Samedi 31 mai 2025. Une date que j'avais noté depuis de nombreux mois sur mon calendrier. Les Flaming Lips venaient en France, à Paris, pour jouer en intégralité un de leurs chefs d'oeuvre - pas le meilleur, "The Soft Bulletin" restera à jamais pour moi le premier - "Yoshimi Battles The Pink Robots". Et puis, il a fallu que des footballeurs parisiens, autrefois ridicules avec leurs millions et leur "stars" en toc, viennent troubler l'agenda. Il faut dire qu'ils seraient devenus presque humbles, combattants, attachants. Leur football offensif, le parcours émouvant de leur entraîneur espagnol : bref, il y avait tout pour écrire une belle histoire et oublier que c'est toujours avec l'argent du Qatar. Cruel dilemne, non ? Non, pas avec la bande à Wayne Coyne, le meilleur groupe de scène du monde. On arrive pourtant en retard. On n'a pas idée de commencer un concert pile à l'heure indiquée sur le billet ! On rate juste le premier morceau "Fight Test", mais tout de suite, dès l'entrée dans la salle du Trianon, on sait pourquoi on est là et on sait que pour rien au monde on va regretter. Pendant deux heures séparées par vingt minutes d'entracte, c'est un déluge de couleurs, d'émotions, de confettis, de ballons, de déguisements. Notre Lulu est venue pour la première fois avec nous - il faut dire qu'on lui a bien vendu le truc. Dès les premiers instants, j'ai vu des étincelles dans ses yeux. Il peut se passer n'importe quoi, au dehors, le PSG peut bien gagner par le plus gros score possible, ça ne vaudra jamais ça. Je dis ça, je ne suis pas supporter de Paris. Mais quand même, cette musique me procure bien plus.
Dire que c'est le concert de l'année, ça serait un euphémisme, ceux-là sont hors concours. Un concert des Flaming Lips, c'est une expérience de vie, ça ne se raconte pas. Je me rappelle d'un tee-shirt du groupe qui disait "I experienced The Flaming Lips in concert and it made me a better human being". C'est tout à fait ça, et tant pis si vous ne partagez pas mon enthousiasme. Et quand on finit par rentrer dans nos pénates - on aurait pourtant bien repris deux autres heures de ce calibre -, entourés par les manifestations de joie, on se dit égoïstement que les gens s'extasient vraiment pour rien. Onze joueurs en short qui courent derrière un ballon, franchement... Alors que des robots géants roses gonflables, des yeux sur pattes, un soleil qui rigole, un costume de wonderwoman, une reprise bouleversante du "True Love Will Find You In The End" de Daniel Johnston et j'en passe et des meilleurs. "You and me are never meant to be part of the future. All we have is now. All we've ever had is now". Et tout ce qu'on avait ce soir-là, c'était les Flaming Lips et on ne pouvait pas rêver mieux. Inoubliable.
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