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Beak - >>>>


A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un ">" supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, "Strawberry Line" et "The Seal" fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis "Third" chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous embarque dans une musique se situant quelque part entre Can et le King Crimson de 1969, celui du classique "In the court of the Crimson King", donc pas si nouvelle que ça - comme le dit l'adage, rien ne se créée, tout se transforme, etc, etc. 

Le groupe sera en France en novembre prochain pour venir, paraît-il, jouer intégralement cet album.  J'hésite encore à me laisser tenter, les voix de Barrow et Fuller n'ont pas le pouvoir de celle de Gibbons, continuant de me plonger dans les méandres de ce disque pourtant passionnant, qui semble gagner à chaque nouvelle écoute. Ai-je envie d'entendre une version live de cette musique ? Avez-vous déjà assisté à un de leur concert ? Tiens, c'est la première fois que je finis un post par une question à mes lecteurs, je crois. 

Commentaires

  1. Ils devaient se produire à Lévitation mais concert annulé quelques jours avant malheureusement... donc non pas d'avis à t'apporter !

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    1. Merci pour ce post sur cet album surprise effectivement admirable. Je les ai vus deux fois, à la Nouvelle Vague à Saint-Malo en 2020 (juste avant le 1er confinement), et au fort de Saint-Père à la route du rock 2022, c'était éblouissant, plein d'intensité. J'ai acheté un vinyl à Geoff Barrow en personne qui m'a fait un hug quand j'ai payé et dit "keep the change". Depuis, je flex.

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  2. Je viens d'écouter le nouvel album de Beak, intitulé ">>>", et je dois dire que c'est une expérience musicale fascinante. Geoff Barrow et son groupe continuent de se surpasser avec chaque nouvelle sortie, et cet album ne fait pas exception.

    Les premiers titres, "Strawberry Line" et "The Seal", m'ont immédiatement captivé. La production est impeccable, avec une rythmique bien mise en avant qui rappelle le meilleur du krautrock. J'ai particulièrement apprécié l'atmosphère de tension constante que ces morceaux créent, grâce à des progressions lentes et des chants distants.

    Merci à https://beathoven.tv pour la découverte

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Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

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