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Articles

Affichage des articles du novembre, 2010

Mes indispensables : The Beatles - The Beatles (1968)

Si The Cure est un groupe générationnel, les Beatles, eux, concernent assurément tout le monde, petits et grands, jeunes ou vieux. Et oui, je me décide à parler enfin de ceux qui sont considérés de manière quasi-unanime comme le plus grand groupe pop de l'histoire. Les Fab Four sont les Mozart du genre et en dire du mal revient aujourd'hui à commettre un crime de lèse-majesté. Pourtant, il faut bien reconnaître avec le recul que leurs débuts n'ont pas été bien folichons. N'en déplaisent aux afficionados ultimes, les mièvres " I Wanna Hold Your Hand " ou " Love Me Do " n'ont pas très bien vieilli. Et quoiqu'on en dise, Lennon et McCartney n'ont jamais été de grands musiciens. Mais il est tout de même difficile de nier le fait que le duo de mélodistes hors pair est responsable de quelques uns des plus beaux joyaux pop. Et ce gargantuesque " White Album ", plus que tout autre de leur disque, est un exceptionnel condensé de leur sav

The Delano Orchestra, Josh Ritter, Musée Mécanique & Herzfeld Orchestra

Chose promise, chose dûe, avec un peu de retard. Cette semaine, ce n'est pas un, mais plusieurs disques de la semaine. Et choisis par vos soins. Enfin, par le soin des quelques lecteurs (merci à eux) de ce blog qui ont bien voulu me faire part de leurs disques préférés de l'année 2010. On commence par le choix de Louis : The Delano Orchestra , le collectif clermontois avec leur deuxième album " Now That You Are Free My Beloved Love". Tiens, donc des artistes signés sur Kutu Folk Records, comme c'est curieux de sa part :) C'est comme leur premier disque, toujours très inspiré par les guitares de Sonic Youth ou plus récemment par celles de Deerhunter. Le problème, c'est que même s'ils varient régulièrement la tension de leurs morceaux, il leur manque des mélodies vraiment marquantes pour qu'on puisse y revenir sans hésiter. A écouter en intégralité sur Deezer. Ensuite, Josh Ritter , avec " So Runs The World Away ", choix d' Erwan .

Mes indispensables : The Cure - Seventeen Seconds (1980)

Les gens de ma génération ont tous ou presque une histoire à raconter sur les Cure. Parce que c'est l'un des rares groupes de cette époque à avoir connu à la fois le succès commercial et critique. Même si certains diront que leur meilleure période s'arrêtent dès 1985 - et j'aurais d'ailleurs tendance à partager cet avis, tant pis pour " Disintegration " dont une nouvelle réédition vient de sortir, trop pompeux (pompier?) - c'est-à-dire à partir du moment où ils connaîtront une vraie reconnaissance internationale avec les toujours excellents classiques que sont " In Between Days " et " Close To Me ". Car, avant cela, le groupe de Robert Smith aura surtout des fans "underground" d'abord punk puis progressivement gothique, au fur et à mesure que leur musique deviendra sombre et même carrément désespérée (" It doesn't matter if we all die " dira Smith au tout début du mythique disque " Pornography "

Florent Marchet - Black session - 15 novembre 2010

Florent Marchet est un artiste qui se cherche, en témoigne son nouveau look de beauf réac' (très tendance paraît-il) avec petite moustache, pull jacquard, cravate, pantalon de toile trop court et grosses chaussettes rouges. La musique de son dernier album " Courchevel " est à cette image : elle a des envies d'excentricité, d'ouverture sur la forme, tout en restant un poil austère (rien à voir avec l'auteur de " Moon Palace ") sur le fond. Auparavant, c'est tout son univers qui était froid, rude, comme cette campagne française désaffectée dont il s'était fait le chantre (" Gargilesse ", " Rio Baril "). Aujourd'hui, le son s'est donc quelque peu arrondi, laissant envisager un  possible succès commercial. De villages isolés, il est aussi passé aux stations de sports d'hiver (" Courchevel ") ou stations balnéaires (" Narbonne Plage ") voire même aux aéroports (" Roissy "). De la solit

