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Articles

Affichage des articles du mars, 2019

Edwyn Collins - Badbea

Badbea est une petite commune, perdue dans les Highlands, sorte de village du bout du monde, coupé de tout. C'est là d'où vient le grand-père d'Edwyn Collins, l'éternel interprète de " A Girl Like You ", mais surtout membre fondateur de Orange Juice, groupe précurseur, ayant inspiré bon nombre de formations de pop indépendante anglo-saxonne (Primal Scream, Belle & Sebastian ou Franz Ferdinand pour ne citer que les formations écossaises). C'est là où Collins s'est réfugié après avoir subi une grave attaque en 2005, le laissant pour quasi mort et à demi paralysé. C'est le rock et le studio qu'il s'est bâti, à Helmsdale, tout près de Badbea qu'il l'a sauvé, dit-il, le ramenant progressivement à la "vie". Le chanteur ne se cache plus du tout et s'affiche tel un vieillard impotent sur la pochette de son dernier disque. Si ce " Badbea " ne révolutionnera pas la musique, ni même la carrière d'Edwyn Col

Andrew Bird - My Finest Work Yet

On en a connu d'autres, d'anciens musiciens de studio, artistes de l'ombre, qui sont passés ainsi à la lumière. Parce qu'au final, ils ne se sentaient pas moins bons que ceux habitués d'apparaître en lettres capitales sur les pochettes de disques. Andrew Bird fait du violon depuis le plus jeune âge, ses qualités de musicien lui ont valu d'être beaucoup demandé par ses pairs. Il s'est ensuite découvert un vrai talent de compositeur et de chanteur. De plus, il porte bien son nom, étant connu pour siffler (presque) aussi bien qu'un oiseau. Son nouvel album, " My finest work yet " annonce la couleur : voilà donc, de son propre aveu, son oeuvre la plus aboutie, après plus de vingt ans de carrière sous son propre nom. On retrouve son style habituel, cette pop-folk lumineuse, divinement arrangée avec bien sûr violons et sifflements. Il arrivait qu'on s'ennuie un peu à l'écoute d'un disque d'Andrew Bird au-delà de titres enjoués

Stephen Malkmus - Groove Denied

Pavement est incontestablement le groupe de rock indépendant le plus emblématique des années 90 avec cinq albums impeccables au compteur - c'est bien simple, mon préféré change régulièrement. La carrière solo de leur leader Stephen Malkmus, entamée à l'orée du vingt-et-unième siècle, vivotait pourtant jusque là, reprenant plus ou moins les mêmes ingrédients, la surprise en moins. Ce style n'est aussi plus à la mode qu'il y a vingt ans et il paraît compliqué de faire adhérer de nouveaux fans au projet, quand les anciens démissionnent progressivement. Bref, le chanteur a donc eu l'idée de changer de cap, histoire de casser une certaine forme de routine, paradoxal quand on sait que Pavement était justement considéré comme des empêcheurs experts de tourner en rond. Voilà donc qu'avec ce " Groove Denied ", Malkmus se remet en danger, ne délaissant pas complètement son sens inné des mélodies tordues, mais en y intégrant pour la première fois de gros sons

Nick Waterhouse - Nick Waterhouse

Nick Waterhouse est un chanteur dont la carrière m'avait jusqu'à présent laissé plutôt indifférent. Il faut dire qu'il pratique un style musical mélangeant le rythm'n'blues, le jazz ou la soul des années 50-60, pas vraiment mon genre de prédilection. Pourtant, derrière son look rétro et un poil ringard - raccord avec la musique, même si sa coiffure soignée et les petites lunettes font plus penser à Buddy Holly - se cache un sacré songwriter et arrangeur. Les plus que recommandables Allah-Las avaient fait appel à lui pour produire leur premier album. Il a aussi évolué avec Ty Segall, White Fence ou les regrettés The Strange Boys  - bref, que du bon. Quand on veut du vieux qui fait classe, son nom est régulièrement cité. Ce quatrième disque sans nom ne déroge pas à la règle et reste en terrain connu mais il était temps de parler un peu de ce bonhomme qui outre un nom pas banal - à priori, ce n'est même pas un pseudo -, a un son et une voix bien à lui, ce qu

Snapped Ankles - Stunning Luxury

Les anglais de Snapped Ankles sont de retour avec toujours leur discours sur le retour à l'état de nature, d'où leur étrange déguisement de monstres plantes, en référence au dessin animé Jayce et les conquérants de la lumière ? Ils seraient pourtant devenus des agents infiltrés pour empêcher des promoteurs immobiliers - d'où la nouveauté de la cravate - de détruire la nature en promettant aux futurs acquéreurs un luxe étourdissant (" Stunning Luxury "). Même lorsque le "système" semble avoir gagné - fini de jouer avec les arbres, comme sur leur premier disque " Come Play The Trees " - on peut toujours essayer de le détruire de l'intérieur. Le post punk est un mouvement qui est régulièrement associé à la critique de la société de consommation. Les Snapped Ankles ne seraient donc que les descendants d'une longue filiation.  Car le style musical ne change pas non plus, sorte de mariage entre Gang of Four, Can ou The Fall, avec une p