Cette année, parmi les rares bonnes résolutions prises, j'ai
décidé d'assister à plus de concerts. Mercredi dernier, c'était seulement notre deuxième de 2014. Comme pour Babx, Connan Mockasin, c'était 
surtout une idée de maman, même si "Forever Dolphin Love", le premier 
disque du néo-zélandais était aussi plutôt bien placé dans mes disques de 2011. Ce concert marquait aussi le début d'une belle fin de semaine 
de musique live. Le décor de cette première soirée était parfait : le 
Trianon est sans doute l'une des plus belles salles de concert de la 
capitale, très théâtrale. En première partie, nous avons eu droit à une 
formation du cru, au nom pour le moins étrange : Feu! Chatterton. 
Etrange, comme leur style, détonnant mélange entre des paroles absconses
 dans l'esprit d'un Bashung - le nom Chatterton n'est-il pas une référence 
évidente ? - et une musique à l'inspiration en grande partie eighties. 
D'ailleurs, le style vestimentaire du groupe nous ramènerait aux sombres
 heures des séries télé estampillées "AB Production", comme 
"Hélène et les garçons". Le comble du raffinement bobo ? Le chanteur 
avec son costume trois pièces et sa petite moustache paraît venir 
d'une époque révolue. Si je n'adhère pas (encore?) à la manière quelque peu abrupte du chant, ces 
garçons dégagent quelque chose, une vraie originalité, bien loin de 
quantités de formations hexagonales qui se cantonnent trop souvent dans 
la réplication de modèles anglo-saxons, voire franchouillards. Je 
prends le risque d'annoncer que Feu! Chatterton ne sera pas qu'un 
simple feu de paille. Ils seront en tout cas aux prochaines Francofolies de La Rochelle et en attendant la sortie d'un premier véritable album, on 
peut se délecter de ce qui existe déjà :
Pour continuer dans l'étrange, mais cette fois-ci de manière plus 
revendiquée : Connan Mockasin. Le petit chanteur, improbable croisement 
entre Klaus Kinski et Brian Eno, fait d'abord une fausse entrée en 
scène. C'est un de ses acolytes qui, dans la pénombre, débarque en 
premier affublé d'une perruque blonde ressemblant à s'y méprendre à la 
coiffure de Mockasin. Le concert sera ensuite une alternance entre 
les deux albums, "Forever Dolphin Love" et "Caramel", aux univers très différents. L'un expérimental, planant, l'autre plus suave, chaud, 
physique voire sexuel, en témoigne le rappel où le chanteur finit même 
dans un lit avec une charmante jeune femme asiatique ou ce qui ressemble
 à un ménage à trois dans le public, juste à côté de nous. J'ai au moins
 la confirmation de ne pas accrocher au dernier disque, on dirait du Barry White mais avec une voix de crécelle. Le set vire aussi par 
moments au rock progressif. Heureusement, la version live de son chef d'oeuvre, la chanson "Forever Dolphin Love" est impeccable. "C'était chant-mé" dira un gars près de nous à la fin du concert. Pas sûr de partager le même diagnostic.
 
Commentaires
Enregistrer un commentaire