Les Marquises - Lost, Lost, Lost

C'est une musique de fin du monde. Une musique sans paysage, ou plutôt une musique de paysage dévasté, ravagé. Une musique de résignation, d'après la tempête. Elle serait la bande son idéale pour une adaptation de " La Route " de Cormac McCarthy. Quand il ne reste plus rien à quoi se raccrocher. Quand il ne reste plus personne. Quand il ne reste plus aucun espoir. (Le capitaine Flam ?) On a alors besoin de trouver un refuge, envie de partir sur une île déserte. Fuir le monde. S'en aller loin de tout. Les Marquises ? Oui, pourquoi pas. C'est une idée qui en vaut d'autres. C'est l'île chère au grand Jacques. Un îlot de beauté, mais qu'il faut savoir aborder, car cette terre ne se laisse pas facilement domestiquer. Oui, nous sommes des naufragés, " lost, lost, lost " pour le continent et les mélodies faciles d'accès. Ce disque court - seulement six morceaux - fait cet effet-là. Il se mérite. Ce voyage nous est proposé par Jean-Sébast

Mes indispensables : The Jam - Setting Sons (1979)

Oui, je sais, j'en ai déjà parlé ici de celui-là, mais quand on aime, comme on dit, on ne compte pas. Et puis, c'était le week-end du 11 novembre, c'est-à-dire week-end prolongé de 4 jours (et oui, je sais, j'ai de la chance...) et forcément pas beaucoup de temps pour écrire... Après les Kinks, la semaine dernière, au tour d'un autre groupe typiquement british, The Jam. Le succès des deux formations s'est malheureusement surtout limité au Royaume-Uni. Trop lettrée et moins instinctive que celle de leurs alter egos de l'époque, que cela soit celle des Beatles ou des Sex Pistols, leur musique n'a pas pu rencontrer un public plus large. C'est dommage et c'est en plus bien souvent les suiveurs qui ont su récolter les fruits de leur labeur. Car, que seraient Madness ou encore plus récemment Blur sans les Kinks ? Que seraient les Smiths ou Oasis sans The Jam ? En parlant d'Oasis, c'est d'ailleurs les frères Gallagher qui ont participé à re

LCD Soundsystem, The Bewitched Hands, Jamaica, Is Tropical - Le Zénith - 8 novembre 2010

A l'avenir, il faudrait que je pense à ne plus aller voir de concerts au Zénith de Paris. Car c'est régulièrement un supplice pour les oreilles. Surtout si, comme maman et moi, vous avez oublié de prendre des bouchons. Le son est trop fort, les basses vibrent, ça résonne, c'est parfois proche de l'insupportable. Mais nous étions déjà passés à plusieurs reprises à côté de LCD Soundsystem cette année, d'abord au Bataclan, puis à Rock en Seine. Impossible pour moi de rater le groupe une fois de plus. Mais avant cela, il y avait trois autres formations de programmer pour la soirée, vu que c'était dans le cadre d'un festival, celui des Inrocks (de moins en moins défricheurs, de plus en plus raccoleurs, à l'image des jeunes excités vendant leurs boissons et leurs sandwichs au milieu de la salle). Les hostilités ont donc commencé assez tôt. Dès 19h, arrivaient sur la grande scène, les jeunes anglais de Is Tropical, cachés derrière leurs traditionnels foulards d

Troy Von Balthazar - How To Live On Nothing

Comment vivre avec rien ? C'est ce que se demande sur son nouvel album le chanteur Hawaïen Troy Von Balthazar. Cinq ans sans avoir de nouvelles depuis son premier disque solo. Cinq ans de galères pour l'intéressé à essayer de vivre, en espérant trouver entre autres une nouvelle maison de disques. Il aurait même été hébergé quelques temps chez l'immense Leonard Cohen. Et le titre de ce nouvel opus résonne alors de manière autobiographique. Après le succès somme tout assez restreint et confidentiel de son (ex?) ancienne formation Chokebore pourtant adulée par Kurt Kobain et qui avait alors joué plusieurs fois en première partie de Nirvana, le chanteur continue tant bien que mal sa carrière en solo. Mais c'est que Troy Von Balthazar n'est pas homme à compromis et souhaite garder une totale indépendance artistique. Crédit photo : Marie Claudel Et ce nouvel album démontre une fois de plus la large palette d'écriture du monsieur : on pense tantôt à Lou Barlow ("

