constater que même dernièrement, Sonic Youth avait gardé toute sa verve et sa raison d'être (" The Eternal ", " Rather Ripped " ou " Sonic Nurse " tiennent largement la comparaison avec la jeune garde). Même si, à l'heure qu'il est, on ne parle pas encore d'arrêt définitif de la formation (une tournée est prévue pour la fin de l'année), le couple montre qu'il y a déjà une vie après. Ils sortiront ensemble un mini-album c

DIIV - Oshin

Il existe un label indépendant qui est en train de devenir une référence, car il commence à disposer dans son catalogue d'un nombre de groupes intéressants à la pelle : Beach Fossils , Wild Nothing ou Craft Spells . Capture Tracks est bien sûr basé à Brooklyn et on peut dire que les formations sorties de chez eux ont un son immédiatement reconnaissable : des guitares carillonnantes à forte dose de réverb' qui ont pour origine celles de Galaxie 500, des mélodies flower-pop influencées par le premier Stone Roses et parfois quelques touches de claviers fortement inspirés par ceux de New Order.  DIIV, renommé ainsi car Dive était déjà pris par un obscur groupe belge, est bien dans cette lignée avec encore plus de guitares que de coutume et moins de voix. Le groupe est d'ailleurs une excroissance des charmants Beach Fossils puis qu'on y retrouve à sa tête un de ses membres, Zachary Cole Smith. "Oshin" est une fois de plus un disque de bonne facture qui ne

"Tomber les filles avec Duran Duran" de Rob Sheffield

A la lecture de ce livre de Rob Sheffield, il paraît difficile d'éviter la comparaison avec le fameux "Haute Fidélité " de Nick Hornby, à la différence près que l'Américain est moins accro aux tops en tout genre. Pas de classement des petites amies ici, juste une juxtaposition d'anecdotes en relation avec l'adolescence de l'écrivain marquée par la musique pop (au sens large du terme) des eighties. Et au final, je dois admettre me sentir plus proche de la culture britannique de Hornby, sans doute parce que la Manche est plus étroite que l'Atlantique, même si Sheffield a des origines irlandaises. Les goûts assez éclectiques et surtout très "grand public" de ce dernier m'éloignent de son pourtant indéniable amour de la pop. C'est d'ailleurs quelque chose qui m'a toujours surpris chez certains "malades" de musique, leur côté très ouvert. Pour moi, une passion, ça implique forcément une sélection drastique, des prises

Nancy Sinatra - These Boots Are Made For Walkin' (1966)

C'est le blogueur Benoît qui m'a remis cette chanson en tête. " These Boots Are Made For Walking " est devenu aujourd'hui un classique indémodable, une de ses chansons ayant déjà connu une multitude de reprises souvent horripilantes (de Jessica Simpson à Megadeth !) et étant désormais connu par les plus jeunes comme associée à des spots TV. Son auteur est le crooner à moustache, Lee Hazlewood, sorte de pendant variété easy-listening, d'un Johnny Cash ou d'un Leonard Cohen. En 1966, il avait écrit ce titre pour son répertoire personnel. Mais une dénommée Nancy Sinatra, fille de, le supplia de la lui prêter pour le succès que l'on sait. Sa jolie frimousse, son nom célèbre et ses tenues légères (la mini-jupe et les fameuses bottes) en plus des qualités évidentes de la mélodie participeront à la postérité de l'oeuvre. " These Boots Are Made For Walking ", comme la chanteuse qui y sera sans doute éternellement associée, est une des chans

Alligator Indian - Spring I'm In

Depuis quelques temps déjà, depuis ma chronique de The Notes  l'année dernière en fait, le petit label  Bleeding Gold Records  m'envoie fréquemment de ses nouvelles (profitez-en aussi, c'est souvent gratuit !). Et je dois avouer que je prends malheureusement rarement le temps d'écouter leurs admirables découvertes. A tort, évidemment. La preuve avec Alligator Indian, un nouveau duo en droite provenance de Brooklyn, le saint des saints. Voilà, quand l'actualité musicale se fait soudainement plus calme et moins enthousiasmante (cet album est sorti le 23 avril dernier), je reviens aux fondamentaux. Mais n'allez pas croire que je considère ce " Spring I'm In " inférieur aux disques chroniqués d'habitude ici. En effet, la musique de Alligator Indian a, comme qui dirait, du corps, de la consistance (Comment résister au très Field Mice " Ectocooler " par exemple ?). On pense encore aux Cocteau Twins dont l'influence ne cesse décidémen

The Monochrome Set - Eine Symphonie Des Grauens (1979)

