"It’s the end of the world as we know it and i feel fine" nous chantait déjà REM en 1987. Les années passent et ce sentiment s'élargit. Devant une actualité toujours déprimante, nous sommes de plus en plus nombreux à préférer l'indifférence, pour nous protéger, rester "en vie". C’est sur ce constat défaitiste et aussi sur une même accointance pour les guitares tranchantes que Peter Buck et Luke Haines ont décidé d’écrire des disques à 4 mains. Pour ceux qui ne savent pas qui sont ces deux individus, le premier n’est rien d’autre que l’ancien guitariste de REM, le second est l’ancien chanteur de The Auteurs. Tous deux sont responsables d’une palanquée de mes classiques personnels. "Going down to the river... to blow my mind" est déjà leur troisième album commun. J’avais quelque peu fait l’impasse sur les deux premiers, à tort. En tout cas, ce nouveau présente une liste de titres impeccables dans la droite lignée des premiers disques de The Auteurs. Les années 90 sont de retour en force cette année après les reformations d’Oasis, Pulp, Stereolab ou The Charlatans, le documentaire sur Pavement. On attend le retour de REM qui pourrait venir plus tôt que prévu.
Mais au-delà de la musique efficace du duo, les textes percutants des chansons comme je l’ai dit en préambule, surfent sur une vision désabusée de nos sociétés modernes. Ça n’invente rien mais ça le fait toujours aussi bien après tant de décennies de carrière que ça force un respect éternel. Pour ne rien gâcher, la pochette et le clip du brillant single "The Pink Floyd Research Group" sont très beaux. Bref, à l'heure où de nombreuses anciennes gloires déçoivent, il n'en est rien ici. Luke Haines ou l'anti-héros parfait de la brit-pop.
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