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BC Camplight - A Sober Conservation

BC Camplight, alias l’américain Brian Christinzio qui vit depuis plusieurs années en Angleterre, à Manchester, est devenu en quelques albums un des meilleurs songwriters pop de sa génération. On pourrait comparer sa musique à celle de Neil Hannon ou de Damon Gough. The Divine Comedy pour les années 90, Badly Drawn Boy pour les années 2000. BC Camplight pour la suite. Avec " A Sober Conversation ", Christinzio frappe juste une fois de plus avec ce qu’il faut de mélodies à tiroirs, qui vous filent subrepticement entre les doigts quand on pense être capable de les retenir. Cet album, comme son nom l’indique, marque une volonté vers plus de sobriété. Dans sa vie surtout, car la musique est toujours brillamment orchestrée, avec toujours ce penchant pour un kitsch assumé. Le chanteur a été abusé durant son enfance lors d’une colonie de vacances. Ce "Camplight" dans son pseudo est-elle en rapport avec cette terrible expérience ? S’en est suivie une thérapie par la musique ...
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Little Simz - Lotus

Non, ce n’est pas pour faire jeune, d’ailleurs, je ne sais même pas si les jeunes écoutent Little Simz. Et je m’en fous, même si au fond de moi, j’aimerais bien. Ça voudrait dire qu’ à la fois la musique à papa n’est pas que synonyme de musique pour vieux darons et aussi que les jeunes ont plutôt bons goûts. Simbi Ajikawo, de son vrai nom, est en train de se bâtir une carrière exemplaire. " Lotus " est déjà son sixième album alors qu’elle n’a que 31 ans. J’avoue être plutôt allergique au rap mais il y a des exceptions et Little Simz en fait évidemment partie, sinon, je ne serai pas là à écrire sur son nouvel album, après avoir déjà parlé de l’excellent " Sometimes I Might Be Introvert ". Pourtant, cela s’annonçait mal. La rappeuse s’est brouillée avec Inflo pour une histoire de gros sous, son producteur depuis trois disques. L’homme est particulièrement influent et connu pour être un metteur en son très recherché. On le retrouve aussi derrière l’entité Sault . Mais ...

The Bug Club - Very Human Features

Un groupe indie que je ne connais pas et qui est encensé dans Télérama, çe ne me dit rien qui vaille. Les goûts musicaux de Télérama m'ont toujours paru un peu datés, trop sages, incapables d'anticiper quoi que soit : soit mainstream pour rester raccrochés à l'air du temps, soit à l'inverse portant aux nues des styles désuets et au final sans danger. Alors quand j'ai vu qu'ils parlaient d'un duo gallois adepte d'une pop lo-fi qui pourrait à la base me plaire, je ne me suis pas jeté dessus.  Et puis, " Very Human Features ", leur déjà quatrième album, est sorti et je me suis quand même décidé à y jeter une oreille. Dès que j'ai entendu la voix de Wilmett, j'ai senti qu'ils étaient dans le vrai. J'ai reconnu Hefner, The Wave Pictures et tout cette pop anglaise sale, mélodique, faite avec deux fois rien, mais dégageant une énergie et fraîcheur si naturelles qu'elle vous emporte malgré tout. C'est bien simple, tout le weeken...

Lifeguard - Ripped and Torn

Papa et maman Lowenstein peuvent être fiers de leurs rejetons. Penelope est à la tête du trio de jeunes filles Horsegirl dont l’ excellent nouvel album concourt déjà pour le titre de meilleur disque de l’année 2025. Isaac fait lui partie de Lifeguard, pendant masculin de la formation de sa sœur. Ils ont en effet de nombreux points communs : ils sont trois, ont été biberonnés au Sonic Youth et viennent de sortir leur deuxième album avec " Ripped and Torn ". Isaac et le bassiste Asher Case ont d'ailleurs commencé au sein de ... Horsegirl qui, du coup, portait moins bien son nom. Si Horsegirl semble déjà avoir gagné une certaine maturité sonore avec l’aide de la fabuleuse Cate Le Bon à la production, Lifeguard est resté plus brouillon, plus expérimental aussi, faisant jaillir par moment quelques brulots mélodiques de leur magma bruitiste, comme sur " It will get worse ". Les trois jeunes gens - Isaac est à la batterie - seront au Supersonic ce soir même. Amis pari...

Pulp - More

Je ne vais pas vous mentir : un nouvel album de Pulp ? J’avais peur du résultat. Le groupe de Jarvis Cocker fait partie des groupes préférés de ma fin d’adolescence. La période définitive, qui scelle notre passage à l’âge adulte,  sur laquelle on s’est construit. On n’aime donc pas qu’elle soit remise en question. Il vaut mieux qu’elle reste là, sur son piédestal, tel un souvenir figé dans le temps et le marbre. Et tant pis, si parfois on enjolive, de pleine mauvaise foi. " More ", pas sûr qu’on en voulait. Il y a eu l’exemple de Suede, autre groupe adoré de cette même période qui depuis plusieurs années sort des disques au mieux dispensables au pire gênants. Il y a eu surtout les disques solos de Jarvis Cocker, cette idole de jeunesse, qui, sans être mauvais, n’apportaient aucune valeur notable à sa carrière qu’on sentait déjà écrite au passé. Et puis, il y eut cette annonce improbable de reformation associée à celle d’un nouveau disque. En parallèle, Stereolab faisait de mê...

LCD Soundsystem, Fcukers, Beach House, Clara Luciani - Festival We Love Green - 8 juin 2025

On continue notre rattrapage de concerts en 2025 avec cette fois-ci un festival : We Love Green. Le gros avantage, c'est que c'est assez proche de chez nous. On embarque Lulu une fois de plus avec nous, même si je dois dire que c'est plutôt elle qui nous embarque cette fois, car l'affiche nous faisait un peu hésiter. LCD Soundsystem, c'est excellent mais on les a déjà vus l'an passé à Rock en Seine. Beach House, c'est bien, mais ce n'est pas vraiment la musique idéale pour les festivals. Le dernier album de Clara Luciani ressemble quand même fortement à de la soupe commerciale. Pour Lulu, pas de doute, elle veut voire Beach House, un de ses groupes préférés du moment. On arrive pas très tôt, après 18h, mais avant les artistes qui nous intéressent réellement, histoire de prendre la température du lieu. L'entrée est en face du château de Vincennes, mais il faut marcher près d'une demie-heure pour rentrer réellement sur le site. On a de la chance, c...

The Flaming Lips - Le Trianon, Paris - samedi 31 mai 2025

  Samedi 31 mai 2025. Une date que j'avais noté depuis de nombreux mois sur mon calendrier. Les Flaming Lips venaient en France, à Paris, pour jouer en intégralité un de leurs chefs d'oeuvre - pas le meilleur, " The Soft Bulletin " restera à jamais pour moi le premier - " Yoshimi Battles The Pink Robots ". Et puis, il a fallu que des footballeurs parisiens, autrefois ridicules avec leurs millions et leur "stars" en toc, viennent troubler l'agenda. Il faut dire qu'ils seraient devenus presque humbles, combattants, attachants. Leur football offensif, le parcours émouvant de leur entraîneur espagnol : bref, il y avait tout pour écrire une belle histoire et oublier que c'est toujours avec l'argent du Qatar. Cruel dilemne, non ? Non, pas avec la bande à Wayne Coyne, le meilleur groupe de scène du monde. On arrive pourtant en retard. On n'a pas idée de commencer un concert pile à l'heure indiquée sur le billet ! On rate juste le p...