Accéder au contenu principal

Andrew Bird - My Finest Work Yet

On en a connu d'autres, d'anciens musiciens de studio, artistes de l'ombre, qui sont passés ainsi à la lumière. Parce qu'au final, ils ne se sentaient pas moins bons que ceux habitués d'apparaître en lettres capitales sur les pochettes de disques. Andrew Bird fait du violon depuis le plus jeune âge, ses qualités de musicien lui ont valu d'être beaucoup demandé par ses pairs. Il s'est ensuite découvert un vrai talent de compositeur et de chanteur. De plus, il porte bien son nom, étant connu pour siffler (presque) aussi bien qu'un oiseau. Son nouvel album, "My finest work yet" annonce la couleur : voilà donc, de son propre aveu, son oeuvre la plus aboutie, après plus de vingt ans de carrière sous son propre nom. On retrouve son style habituel, cette pop-folk lumineuse, divinement arrangée avec bien sûr violons et sifflements. Il arrivait qu'on s'ennuie un peu à l'écoute d'un disque d'Andrew Bird au-delà de titres enjoués et enjôleurs, il y avait parfois des morceaux plus anodins. Cette fois-ci, on est tenu en haleine, tout du long. De l'excellent single "Sisyphus", en référence à Sisyphe - héros de la mythologie grecque condamné pour avoir voulu défier les dieux - à la belle ballade countrysante "Bellevue Bridge Club" en passant l'euphorisant "Fallorun", difficile de trouver un temps faible. L'homme, en plus de son titre malin, montre son humour décalé avec cette pochette qui le voit dans la peau du célèbre révolutionnaire Marat, assassiné dans sa baignoire par une noble conservatrice. 
A moins qu'il ne faille réellement prendre tout ça au premier degré : "My Finest Work Yet" serait une sorte de baroud d'honneur final avant extinction des feux ? Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire : lui faire enfin le triomphe que sa musique mérite pour qu'il n'en fasse rien.  

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...

Mark Pritchard & Thom Yorke - Tall Tales

Oui, je sais, je ne suis pas très productif ces derniers temps... Une nouvelle fois, plus le temps, plus l’envie. J’avoue même écouter moins de musique. Heureusement, il y a quelques nouveautés qui me donnent toujours envie d’y revenir. Les productions de Thom Yorke quelqu’elles soient - Radiohead évidemment dont on annonce une sortie d'ici fin de l'année, en solo ou avec The Smile - en font partie. Le voici en duo avec Mark Pritchard, musicien australien de cinquante ans dont j’admets ne rien connaître. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, encore que, pas si éloignée de celle de Kraftwerk. Les deux avaient déjà travaillé ensemble, notamment, sur " Beautiful People " extrait de l’album " Under the sun " de l’australien paru en 2016. Cette nouvelle collaboration permet au chanteur de Radiohead de signer son premier diqque sur un label qu’il vénère depuis longtemps, Warp (Aphex Twin, Boards of Canada, Autechre, etc).  Et je dois dire q...

Luke Haines & Peter Buck - Going Down To The River... To Blow My Mind

" It’s the end of the world as we know it and i feel fine " nous chantait déjà REM en 1987. Les années passent et ce sentiment s'élargit. Devant une actualité toujours déprimante, nous sommes de plus en plus nombreux à préférer l'indifférence, pour nous protéger, rester "en vie". C’est sur ce constat défaitiste et aussi sur une même accointance pour les guitares tranchantes que Peter Buck et Luke Haines ont décidé d’écrire des disques à 4 mains. Pour ceux qui ne savent pas qui sont ces deux individus, le premier n’est rien d’autre que l’ancien guitariste de REM, le second est l’ancien chanteur de The Auteurs. Tous deux sont responsables d’une palanquée de mes classiques personnels. " Going down to the river... to blow my mind " est déjà leur troisième album commun. J’avais quelque peu fait l’impasse sur les deux premiers, à tort. En tout cas, ce nouveau présente une liste de titres impeccables dans la droite lignée des premiers disques de The Auteu...