Accéder au contenu principal

Bob Dylan - I Want You (1966)

Les albums indispensables, c'est donc fini. Au tour maintenant des chansons éternelles, celles dont la révélation a été pour moi immédiate ou celles qui ne se sont dévoilées qu'après de nombreuses écoutes. Que les choses soient dites, je n'ai jamais été fan de Dylan : sa voix nasillarde, ses attitudes hautaines, son folk d'inspiration country et ses thèmes très américano-centrés. Il m'a toujours un peu ennuyé, lui, l'icône soixante-huitarde (malgré lui?) avec ses idées contestataires et ses envies de poésie. Ce n'est donc sûrement pas moi qui irais traîné mes guêtres à Bercy au mois d'octobre prochain, surtout que les prix pratiqués sont à l'opposé de l'image de protest-singer et d'anti-capitaliste du bonhomme et qu'en plus il y sera accompagné de la guitare virtuose mais souvent lourdingue de Mark Knopfler. Mais "I Want You" quand même...Dès la première écoute, j'ai su que ce geignard de Dylan avait pour une fois frappé juste, en plein dans le mille, plus encore que sur ses célèbres "Like A Rolling Stone" ou "Mr Tambourine Man". Même Hugues Aufray, notre troubadour franchouillard avec ses vestes à franges et ses santiagos ("hissez haut...") devait l'apprécier plus que tout puisqu'à ma connaissance, il nous a épargné une reprise dont lui seul avait le secret. Par sa simplicité, sa fluidité et sa mélodie entêtante et presque pop, "I Want You" fait figure d'exception dans la carrière de son auteur... Exception qui confirme donc la règle : je n'ai jamais été fan de Bob Dylan.

The guilty undertaker sighs
The lonesome organ grinder cries
The silver saxophones say I should refuse you
The cracked bells and washed-out horns
Blow into my face with scorn
But it’s not that way
I wasn’t born to lose you

I want you, I want you
I want you so bad
Honey, I want you

The drunken politician leaps
Upon the street where mothers weep
And the saviors who are fast asleep, they wait for you
And I wait for them to interrupt
Me drinkin’ from my broken cup
And ask me to
Open up the gate for you

I want you, I want you
I want you so bad
Honey, I want you



How all my fathers, they’ve gone down
True love they’ve been without it
But all their daughters put me down
’Cause I don’t think about it

Well, I return to the Queen of Spades
And talk with my chambermaid
She knows that I’m not afraid to look at her
She is good to me
And there’s nothing she doesn’t see
She knows where I’d like to be
But it doesn’t matter

I want you, I want you
I want you so bad
Honey, I want you

Now your dancing child with his Chinese suit
He spoke to me, I took his flute
No, I wasn’t very cute to him, was I?
But I did it, though, because he lied
Because he took you for a ride
And because time was on his side
And because I . . .

I want you, I want you
I want you so bad
Honey, I want you

Commentaires

  1. Joli titre pour cette nouvelle rubrique. Et impression similaire (sur ce coup)concernant ce raseur de Zimmermann qui moi aussi m'a si souvent ennuyé !
    Crise de lèse-majesté quand on aime un peu le folk de ne pas succomber à "the voice of sand and glue" (la voix de sable et de colle) comme chantait il y a longtemps Bowie ?
    Faut dire que je trouve comme toi le bonhomme avec son coté hautain et fumeux pas bien attachant. O.K, "I Want You est jolie, il y a "Just Like A Woman" aussi, mais perso je suis tellement plus "Leonard Cohenien que "dylanien" : j'échangerai sans problème tout Dylan (oui, tout!) pour une bribe de "The Partisan" ou "Famous Blue Raincoat" aux frissons garantis ;-)

    RépondreSupprimer
  2. Pas mieux, là-dessus, je préfère largement Cohen à Dylan. Enfin, surtout le Cohen des débuts (en gros, les trois premiers disques). Pour la voix, l'émotion qu'il s'en dégage, pour la poésie de ses textes, pour le monsieur aussi, qui a l'air nettement plus attachant. La musique de Cohen me paraît enfin plus universelle, moins liée à une époque. La Beat Generation m'a toujours laissé profondément indifférent...
    Bien joué aussi pour la référence au génial "Hunky Dory" du sieur Bowie...

    RépondreSupprimer
  3. merci :-) D'ailleurs à ce propos, concernant Bowie, je remarque que je le cite souvent à tout bout de champ chez toi. C'est grave de mettre du Bowie partout, docteur ?
    Même si je sais que tu es client autant que moi du Thin White Duke (et maman aussi tu l'as dis) je vais essayer de corriger ce qui ressemble à une mini-fixette. À bientôt ;-)

    RépondreSupprimer
  4. Ben, oui, c'est quoi cette fixette !!!
    En tout cas, il paraît de plus en plus compromis de réentendre un jour de nouvelles chansons de Bowie : http://www.magicrpm.com/infos/david-bowie/serait-presque-a-la-retraite
    Et ton blog ? Toi aussi, tu t'es mis à la retraite ?
    A bientôt ;-)

    RépondreSupprimer
  5. pour la retraite de Bowie, rien d'étonnant malheureusement ; quant au blog c'est quasi la retraite aussi. Non en fait, un bon coup de mou. Je pense revenir bientôt avec des modifs, moins musique, plus ciné, à voir ? À bientôt en tout cas :-)

    RépondreSupprimer
  6. Pris de vitesse. Je souhaitais aussi ouvrir par chez moi une rubrique centrée sur les chansons, vous m'avez (brillamment) devancé. Je ne me résigne pas cependant et la rubrique prendra certainement forme bientôt. Marrant que vous évoquiez Dylan que je connais très mal sachant que je viens de voir le très bon "I'm not there". J'ai l'impression que Dylan est un si gros morceau qu'il faudrait vraiment que je m'y consacre quelques temps : j'avais déjà fait cela pour les Stones ou les Beatles... J'ai quand même "Blonde on blonde" et "Highway 61..." à la maison, et des chansons comme "Visions of Johanna" ou "Stuck inside of Mobile..." m'apparaissent assez fascinantes. Encore des choses à découvrir, c'est ça qui est bon comme dirait l'autre...
    A bientôt

    RépondreSupprimer
  7. Dylan a eu des périodes où son inspiration et ses compositions n'étaient pas à la hauteur de ce à quoi on s'attend lorsqu'on entend "Bob Dylan". Ne cachez en rien qu'il est un grand, un très grand même du monde de la musique surpassant, et de loin, les minettes d'aujourd'hui qui se dénudent et interprètent seulement des morceaux qui sont faits pour vendre. Dylan ne vient pas de ce monde. A l'instar de Springsteen qui s'en est beaucoup inspiré ou de Mark Knopfler (autant avec Dire Straits qu'en solo), il a écrit et composé toutes les chansons de son répertoire riche en merveilles comme en "flops". Et alors? Bien sûr que des Artistes comme Leonard Cohen sont admirables, et Dylan fait aussi parti de cette bande-là. Les paroles de Dylan sont incroyablement géniales! Contestataire, certes, mais pas autant que vous le dites. Il faut savoir que Dylan est cité à la Cour Suprême des Etats-Unis. Des juges et des avocats utilisent ses bonnes paroles! C'est grandiose, grandiose! Il est de plus un guitariste sensationnel (jugez-en vous-même par l'album "Oh Mercy"). Il y a encore énormément à découvrir sur le bonhomme, et je vous le conseille. De plus, Dylan est un homme à la vie et à la personnalité incompréhensibles, et ça, c'est attachant.

    L. C.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...