Accéder au contenu principal

Memoryhouse (+Motorifik) - La Plage Glazart, Paris - 20 août 2012

Etant redevenu célibataire pour quelques jours, sans mouflet à garder, j'avais décidé de profiter de la chaleur estivale de cette fin de mois d'août pour sortir un peu. Bon, à Paris, l'été, ce n'est pas non plus Byzance côté événements culturels, mais il y a encore de quoi s'occuper les yeux et les oreilles. Il y a notamment ce concept plutôt intéressant de la plage concert (oui, depuis le succès de Paris-Plage, il y a une manie dans la capitale à vouloir recréer à tout prix l'ambiance de bord de mer). Le principal problème, c'est que cette soit-disant plage (sans la mer, donc), se situe Porte de la Villette, c'est-à-dire à un des endroits les plus moches de Paris, à deux pas du périph' et entouré de grandes barres d'immeubles tout gris. Au lieu de plage, on pourrait donc plutôt parler d'île, tellement elle semble isolée au beau milieu de nulle part. Enfin bref, l'idée est malgré tout louable (et louée), car elle permet d'assister à de sympathiques concerts, qui plus est, souvent gratuits. Ce lundi 20 août était donc programmé deux groupes de pop douce et délicate : les franco-anglais de Motorifik et le duo (trio?) canadien de Memoryhouse. On passera rapidement sur les premiers, qui répétaient à l'envi, être heureux d'être là et on les croirait volontiers. Leur musique est encore assez passe-partout, gentillette, comme un bon groupe de fin de lycée qui commence tout juste à écrire ses propres chansons. On les sentait tendus aussi, comme pour une première. Il faut dire que le public parisien, plutôt indifférent, n'aidait pas vraiment à sortir de son cocon. Les gens étaient plutôt venus là pour tailler une causette autour d'une bière, les pieds dans le sable, allongés pour certains sur des transats. Dans tous les cas, ils attendaient surtout la "tête d'affiche" : Memoryhouse. Les chansons des canadiens sont plus fouillées, ont davantage de style, même s'il ressemble à celui de beaucoup de groupes actuels. On pense à Beach House ou à Pains Of Being Pure At Heart. Il y a ce joli couple formé par la chanteuse à frange et son acolyte beau gosse à la guitare. Comme souvent dans les formations, le batteur particulièrement poilu est plus en retrait. Memoryhouse possède à son répertoire quelques titres pas dégueus comme "The Kids Were Wrong" qui font de temps en temps relever la tête, mais dans l'ensemble, ce n'est pas non plus la franche excitation. Ils sont sans doute parfaits pour supporter la canicule qui règne actuellement sur une grande partie de la France. Ils ne dérangent pas, ils accompagnent doucement cet état inconscient de ramollissement général. Sympathique, mais contrairement aux apparences, pas mémorable.

Lyle de "Dans le mur du son" a eu à peu de chose près la même vision de cette soirée. Quelques photos sont visibles ici.

Commentaires

  1. Ah oui, j'ai lu hier soir le CR de Lyle mais j'ai voulu écouter correctement l'album de Memoryhouse avant de réagir. Sais-tu que le groupe était programmé le samedi 13/08 @ Palais du Grand Large (St-Malo) avec Dominique A ? J'aurais bien aimé être là-bas... J'ai moins de regrets à avoir manqué Memoryhouse maintenant que je vous ai lus, Lyle et toi... (même si je pense que cela m'aurait plus plu qu'à vous). Puisque tu les cites, je tiens à préciser combien The PAINS Of Being PURE At HEART c'est EXCELLENT en LIVE (bien pêchu, loin d'une dream pop vaporeuse/insipide) ; je te conseille vivement de les voir en concert ! Ils ont réussi à me faire danser moi (oui, c'est incroyable !) pendant tout leur set [un concert culte sur une péniche à Lyon, l'an dernier...]

    P.S. : bon, je m'en vais de ce pas taquiner ce bon vieux grincheux de Lyle ! ;-)

    RépondreSupprimer
  2. Oui, je confirme que The Pains Of Being Pure At Heart sont plutôt pas mal en live. Je les ai vus à l'occasion d'une black session.

    RépondreSupprimer
  3. Je suis vieux, mais pas grincheux. Ou pas trop !

    RépondreSupprimer
  4. "BON vieux grincheux", c'est affectif, cher Lyle ! Et puis moi aussi, je suis déjà d'un certain âge (quelques mois de plus que toi, me semble-t-il), souvent "rabat-joie" et même "trop sérieux". Ô vieillesse ennemie ! ;)

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Beak - >>>>

A peine remis du magnifique concert de Beth Gibbons, que nous apprenions la sortie surprise d'un nouvel album de Beak, groupe de Geoff Barrow depuis 2009 et la fin (?) de Portishead. Beak a la bonne idée d'intituler ses disques d'un " > " supplémentaire à chaque fois - on en est au quatrième - , comme pour dire que la formation est en constante progression, ce qui est assez vrai, tellement cette nouvelle mouture impressionne d'emblée. Les deux premiers titres, " Strawberry Line " et " The Seal " fixent la barre très haut. La production est toujours impeccable, avec une rythmique bien mise en avant, rappelant bien sûr le krautrock dont on sait que Barrow est amateur depuis " Third " chef d'oeuvre indépassable de Portishead, ce chant distant et ces chansons qui progressent lentement, créant ce climat de tension constante, dans l'attente de ce qui va suivre. La suite, moins immédiatement renversante, plus lancinante, nous ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Wild God

  Il y a eu un tournant dans la carrière de Nick Cave : " Push The Sky Away " en 2013. Avant ce disque, le chanteur australien était cantonné aux seuls amateurs de rock indépendant ou presque. Il y a bien eu quelques percées commerciales comme celles du vénéneux et romantique " Where The Wild Roses Grow " en 1995 mais c'était surtout parce qu'il chantait en duo avec sa très iconique compatriote Kylie Minogue. En tout cas, rien qui ne suffise à le hisser au panthéon du rock, comme c'est le cas aujourd'hui. Sa musique fait aujourd'hui une quasi unanimité et surtout ses disques sont chroniqués partout, jusque dans les rares pages culture de Figaro Madame. Je ne saurais expliquer un tel phénomène. Il y a peut-être plusieurs raisons. J'en lâche ici quelques unes : la reprise dès l'an 2000 de son sublime " The Mercy Seat " par Johnny Cash, comme une validation en bonne et due forme de l'importance de sa carrière et de son influenc...

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,...