Mes indispensables : The Kinks - Something Else By The Kinks (1967)

C'est déjà la deuxième fois que je vous parle de ce groupe. La première, c'était pour " Village Green Preservation Society " , le chef d'oeuvre incontesté de Ray Davies. Mais je ne pouvais pas omettre l'autre grand disque des Kinks, celui sorti juste avant, " Something Else " qui contient sans doute la plus belle chanson du groupe : " Waterloo Sunset ". Un titre éternel, un des meilleurs de la pop tout court. Mais s'il était isolé, ça ne serait pas suffisant pour faire partie de cette sélection d'indispensables. Non, il y a sur ce disque, pléthore de morceaux inoubliables, à commencer par l'auguste triplette qui figure dès le début : " David Watts " petite bombinette pop dont les Jam feront une reprise juste un poil plus nerveuse, " Death Of A Clown ", à l'inspiration Dylanienne et l'oeuvre du frère de Ray, Dave, preuve si besoin était que la fratrie entière est éminemment talentueuse, et enfin "

Arnaud Fleurent-Didier - Mémé 68, Reproductions & Je vais au cinéma

La fin de l'année 2010 approche déjà à grands pas avec ses cortèges de bilans en tous genres. L'heure donc pour " La musique à papa " de se remémorer ce qui a plu ici, musicalement parlant. Et forcément, cette année, il y aura celui-là : Arnaud Fleurent-Didier , alias AFD pour les intimes, nouvelle tête à claques préférée d'une certaine critique en remplacement de Biolay qui désormais semble faire une unanimité quasi générale. Personnellement, douze mois ou presque ont passés et je ne me suis toujours pas lassé de ce disque qui mélange intelligemment la musique pop française des années 70 (Polnareff, Sheller, Christophe, etc) avec des textes personnels bien dans l'air du temps (mal être de la génération post soixante-huitarde). En plus, ces clips, où les paroles sont toujours bizarrement traduites en anglais (pour l'exportation ?), sont plutôt drôles et décalés, histoire de souligner que le monsieur a le sens de l'humour et de l'auto-dérision, malg

The Bewitched Hands - Birds & Drums

Après les Suédois de I'm from Barcelona, les Australiens de Architecture in Helsinki ou les Gallois de Los Campesinos, voici les Rémois de The Bewitched Hands. Tous ces groupes ont pour point commun de bien aimer brouiller les pistes, à l'image de leurs noms qui n'indiquent en rien leurs origines. Tous ces groupes font aussi à peu près la même pop. Une pop bariolée, fun, qui n'a pas peur de partir dans tous les sens et de ne jamais retomber sur ses pieds. Une pop qui ne se prend pas au sérieux, qui n'a pas pas peur de trop en faire, de frôler l'indigestion. D'ailleurs, ces petits Français ont pour leur premier disque décider de faire plus sobre en écourtant leur nom de plusieurs mots. Ils s'appelaient avant The Bewitched Hands On The Top Of Our Heads : pas très facile à porter quand on veut se faire connaître. A l'écoute de " Birds & Drums ", on sent en tout cas un réel potentiel pas encore complètement exploité à plein : trop de direct

Mes indispensables : Pulp - Different Class (1995)

Il fût une période où le rock se résumait pour moi à Blur, Pulp et Suede. Ces trois groupes, piliers de mon adolescence, y sont pour beaucoup dans mes choix musicaux futurs. Quant à ma garde-robe (oui, c'est maman qui vous parle aujourd'hui :-), elle a gardé, elle aussi, les stigmates de cette période bénie où je n'avais pas peur d'aller au lycée en chemise pailletée et pattes d'eph, quitte à laisser mes parents et mes profs quelques peu perplexes. Mais ça, c'est une autre histoire et nous ne sommes pas là pour parler chiffons... Revenons donc à nos moutons ou plutôt à nos chers rosbifs et à l'album qui les a définitivement menés à la gloire. En effet, saviez-vous que Pulp s'était formé en 1978 ? Jarvis Cocker n'avait que 15 ans et était encore en quête d'identité artistique. Après les succès très mitigés des albums " It " et " Freaks " dans les années 80, et de " Separations " en 92, Pulp affirme son sty