Elles ne sont pas nombreuses les chanteuses dans le rock à être capable de se faire un nom aussi rapidement. L'australienne Courtney Barnett en fait indéniablement partie en se montrant avec ce deuxième album et un autre en duo avec le folkeux américain Kurt Vile, à la hauteur des espoirs générés par un premier essai unanimement salué par la critique et les amateurs du genre. Pour ma part, je n'avais pas été complètement convaincu (pourtant, le titre "Sometimes I sit and think and sometimes I just sit" ironique était prometteur) Il m'aura fallu attendre ce "Tell Me how you really feel" sans doute plus pop avec l'imparable "Need a Little Time", assurément un des meilleurs titres de 2018. Pour la musique, c'est toujours inspiré par l'indie rock des années 90, celle de Pavement surtout, avec ce chant légèrement nonchalant, ces guitares gentiment acérées (le presque punk "I'm not your mother, i'm not your bitch" dans la lignée des premiers PJ Harvey) et ces mélodies tantôt évidentes, tantôt déviantes.
Les textes nous parlent des relations hommes/femmes avec un fort penchant féministe ("Men are scared that women will laugh at them... Women are scared that men will kill them" nous prévient-elle sur le single "Nameless, Faceless"). La chanteuse est une lesbienne revendiquée. Voici un disque efficace, aux solides influences qui, mine de rien, capte intelligemment notre époque et s'annonce d'ores et déjà comme un petit classique en puissance, n'en déplaise à certains.
Commentaires
Enregistrer un commentaire