Accéder au contenu principal

Katel - Mutants Merveilles

Retour à la chanson d'ici, qui, décidément, reste en pleine forme, malgré le contexte morose. Après les beaux disques de Chevalrex, Feu! Chatterton, François and the Atlas Mountains, La Femme ou Françoiz Breut, voici celui de Katel. La chanteuse est une habituée de l'ombre, souvent à la réalisation ou aux arrangements derrière d'autres artistes (Maissiat, Robi). Elle a créé son propre label, FRACA !!! avec Robi et Émilie Marsh, histoire d'aider quelques jeunes pousses (Angèle Osinski) à éclore ou des valeurs plus sûres (Superbravo, nouvelle formation d'Armelle Pioline) à continuer d'exister, essentiellement féminines. Le but est comme souvent d'être plus fortes à plusieurs. 

"Mutants merveilles" est une nouvelle preuve de ses multiples talents : talent de composition évidemment mais aussi talent pour bien s'entourer (Bonbon Vodou, Julie Gasnier, Lucie Antunes), talent pour mélanger les styles, les ambiances et former malgré tout un ensemble très cohérent, talent enfin d'écriture, poétique, politique, libre. On y entend un possible tube ("Rosechou") ludique, mélodique et subtil, une reprise d'un classique de France Gall époque Gainsbourg("Attends ou vas t'en"), une très belle chanson d'amour ("Ni mal d'amour") et des morceaux moins faciles aux orchestrations osées, surtout en fin d'album ("Jamais d'œil"). Bref, c'est un disque qui donne beaucoup et promet de belles heures d'écoute pour y déceler chaque détail. De la belle ouvrage.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,