Accéder au contenu principal

Benjamin Clementine - Glorious You (EP)

Deuxième Ep chroniqué en une semaine, voilà que les habitudes changent ici. Comme si le format court restait la seule manière d'échapper à la redite ou à l'ennui. Pour les plus que prometteurs Feu! Chatterton ou Benjamin Clementine, on devine pourtant un potentiel, une variété de sons et d'ambiances qui devrait les mettre à l'abri de ce défaut sur leur tant attendu premier LP. Les deux n'ont pas peur d'en faire parfois trop et montrent une personnalité musicale déjà bien assumée. Le risque est donc de ne bientôt plus rien avoir à dire ou à proposer. Mais des morceaux comme celui qui ouvre ce "Glorious You", on pourrait en prendre par camions entiers qu'on ne serait pas certains de s'en lasser. On pense à Antony Hegarty pour les acrobaties vocales et les somptueux arrangements au piano. C'est du classique, de la soul, de la pop, du jazz. Bref de la musique avec un grand M. De celles qui vous font croire que malgré les difficultés grandissantes pour les artistes à vivre de leur art car n'étant plus reconnus comme tels en raison du massif flux musical reçu plus ou moins passivement par nos oreilles, un avenir est encore possible. 
Benjamin Clementine est beau, chante comme un dieu et sa musique est capable de vous retourner n'importe quelle pierre (tombale?). Impensable donc qu'il ne rencontre pas le succès.

Clip de "Condolence" :

En écoute sur Deezer.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Beak> (+ Litronix) - L'Elysée Montmartre - Paris, le 13 novembre 2024

  9 ans déjà. 9 ans depuis que nous avons côtoyé l'horreur. Si proche, cette fois. Le choc fut donc plus rude. Ce vendredi 13 novembre 2015 a laissé des traces indélébiles pour tous les amateurs de musique live. Pourtant, à la même date, cette année, le nombre de bons concerts à Paris était pléthorique, pour ne pas dire démentiel. Imaginez vous : il y avait le choix entre les irlandais de Fontaines DC, chouchous de la scène rock actuelle au Zénith, les revenants de Mercury Rev à la Maroquinerie, François and the Atlas Mountains, pour une relecture live de leur disque de 2014, " Piano Ombre " à la Philharmonie de Paris, les nouveaux venus de Tapir! Au Pop Up du Label, la troupe suisse de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp à la Marbrerie et enfin Beak>, le groupe de Geoff Barrow, ancien batteur de Portishead. Et encore, je n'ai cité que les concerts intéressants que j'avais repéré. Je suis sûr qu'il y en avait d'autres... Mais pourquoi une telle...