Deuxième concert de la semaine : même endroit, même heure, même festival. Cette fois-ci, la première partie est un peu plus fun. Normal, vous me direz : la musique est souvent à l'image de celle de la tête d'affiche. C'est une sorte d'électro pop avec un zeste de soul. Le chanteur est un drôle de petit bonhomme et si ce n'est pas inoubliable (là encore beaucoup de sons semblent enregistrés), ça reste plutôt plaisant à l'oreille. Pas sûr que ça suffira pour que dans quelques années, on retienne encore le nom de ce Cola Boyy. Pour MGMT, la donne n'est évidemment pas la même, n'en déplaisent à leur nombreux détracteurs. Le duo new-yorkais a montré depuis longtemps qu'il n'était pas qu'une simple hype passagère. Les voilà avec un quatrième disque qui est sans doute leur plus immédiat et accessible. En live, c'est un show incroyablement rodé. Le chanteur débarque avec un maquillage façon "Aladdin Sane". J'avais entendu que sur scène, ils manquaient de charisme et que le son était souvent déplorable, si bien que j'ai été agréablement surpris. Bien sûr, la communication avec le public reste limitée, mais vu le spectacle proposé, on n'en demande pas plus. Quasiment tout le dernier disque y passe, notamment l'excellent "Little Dark Age" pour débuter. Deux nouveaux morceaux suivis d'un extrait de leur premier, l'inépuisable "Oracular Spectacular" qui les a rendu célèbres, voilà le rythme de la soirée. Rien du troisième "MGMT", l'incompris. Quasiment rien de "Congratulations", leur deuxième album, injustement mal-aimé. Ils joueront seulement le morceau de bravoure, "Siberian Breaks", véritable épopée pop de plus de dix minutes. Bien sûr, il y a "Time to Pretend". Bien sûr, il y a "Kids" pour une longue version à l'ambiance club, le temps d'un passage assez technoïde. Le show visuel un peu barré est à l'image habituelle de leurs clips, même si moins outrancier. Bref, MGMT est à la hauteur de sa réputation, une formidable machine à tubes électro-pop. À ce jeu-là, ils ont peu d'équivalents actuellement.
A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous
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