New-York est une ville tellement tentaculaire qu'un premier séjour est forcément frustrant. Parce qu'on a l'impression de passer à côté de plein de choses, de n'en voir qu'une petite partie. Alors, je me suis immédiatement persuadé en partant, de revenir. Je crois que c'est l'une des seules villes qui m'a fait cet effet-là. Cet effet de trop peu. J'étais donc à l'affût de la moindre occasion, de la moindre excuse pour y revenir. Les Feelies, voilà une chouette idée. Le groupe ne voyage jamais loin de ses bases, phobie de l'avion sans doute. Par contre, chez eux, ils ne sont pas avares de concerts. Mais il fallait en plus trouver le bon créneau, que tout cela corresponde à des vacances scolaires. Alors quand j'ai appris qu'ils allaient jouer à Central Park, le 18 juillet 2016, gratuitement en plus et avec Beach Fossils en première partie, j'avais mon alibi. Coup de stress avant le début des festivités : grosse averse d'orage. Et si tout était finalement annulé ? Et si ce voyage avait été planifié pour rien ? Surtout que nous étions là depuis 4 jours et pas un seul faux pas météorologique n'était encore survenu. Il fallait que cela arrive à ce moment-là... Bon, il y avait aussi Rachid Taha qui devait jouer deux jours plutôt à Brooklyn mais qui s'était décommandé sans prévenir. Mais heureusement, la soirée eut bien lieu comme prévu.
Les Beach Fossils, c'est la quintessence du son Capture Tracks, le label de hipsters du coin : peu de moyens, des guitares qui carillonnent et beaucoup de reverb. On pense beaucoup à DIIV. Normal, puisque le leader de ces derniers n'est autre qu'un ancien membre des Beach Fossils. C'est pas mal, ça synthétise le meilleur de trente ans de rock indépendant mais ça manque de peps et de charisme et puis, ça tourne en rond. En plus, ils ne jouent pas notre morceau préféré à maman et moi : "The Golden Age", une de ces chansons qui vous accroche de suite sans plus jamais vous lâcher.
Viennent donc les 5 Feelies : deux guitares, deux batteurs et une bassiste et un son d'emblée supérieur - même pas de tour de chauffe. Il ne faut donc pas longtemps pour s'apercevoir qu'on a bien fait de venir. Eux, c'est bien simple ne jouent que mes titres préférés, du début à la fin - avec un petit regret qu'il n'y ait pas eu plus de "Crazy Rhythms", mais bon, l'enchaînement de "Raised Eyebrows" et du titre éponyme de l'album valait son pesant de cacahuètes. Les reprises en rappel sont aussi toutes parfaites avec quand même un petit essoufflement final (problème technique ou voix fatiguée ?). Que du bon : "See no evil" de Television, "Astral Plane" des Modern Lovers, "White Light/White Heat" du Velvet et bien sûr "Paint it Black" des Stones et leur excellente reprise du "Everybody's got something to hide (except me and my monkey)" des Beatles. Le son Feelies n'a rien perdu de sa jeunesse et de son mordant. La paire Million/Mercer vieillit divinement bien. J'attends avec impatience un nouvel LP annoncé avant la fin de l'année. Voilà, on a vu les Feelies en concert à Central Park et ce fut juste inoubliable. Plus de quinze jours après, rien qu'en y pensant, l'émotion est encore présente. Merci !
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