On en a connu d'autres, d'anciens musiciens de studio, artistes de l'ombre, qui sont passés ainsi à la lumière. Parce qu'au final, ils ne se sentaient pas moins bons que ceux habitués d'apparaître en lettres capitales sur les pochettes de disques. Andrew Bird fait du violon depuis le plus jeune âge, ses qualités de musicien lui ont valu d'être beaucoup demandé par ses pairs. Il s'est ensuite découvert un vrai talent de compositeur et de chanteur. De plus, il porte bien son nom, étant connu pour siffler (presque) aussi bien qu'un oiseau. Son nouvel album, "My finest work yet" annonce la couleur : voilà donc, de son propre aveu, son oeuvre la plus aboutie, après plus de vingt ans de carrière sous son propre nom. On retrouve son style habituel, cette pop-folk lumineuse, divinement arrangée avec bien sûr violons et sifflements. Il arrivait qu'on s'ennuie un peu à l'écoute d'un disque d'Andrew Bird au-delà de titres enjoués et enjôleurs, il y avait parfois des morceaux plus anodins. Cette fois-ci, on est tenu en haleine, tout du long. De l'excellent single "Sisyphus", en référence à Sisyphe - héros de la mythologie grecque condamné pour avoir voulu défier les dieux - à la belle ballade countrysante "Bellevue Bridge Club" en passant l'euphorisant "Fallorun", difficile de trouver un temps faible. L'homme, en plus de son titre malin, montre son humour décalé avec cette pochette qui le voit dans la peau du célèbre révolutionnaire Marat, assassiné dans sa baignoire par une noble conservatrice.
A moins qu'il ne faille réellement prendre tout ça au premier degré : "My Finest Work Yet" serait une sorte de baroud d'honneur final avant extinction des feux ? Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire : lui faire enfin le triomphe que sa musique mérite pour qu'il n'en fasse rien.
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