Le Monochrome Set ou télevision en noir et blanc en français est l'élément nécessaire et suffisant pour revoir " Nosferatu ", une des pièces maîtresse de l'oeuvre de Murnau, dont " Eine Symphonie Des Grauens " n'est autre que le sous-titre. Ce groupe anglais est l'exemple parfait de "beautiful losers" dont l'histoire de la pop regorge. Leur musique n'a jamais été en phase avec son époque. Trop excentrique pour être assimilée au mouvement post-punk. Trop intellectuelle pour rafler la mise au moment de l'explosion de la new wave. La formation emmenée par Bid, de son vrai nom Ganesh Seshadri, authentique prince indien, a toujours fait fi des étiquettes. Elle n'en a pour autant pas moins inspirée de nombreux groupes, des Smiths (Morrissey avoue être un admirateur de la première heure) en passant par le meilleur de la brit pop. En fait, partout où la pop se montre élégante et érudite. Cette année, ils sont de retour aux affair

The Tallest Man On Earth - There's No Leaving Now

La musique de Kristian Matsson m'a jusqu'à présent plutôt rebuté. Il faut dire que le jeune homme ne partait pas avec un à-priori favorable. Il est suédois - oui, je sais, je fais une fixette anti-nordique, mais franchement je ne suis que rarement emballé par la musique en provenance du pays de Abba. En plus, son domaine est la folk music et les lecteurs habitués à ce blog sauront que ce genre a plutôt tendance à m'ennuyer qu'autre chose. La voix de Matsson n'est aussi pas sans rappeler celle de l'auguste Robert Zimmerman. Et là, encore... Bon, je sais, tant qu'à copier, autant s'attaquer directement aux maîtres. Mais, - désolé pour les adorateurs de l'idole - la voix nasillarde de Dylan n'est pas la plus émouvante qui soit. Enfin, le pseudo choisi par le suédois est particulièrement audacieux, voire prétentieux. Bref, beaucoup pour un seul homme et donc je ne m'y étais jamais vraiment attardé. A tort peut-être, car l'écoute rapide des

Top albums 2004

2004, une des plus belles années musicales de la décennie passée. Tout d'abord pour nous avoir fait découvrir un groupe majeur de notre époque : Arcade Fire. Pour ce premier disque, " Funeral ", déjà en forme d'accomplissement artistique et puis aussi pour leurs prestations scéniques dantesques et inoubliables. Les Anglais, loin d'être en reste du Canada, fournissent d'un côté, l'incroyable machine à tubes, Franz Ferdinand , de l'autre, Flotation Toy Warning , un petit groupe, qui, avec deux fois rien, réussit un disque essentiel, d'une beauté subjugante. Il y a aussi Dogs Die in Hot Cars qui revisitent intelligemment la pop fraîche et enjouée des années 80, celle des Housemartins ou des Pale Fountains. En France, c'est la fête des songwriters supérieurs, JP Nataf, l'ex-leader des Innocents revient avec un album pop aux mélodies de velours; Daniel Darc, le rescapé des eighties, avec un " Crève Coeur " simple et bouleversant, Mu

The Hives - A Little More For A Little You (2004)

The Hives, comme la plupart des groupes suédois est de ceux qu'on n'écoute qu'avec parcimonie (Abba, The Cardigans, I'm From Barcelona, etc). Pourtant, ceux-là n'ont pas grand chose à voir avec une formation habituée du concours de l'Eurovision. Non, sous couvert de sapes élégantes et distinguées, ce quintet gentiment déjanté ne fait pas vraiment dans la dentelle et a pour habitude de balancer un bon gros rock qui dépote, tous riffs dehors. Leur dernier disque en date, " Lex Hives " qui vient tout juste de sortir,  ne dérogera pas à la règle et devrait combler les amateurs du genre. On pourrait donc passer son chemin sans demander son reste, mais il y a toujours eu chez eux quelques titres plus marquants que les autres. " A Little More For A Little You " sous haute influence du Supergrass de " I Should Coco " en fait indéniablement partie. C'est d'ailleurs dès ce " Tyrannosaurus Hives " (inspiré évidemment par T

Jherek Bischoff - Composed

Depuis que je suis tombé par hasard sur " Entanglements " de Parenthetical Girls en 2008, je voue une certaine admiration pour cet obscur groupe de rock indépendant américain. Le premier disque solo d'un de leurs membres, Jherek Bischoff, ne vient qu'ajouter une nouvelle pierre à ce passionnant édifice. Le gaillard y a invité pléthore d'amis et non des moindres, David Byrne quand même, Caetano Veloso, le célèbre chanteur brésilien, des musiciens de Deerhoof ou de Wilco, etc. On retrouve bien sûr son pote et chanteur de Parenthetical Girls, le très efféminé Zac Pennington sur l'excellent single " Young and Lonely ". Ce dernier partage d'ailleurs sur ce titre, le chant avec Soko, cette jeune actrice française, passée derrière le micro et qui ne cesse depuis quelques temps de faire parler d'elle. " Composed " est un brillant manifeste de pop orchestrée, proche du classique, rappelant en cela la Divine Comedy de Neil Hannon