Première semaine de l'année et d'habitude pas grand chose à se mettre sous la dent au niveau des nouveautés musicales. Ce quatuor post-punk irlandais est venu remplir la case in extremis, pas vraiment au sprint, faute de réelle concurrence. Pourtant, ce "Letter To Self", premier album du groupe, dégage une belle maturité, convoquant régulièrement le meilleur du genre déjà dignement réhabilité par leurs compatriotes D.C. Fontaines. Karla Chubb, chanteuse et songwriter a écrit ce disque, comme son titre l'indique, comme une lettre à elle-même, en espérant qu'elle ait aussi un écho chez d'autres. Comme le font beaucoup d'artistes mais ça va parfois mieux en le disant. Il y est question de construction personnelle dans une Irlande encore très catholique, aux traditions rigoristes. Pas évident quand on est queer. "I am alive" nous dit-elle dans le dernier morceau éponyme du disque. La musique comme exutoire, comme porte de sortie pour pouvoir s'accepter et de se montrer au monde, sans honte. Rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous, comme le style musical de plus en plus rabattu.
Et même si je ne serai pas aussi dithyrambique que cette chronique - l'euphorie du réveillon qui s'est trop prolongée ? - force est d'avouer que "Letter To Self" est plus que convaincant et reste une entrée en matière assez tonitruante pour la nouvelle année. Il faudra maintenant voir ce que Sprints a dans le ventre sur scène, ce qui promet avec une telle énergie déjà dégagée en studio.
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