Accéder au contenu principal

Karen O - Crush Songs

Cette fille a la classe. Pourtant, quand on mentionne les chanteuses rock qui comptent peu la citent encore. Cela devrait changer avec ce premier solo, "Crush Songs" qui prouve si besoin était que les Yeah Yeah Yeahs, c'était uniquement elle ou presque. Aux mauvaises langues qui ne prédisaient pas d'avenir au groupe ou alors un futur en roue libre, reproduisant de manière moins spontanée la recette d'un punk-rock de plus en plus prévisible, se rapprochant par exemple des bourrins de Greenday. C'était sans compter sur le talent à se renouveler de Karen O. De la furie jubilatoire du toujours sémillant "Fever To Tell" à cet intime et sobre "Crush Songs" en passant par des collaborations avec les barjots de Flaming Lips, des plus austères Swans ou encore une nomination aux Oscars, cette fille-là surprend constamment. Des guêpières et tenues fluos des débuts aux robes de soirée distinguées telles qu'elle portait à la cérémonie des Oscars, c'est un grand écart permanent.
Tantôt sûre d'elle, tantôt à fleur de peau, elle sait soit asséner des grosses baffes, soit caresser. Ce n'est pas le genre de femmes faciles à apprivoiser. Constamment en représentation ? Pas si sûr. Les crush songs ont été écrites en 2006, 2007, alors qu'elle vivait une période difficile liée à une séparation. On y retrouve le style intemporel d'une ballade comme "The Moon Song" prolongé sur 15 titres. Pas la moindre pose ou presque, juste de courtes chansons d'amour présentées dans leur plus simple appareil : une guitare sèche jouée à même l'os tout juste rehaussée parfois de quelques feulements, sifflements, craquements ou voix amies. C'est vieux comme le monde mais difficile de ne pas appuyer inlassablement sur Repeat. La vie devrait être aussi simple que ça.

Clip de "Rapt" :

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Danger Mouse & Black Thought - Cheat Codes

" Cheat codes " est un terme bien connu des amateurs de jeux vidéos dont je ne fais plus partie depuis de nombreuses années. Est-ce bien ou mal ? Je ne sais pas. C'est comme ça, ça ne veut pas forcément dire que c'est immuable. Les cheat codes, c'était quand on était bloqué dans le jeu, qu'on ne savait plus comment avancer, soit parce que ça devenait trop compliqué, soit parce que ça nous paraissait d'un coup buggé. Bien sûr, le plaisir n'était plus le même, on avait triché pour pouvoir continuer. Le rap n'a par contre jamais été ma came, vous devez le savoir, vous qui venez ici. Si vous aimez le rap, vous devez sans doute aller voir ailleurs. Car les fans de rock indépendant et de rap sont rarement les mêmes. Encore que l'époque est au brassage des genres, de plus en plus. Cet album de Danger Mouse, producteur de légende, ayant travaillé pour des groupes aussi variés que Gorillaz, Sparklehorse, Beck, The Black Keys, U2, Red Hot Chili Peppers,

The Divine Comedy / Retrospective - Liberation & Promenade - Philharmonie de Paris - 19 septembre 2022

  J'avoue que je n'y croyais plus : deux ans d'attente en raison du COVID, un système de billetterie qui oblige à réserver au moins 3 spectacles en même temps, un concert complet depuis plusieurs mois et puis... Et puis, deux jours avant, une connexion sur le site pour confirmer une dernière fois la chose et s'apercevoir que si, il reste finalement des places. On ne se pose pas longtemps la question avec maman, vu la faible quantité de billets disponibles, malgré les tarifs élevés. En se reconnectant le jour même, il y aura même des catégories moins chères. Bref, le système de billetterie de la Philharmonie de Paris est une aberration. Mais passons. Arrivés sur place, on vérifie la salle, car s'étant déjà fait avoir pour le concert de John Cale, on est méfiant. Sur le billet, il est indiqué Philharmonie de Paris et Cité de la Musique alors que les salles et surtout les bâtiments ne sont pas les mêmes. On arrive juste à temps avant le début. Ici, les horaires inscrit